Le rôle de la France pour que l’Europe soit "un protagoniste de la paix sur tous les continents"

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Pierre Morel, nouvel ambassadeur près le Saint-Siège

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CITE DU VATICAN, Jeudi 27 juin 2002 (ZENIT.org) – Le pape Jean-Paul II « souhaite que les Autorités françaises continuent à s’engager en faveur de la mise en place de structures permettant aussi à l’Europe d’être un protagoniste de la paix sur tous les continents », et demande en particulier dans ce sens que la France demande la mention des valeurs chrétiennes de l’Europe dans la future constitution de l’Union.

Jean-Paul II a reçu M. Pierre Morel, nouvel ambassadeur de France près le Saint-Siège, à 11 heures ce matin, à l’occasion de la présentation de ses lettres de créances.

Après avoir reçu les honneurs de la Garde pontificale dans la cour Saint-Damase, le nouvel ambassadeur a été accueilli en la salle Clémentine du Vatican par le Préfet de la Maison pontificale, Mgr James Michael Harvey, qui l’a accompagné jusqu’à la bibliothèque privée de Jean-Paul II.

Mgr Harvey a présenté le nouvel ambassadeur au pape et c’est après la présentation des lettres de créance qu’a eu lieu l’échange de discours.

« La France , soulignait Jean-Paul II, (…) a joué un rôle essentiel dans la création et la mise en oeuvre de la Communauté européenne et dans l’unification progressive du continent, qu’a récemment symbolisée l’adoption d’une monnaie unique par douze pays. Le Saint-Siège, vous le savez, se réjouit de la création de cet espace européen, auquel de nombreux pays désirent encore se joindre et qui a favorisé l’apparition de nouvelles conditions de vie. Ces dernières devraient permettre un meilleur développement social et la mise en valeur des richesses particulières, contribuant aussi de manière significative à promouvoir la paix et l’entente entre les peuples sur l’ensemble du continent ».

Et de préciser le rôle de la France en ces termes: « En raison de son histoire et de sa situation spécifique, la France est appelée à jouer un rôle moteur dans la construction de l’identité européenne et pour son élargissement, afin que puissent rayonner à travers le monde les idéaux de fraternité, d’égalité et de liberté auxquels vos concitoyens sont légitimement attachés. Je souhaite que les Autorités françaises continuent à s’engager en faveur de la mise en place de structures permettant aussi à l’Europe d’être un protagoniste de la paix sur tous les continents ».

« N’est-ce pas l’un des traits de l’héritage humaniste de l’Europe, qui puise ses racines dans sa longue histoire chrétienne, interrogeait Jean-Paul II, que de travailler pour que chaque peuple, chaque nation, puisse vivre dans la dignité et le respect des droits fondamentaux individuels et collectifs ? Alors que vient de commencer le travail de la Commission chargée de réfléchir à l’opportunité d’une Constitution de l’Union, il apparaît fondamental que les buts de la construction européenne et les valeurs sur lesquelles elle doit reposer soient toujours mieux explicités. Comment ne pas mentionner l’apport décisif des valeurs dont est porteur le christianisme, qui a contribué et contribue encore à modeler la culture et l’humanisme dont l’Europe est légitimement fière, et sans lesquels on ne peut comprendre son identité la plus profonde ? »

Jean-Paul II se félicitait du projet français de promouvoir dans l’enseignement la « la connaissance du fait religieux », de façon à ce que « les jeunes découvrent les différentes religions et les communautés humaines qui les pratiquent, et puissent ainsi s’engager dans une recherche du sens de leur existence, sous la conduite d’éducateurs ayant conscience de la valeur d’une telle démarche ». le pape y voit uen source de « respect mutuel », de « plus grande paix sociale » et de « plus profonde fraternité entre toutes les composantes de la Nation ».

Jean-Paul II soulignait « combien la religion est l’une des dimensions essentielles de la culture », et répondait aux objections: « Loin de constituer une menace pour la vie sociale, les forces religieuses sont, en effet, une chance pour la vie en commun, car elles participent, à la place qui est la leur, à la construction d’une société où l’homme est pris en compte dans toutes ses dimensions. La communauté nationale peut ainsi bénéficier de l’apport des valeurs culturelles, spirituelles et morales véhiculées par les traditions religieuses, qui ne manqueront pas de favoriser l’établissement d’un climat de concorde et de paix ».

Jean-Paul II se félicitait à ce propos de la rencontre du 12 février dernier , « fruit d’un dialogue patient entre l’État, le Saint-Siège et l’Église catholique en France, la rencontre du Premier Ministre avec le Nonce apostolique, le Cardinal Archevêque de Paris et les responsables de la Conférence épiscopale témoigne que la voie du dialogue et de la négociation pour la résolution de questions concrètes relatives à l’exercice de la liberté de religion et de culte constitue un avantage réciproque pour l’État comme pour l’Église ». « Le Saint-Siège se félicite, concluait à ce propos Jean-Paul II, de la mise en œuvre d’une concertation permanente dans le cadre des relations de l’Église avec l’État ».

Jean-Paul II soulignait tout particulièrement la présence de la « tradition française » à Rome grâce au centre culturel Saint-Louis de France, dépendant de l’ambassade près el Saint-Siège. « Dans le prolongement de la tradition humaniste magnifiquement illustrée par votre prédécesseur Jacques Maritain, observait le pape, le centre culturel de l’Ambassade a plus que jamais vocation à être ce lieu où se rencontrent ceux qui désirent que les progrès de l’humanité soient liés à une compréhension toujours plus vive de la grandeur et de la dignité de la personne humaine ».

M. Pierre Morel est né en 1944. Il est marié et a trois enfants. Après des études de Lettres et de Sciences politiques, il fréquenté l’ENA. Récemment, il a été ambassadeur en Russie, en Géorgie, au Turkménistan, en Moldavie, en Mongolie, au Tadjikistan, et au Kirghizstan (1992-1996), avant d’être nommé ambassadeur à Pékin (1996-2002).

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ZENIT Staff

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