Stop Human Trafficking @ Caritas Roma

Stop Human Trafficking @ Caritas Roma

Journée contre la traite: des témoignages dramatiques lors de la veillée de prière au Latran

Print Friendly, PDF & Email

«Notre cœur se soulève d’indignation et notre esprit souffre»

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

L’histoire histoire dramatique de quatre adolescents, tous mineurs, au Mexique est l’un des témoignages bouleversants racontés lors de la veillée de prière organisée au Latran à l’occasion de la journée 2018 contre la traite des êtres humains, jeudi 8 février, sur le thème « Migration sans traite de personnes ».
« Notre cœur se soulève d’indignation et notre esprit souffre parce que leur dignité et leurs droits sont violés », disait une prière.
Le thème de la Journée mondiale 2018 mettait en relief « la tragédie humaine de la traite de personnes déplacées : les migrants, les réfugiés, les évacués ».
Cette Journée invite, disent les organisateurs « à accompagner par la prière et par des efforts le souci qu’expriment les Nations Unies dans le Congrès qu’ils organisent à un haut niveau en faveur des flux migratoires (Global Migration Compact) » en 2018.
La Parabole du bon Samaritain de l’Évangile de Luc a été proposée, ainsi que quatre thèmes à méditer, regroupés selon l’âge des victimes de la traite, concernent : les adoptions illégales, trafic d’organes et pornographie infantile (enfance) ; les mineurs non accompagnés par des migrants (adolescence), les adultes en âge de travailler et les personnes âgées.
L’histoire dramatique de quatre adolescents, tous mineurs, s’expatriant du Honduras vers les États-Unis a illustré un de ces thèmes. Au Mexique, une bande criminelle les a obligés à voyager « avec un sac à dos », c’est-à-dire à transporter de la drogue. Arrivés à Mexico, deux d’entre eux furent assassinés par la bande, un autre adolescent a été assassiné à la frontière avec les États-Unis et seul le dernier a pu pénétrer en terre nord-américaine avec son sac à dos. Là il s’est lui-même livré à l’organisme régulateur de la migration, tellement il était affecté aux plans psychologique, émotionnel et physique : il n’aspirait plus qu’à rejoindre sa famille. Il regagna le Honduras et, deux ans après cette tragique expérience, il n’a toujours pas pu se réinsérer socialement. Il passe la plupart de son temps enfermé dans sa chambre et ne parle pratiquement qu’avec les membres de sa famille.
Durant la veillée de prière, les participants ont été invités à « se mettre » à la place des victimes et à témoigner de leurs réactions. Et puis à s’adresser à Dieu pour tous ceux qui ont souffert et souffrent de la traite.
Les témoignages qui ont été lus voulaient montrer les souffrances des victimes, de leurs proches, de leurs familles, loin d’elles et incapables d’intervenir.
« À la nouvelle de ce qui est arrivé à ma fille, écrit la mère d’une autre victime, j’ai ressenti un vide dans mon cœur et un froid glacial a envahi mon corps. Mais j’ai prié Dieu, promenant mon regard sur mes deux petits-enfants : cela m’a donné la force de continuer. Ce n’était guère facile de cesser de pleurer, mais tous les jeudis et dimanches, j’allumais un cierge et je demandais à Dieu de prendre soin de ma fille. »
« Mon seul désir aujourd’hui, poursuit la mère, c’est de la revoir et de pouvoir parler avec elle. Je continue à prier pour qu’elle aille bien. »
La veillée s’est achevée sur une prière pour toutes les victimes de la traite :
« Ô Dieu, aide-nous à lutter contre toute forme d’esclavage.
Avec Sainte Bakhita, nous te demandons que soit mis fin à la traite des êtres humains.
Donne-nous la sagesse et la force qui nous permettront de nous placer aux côtés de ceux qui sont blessés dans leur corps, dans leur cœur et dans leur esprit, pour que nous obtenions ensemble la promesse de la vie.
Touche le cœur des responsables d’un crime aussi grave et soutiens l’engagement que nous prenons à travailler en faveur de la liberté, ce don que tu as fait à chacun de tes enfants. »

Share this Entry

Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel