Rencontre avec les jeunes du Bangladesh, Dacca © L'Osservatore Romano

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Jeunes : se laisser "surprendre par leur créativité et leur générosité"

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Réflexion du père Alexandre Awi Mello dans L’Osservatore Romano

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« Rarement dans l’histoire de l’Église universelle les jeunes ont été autant au centre des préoccupations, des réflexions et de l’action ecclésiales », affirme le père Alexandre Awi Mello qui souhaite que les pasteurs les écoutent, les soutiennent et les accompagnent, leur fassent confiance et se laissent « surprendre par leur créativité et leur générosité ».

Le père Alexandre Awi Mello est secrétaire du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie depuis juin 2017. Un an avant les Journées mondiales de la jeunesse de Panamá, le prêtre brésilien parle de la tâche qui lui a été confiée par le pape François dans une interview accordée à L’Osservatore Romano daté du 2 février 2018.

Voici notre traduction de cet entretien, avec l’autorisation du quotidien du Vatican.

Au cours des deux prochaines années, les jeunes seront les protagonistes de deux grands événements : le Synode et la JMJ. Comment valoriser leur contribution ?

Pendant mes seize années de vie sacerdotale, j’ai toujours été assistant de la pastorale des jeunes, à l’intérieur comme à l’extérieur du mouvement de Schönstatt. J’ai appris à croire dans les jeunes et à me laisser surprendre par eux. Je crois que rarement dans l’histoire de l’Église universelle les jeunes ont été autant au centre des préoccupations, des réflexions et de l’action ecclésiales. Ce serait grave que les pasteurs ne profitent pas de cette opportunité pour encourager la participation des jeunes, en particulier les laisser parler, les écouter, prendre leurs inquiétudes au sérieux, les soutenir afin qu’ils soient eux-mêmes les sujets du changement qu’ils proposent, les accompagner dans leurs succès et dans leurs échecs et enfin leur donner de la place et leur faire confiance, les laissant nous surprendre par leur créativité et leur générosité. La Journée mondiale de la jeunesse en 2019 a été mise par le pape sous le signe de Marie. Nous devons continuellement apprendre d’elle à être une Église mère qui a confiance dans les potentialités de ses enfants, les accompagne, les éduque et encourage leur participation.

Quelle a été votre expérience à Aparecida aux côtés du cardinal Bergoglio ?

C’est sans doute la personne qui m’a le plus impressionné dans la Conférence des évêques latino-américains. À cette époque, j’ai témoigné de cela, sans jamais imaginer qu’il pouvait devenir pape. Ce ne furent que vingt jours d’activité ensemble, puisque j’étais l’un des secrétaires de la commission de rédaction du document final, qu’il présidait, mais ils ont été suffisants pour que j’aie la grâce de faire l’expérience de son humilité, sa lucidité intellectuelle, sa capacité de travailler en équipe, sa sensibilité humaine et spirituelle, outre son sens profond de la responsabilité ecclésiale.

Quelle contribution peut apporter votre expérience pastorale en Amérique latine à l’activité du dicastère ?

Avec le pape François, l’expérience ecclésiale latino-américaine redescend dans l’Église universelle. La riche tradition de cette Église de périphérie rejoint maintenant le centre de l’Église. D’ « Église réceptive », l’Amérique latine peut, d’une certaine façon, être une « Église source » pour la catholicité, selon les concepts répandus par Alberto Methol Ferré, grand ami du cardinal Bergoglio. Le dynamisme ecclésial, la vitalité du laïcat, l’enthousiasme des jeunes, la grande estime pour l’institution familiale, le profond amour pour Marie, la force évangélisatrice de la piété populaire, l’engagement prophétique à l’égard des pauvres sont, entre autres, des contributions de l’Église de laquelle je viens et auxquelles je m’identifie.

Comment avez-vous accueilli la décision du pape de vous confier la charge de secrétaire du dicastère ?

Sincèrement, je dois dire que j’ai accueilli son invitation avec une grande résistance intérieure, parce que je suis bien conscient de mes limites pour une tâche de cette envergure ; en plus, il faut dire que je n’ai jamais pensé ni désiré travailler à la Curie. Je viens de la pastorale et je pense que ma place est là-bas, mais je préfère croire que la décision du cardinal préfet Farrell, confirmée par le Saint-Père, est l’expression de la volonté de Dieu. Confiant en cela, et certain que l’œuvre est de Dieu et non la mienne, j’ai accepté la charge.

Quelles sont vos compétences spécifiques que vous mettrez au service du dicastère ?

Plus que toute autre chose, j’espère mettre ma personne au service du dicastère, avec mes capacités et mes limites. Je sais que ce que j’apprends jour après jour est plus que ce que je peux offrir. Je crois que la chose la plus importante est d’être à la disposition de l’église universelle : du pape, des évêques, des laïcs, des familles, des jeunes, des associations et mouvements ; poussé par l’amour de l’Église. « Dilexit ecclesiam » est la phrase qui synthétise la vie de mon fondateur, le père Josef Kentenich (1885-1968) et qui me motive dans cette nouvelle tâche.

De quoi vous occupez-vous exactement ?

C’est encore une phase d’apprentissage de mes fonctions, mais je peux dire qu’en général le secrétaire aide le préfet dans toutes les tâches. C’est un rôle de coordination interne de tout le personnel et de son travail, et de coresponsabilité avec le préfet pour tout le dicastère et éventuellement aussi de représentation à l’extérieur.

Sur votre formation, quelle a été l’influence du charisme et de la spiritualité de Schönstatt ?

Je dois largement à l’alliance d’amour avec Marie et au charisme du père José Kentenich ma personnalité et ma vie spirituelle, ou plutôt ce que je suis comme prêtre et comme être humain. L’appartenance à une famille spirituelle fédératrice aide aussi à vivre et à travailler en communauté, à cultiver une culture de la rencontre que nous appelons « culture de l’alliance », dans toutes les dimensions de la vie. Schönstatt est un mouvement essentiellement missionnaire, pédagogique et marial. J’espère ainsi contribuer avec ce charisme au service de toutes les réalités qui sont en relation avec le dicastère.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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