Angélus, 30 octobre 2016, capture CTV

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Le voyage en Suède: un chemin de fraternité

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Dans les pas de saint Jean-Paul II et de Benoît XVI

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Le pape François a invité tous les baptisés à prier pour son voyage en Suède (lundi 31 octobre-mardi 1er novembre 2016) afin qu’il soit une « étape » de « fraternité » sur le chemin de la « pleine communion », à l’occasion de la prière dominicale de l’angélus, place Saint-Pierre, ce 30 octobre 2016, sous le soleil.
« Ces deux prochains jours j’effectuerai un voyage apostolique en Suède, à l’occasion de la commémoration de la Réforme, qui verra catholiques et luthériens ensemble dans le souvenir et dans la prière. Je vous demande à tous de prier pour que ce voyage soit une nouvelle étape sur le chemin de fraternité vers la pleine communion », a dit le pape Fançois en italien.
Pour préparer son voyage, le pape François a publié, le 28 octobre 2016, un entretien dans la revue des jésuites italiens, La Civiltà Cattolica: il y évoque notamment ce que les catholiques peuvent apprendre des luthériens. Pour le pape, l’Eglise catholique pourrait apprendre deux choses de la tradition luthérienne : la capacité de « réforme », qui est « fondamentale car l’Eglise est semper reformanda ». Et la proximité avec l’Ecriture : « Luther a fait un grand pas pour mettre la Parole de Dieu dans les mains du peuple ». Il raconte aussi ses premiers contacts avec des luthériens et les amitiés qui se sont nouées.
Dans les pas de saint Jean-Paul II
Le voyage du pape François s’inscrit dans la logique des gestes et des paroles de saint Jean-Paul II, notamment l’accord sur la justification, du 31 octobre 1999, signé par le cardinal Joseph Ratzinger. Jean-Paul II a évoqué Martin Luther lors de sa rencontre avec le Conseil de l’Eglise évangélique, à Mayence, le 17 novembre 1980, et notemment le pèlerinage de celui-ci aux tombeaux des Apôtres, à Roome, en 1510-1511: Il cherchait la réponse à certaines de ses interrogations. » « Aujourd’hui, ajoutait Jean-Paul II, Je viens à vous, héritage spirituel de Martin Luther, je viens en pèlerin, pour faire de cette rencontre, dans un monde qu a changé, un signe d’union dans le mystère central de notre foi. »
Jean-Paul II a ensuite rencontré ensemble, toujours à Mayence, ce même 17 novembre 1980, les représentants des différentes confessions chrétiennes. il y encourageait un « témoignge » et un « service » communs. Il soulignait que l’enjeu de l’unité c’est « que le monde croie » et il affirmait que « tous les pas vers le Médiateur nous obligent et nous encouragent en même temps à oser es pas nécessaires vers tous nos frères et soeurs ».
Dans le sillage de Benoît XVI
Ce voyage s’inscrit aussi dans la logique des gestes et des paroles de Benoît XVI, notamment son homélie pour les vêpres oecuméniques en l’église Sainte-Anne de Ratisbonne (Allemagne), le 13 septembre 2006, où il a affirmé que la justification était un thème essentiel de la théologie.
Il a aussi accompli le voyage audacieux à Erfurt (Allemagne, ex-RDA), dans l’ancien couvent de Augustins, où Luther a étudié et entamé la réflexion qui fut une des origines de la Réforme. Benoît XVI y a prononcé une homélie pour des vêpres oécuméniques également, le 23 septembre 2011, mettant en garde contre la tentation de faire des pas en arrière dans l’unité: « Dans une rencontre œcuménique, nous ne devrions pas seulement déplorer les divisions et les séparations, mais bien remercier Dieu pour tous les éléments d’unité qu’il a conservés pour nous et qu’il nous donne toujours de nouveau. Et cette gratitude doit en même temps être disponibilité à ne pas perdre, dans une époque de tentation et de périls, l’unité ainsi donnée. » Il disait mettre ses pas dans les pas de saint Jean-Paul II et de son voyage, 30 ans plus tôt.
A son retour, lors de l’audience générale du 28 septembre 2011, Benoît XVI a fait ce bilan oecuménique de son voyage: « J’avais également le désir de donner une grande place à l’œcuménisme durant ce voyage. Dans la terre de Luther et de la Réforme protestante, la prière commune avec ses représentants nous a introduits plus profondément dans le Christ, bien conscients que malgré notre effort commun, la véritable unité est d’abord un don à recevoir du Christ qui prie toujours pour elle. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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