Visite à l'église luthérienne de Rome, capture KTO

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Les amitiés du pape avec des luthériens

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Entretien à La Civiltà cattolica à la veille du voyage en Suède

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Dans un entretien à La Civiltà cattolica publié le 28 octobre 2016, trois jours avant son voyage en Suède, le pape François évoque ses amitiés avec des luthériens en Argentine. Le déplacement du pape a lieu dans le cadre de la commémoration œcuménique des 500 ans de la Réforme protestante.
« Je me souviens de la première fois que je suis allé dans une église luthérienne, raconte le pape à la revue jésuite : c’était précisément dans leur siège principal en Argentine, dans la rue Esmeralda, à Buenos Aires. J’avais 17 ans. Je me souviens bien de ce jour. Un de mes collègues de travail se mariait, Axel Bachmann. C’était l’oncle de la théologienne luthérienne Mercedes Garcia Bachmann. (…) C’était la première fois que j’assistais à une célébration luthérienne ».
La seconde fois, poursuit le pape, « a été une expérience plus forte » : « Nous autres, jésuites, nous avons la Faculté de théologie à San Miguel, où j’enseignais. Non loin de là, à moins de 10 km de distance, il y avait la Faculté de théologie luthérienne. Le recteur était hongrois, Leskó Béla, vraiment un homme bien. Avec lui j’avais des relations très cordiales. J’étais professeur et j’avais la chaire de théologie spirituelle. J’ai invité le professeur de théologie spirituelle de cette faculté, un Suédois, Anders Ruuth, à donner avec moi des leçons de spiritualité. Je me souviens que c’était un moment très difficile pour mon âme. J’ai eu une grande confiance en lui et je lui ai ouvert mon cœur. Il m’a beaucoup aidé à ce moment-là ».
Le pape salue la thèse du professeur sur « l’Église universelle du Royaume de Dieu », sortie au Brésil à la fin des années soixante-dix : « Il l’avait écrite en suédois mais il  y avait un chapitre en anglais. Il me l’a envoyée et j’ai lu ce chapitre en anglais : c’était un joyau… ». Devenu évêque auxiliaire de Buenos Aires, il revit plus tard Anders Ruuth, ente-temps rentrée en Suède. « Mais ce fut la dernière fois : un de ses deux fils (…) m’a appelé un jour pour me dire qu’il était mort ».
« L’homme qui a fait tant de bien à ma vie a été Anders Ruuth, assure le pape : je pense à lui avec beaucoup d’affection et de reconnaissance ».
Comme un vrai ami
Dans l’Église du Danemark aussi, le pape témoignage d’une « belle relation » avec le pasteur d’alors, Albert Andersen : « Il m’a invité deux fois à prêcher. La première était dans un contexte liturgique. À cette occasion, ce fut très délicat : pour éviter de créer un embarras autour de la participation à la communion, ce jour-là, je n’ai pas célébré la messe mais un baptême. Plus tard, il m’a invité à donner une conférence à leurs jeunes. Je me souviens que j’ai eu avec lui une discussion très forte, à distance, quand il était déjà aux États-Unis. Le pasteur m’a fait beaucoup de reproches à cause de ce que j’avais dit à propos d’une loi qui concernait des problèmes religieux en Argentine. Mais je dois dire qu’il m’a fait ces reproches avec honnêteté et sincérité, comme un vrai ami. Quand il est revenu à Buenos Aires, je suis allé lui présenter mes excuses parce qu’en effet, la façon dont je m’étais exprimé dans ce cas-là avait été un peu offensive ».
Le pape François poursuit : « Puis j’ai aussi eu une grande proximité avec le pasteur David Calvo, argentin, de l’Église évangélique luthérienne unie. Lui aussi était une bonne personne ».
Après son élection , le pape argentin a continué « à avoir des rapports avec des amis luthériens au niveau personnel ». L’archevêque primat de l’Église de Suède, Antje Jackelén, est venue lui rendre visite au Vatican en mai 2015 : « Elle a fait un grand et beau discours. Je l’ai aussi rencontrée ensuite à l’occasion de la canonisation de Marie Elisabeth Hesselblad. J’ai alors pu saluer aussi son mari : ce sont des personnes vraiment aimables ».
Enfin, il évoque sa visite à l’église luthérienne de Rome en novembre 2015 : « Les questions qui m’ont été posées alors m’ont beaucoup touché : celle de l’enfant et celle d’une dame, sur l’intercommunion. Des questions belles et profondes. Et le pasteur de cette église est vraiment bien ! »

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Constance Roques

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