Champignon nucléaire, Etats-Unis © Wikimedia Commons

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L’Osservatore Romano dénonce "la banalisation des armes nucléaires"

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« Les armes nucléaires moins dévastatrices deviennent plus facilement utilisables »

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L’Osservatore Romano dénonce « la banalisation des armes nucléaires » dans un article à la Une de l’édition en italien du 22 février 2018.
Les « fissures » du principe de la « destruction mutuelle assurée » (DMA), la facilité de l’utilisation d’armes nucléaires « moins dévastatrices », « le niveau actuel des tensions russo-américaines », sont les caractéristiques dangereuses du moment actuel, selon le quotidien du Vatican.
Depuis quelques années, lit-on dans L’Osservatore Romano, « le principe de la DMA montre de profondes fissures », mais ce n’est pas le moment « de se réjouir, à moins que le consensus – aujourd’hui improbable – ne soit formé pour l’interdiction totale des armes nucléaires invoquée par le pape et, il y a quelques mois, par une conférence internationale organisée par le Saint-Siège, avec la participation de prix Nobel et de représentants de certains pays dotés d’armes nucléaires, ainsi que de l’OTAN ».
Parmi « les premiers développements mettant en cause l’efficacité de la DMA », note L’Osservatore Romano : « l’installation de batteries antimissiles en Pologne et dans les pays baltes », ce qui amenait la Russie « à croire que sa parité stratégique avec les États-Unis était compromise ». Comme conséquence, il y a eu, « même avant la crise ukrainienne, une détérioration progressive » des relations de Moscou avec les États-Unis, l’OTAN et l’Union européenne.
« Des réactions négatives similaires, poursuit l’auteur de l’article, sont venues de la République populaire de Chine, et encore une fois de la Russie, à l’occasion de l’installation de batteries antimissiles en Corée du Sud, pour se défendre contre d’éventuels tirs de la part du régime nord-coréen. »
D’autre part, lit-on dans l’article, « la prolifération nucléaire rend la DMA obsolète, car les pays ayant des arsenaux nucléaires moins puissants ne seraient pas en mesure de répondre efficacement à l’une des grandes puissances ».
En même temps, « les armes nucléaires moins dévastatrices deviennent plus facilement utilisables, estime l’auteur, elles sont quelque peu banalisées et rendent plus subtile la ligne de démarcation entre la guerre atomique et les conflits avec les armements traditionnels qui ont atteint des capacités destructrices autrefois exclusives à l’énergie nucléaire ».

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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