Ad limina des évêques du Sud de l'Inde © Vatican Media

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Inde: les évêques luttent contre la pauvreté

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Visite ad limina

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« Nous soutenons les pauvres à travers une aide financière pour les études et aussi au niveau médical », explique Mgr Lawrence Pius Dorairaj, l’évêque de Dharmapuri (Inde, Tamil Nadu), à Vatican News (Hélène Destombes) à l’occasion de la visite ad limina d’un deuxième groupe d’évêques indiens qui ont expliqué au pape François les défis qu’affrontent les catholiques dans leur pays, mardi dernier, 17 septembre 2019.

Cet évêque du Sud de l’Inde souligne que les habitants de son diocèse sont quelque « trois millions d’habitants dont 55 000 catholiques »: « La plupart des gens sont pauvres, agriculteurs, et au niveau de l’éducation il y a beaucoup d’analphabètes. Il y a également le problème du mariage des enfants. En Inde, l’âge du mariage pour les filles est de 18 ans mais il y en a beaucoup qui se marient à l’âge de 12-13 ans, cela arrive souvent dans mon diocèse. »
Il évoque la question des « castes »: « Nous avons aussi, comme ailleurs en Inde, des Dalits catholiques. Les Dalits sont des hors castes, ils sont très pauvres et ils n’ont pas les privilèges du gouvernement qui sont donnés aux hindous dalits par exemple. Et donc ils en souffrent beaucoup. »

Hélène Destombes évoque la devise épiscopale de Mgr Lawrence Pius Dorairaj qui est: « Proclamer la Bonne Nouvelle aux pauvres ». Il répond : « Nous soutenons les pauvres à travers une aide financière pour les études et aussi au niveau médical. Il y a 40 paroisses dans mon diocèse, dont seulement quatre en ville. Tout le reste est en pleine campagne. Et les gens pauvres nous apprécient beaucoup pour notre aide. Mais nous ne pouvons faire beaucoup car la pauvreté est tellement répandue et tellement grande. Nous aidons essentiellement les catholiques, car il n’y a pas beaucoup d’hindous ou de personnes d’autres religions qui viennent nous demander de l’aide. C’est surtout des catholiques qui en bénéficient. »

L’évêque déplore une détérioration des relations avec les hindous: « Dans le passé il y avait une bonne entente entre les hindous et les chrétiens mais depuis environ 6 ans, nous avons un parti politique fondamentaliste au pouvoir. Et il y a beaucoup de gens qui sont devenus intégristes hindous. A cause de cela, de temps en temps, il y a des petites persécutions, même chez nous à Dharmapuri; la relation a empiré entre les hindous et les chrétiens. Mais c’est ici et là que cela arrive, de temps en temps. Nous ne sommes pas tellement menacés. »
Il avoue craindre les loi discriminant les minorités: « Avec le parti fondamentaliste hindou au pouvoir cela va arriver. Justement, nous en avons parlé avec le Pape. Ils essaient maintenant de changer la constitution indienne. Un projet qui serait contre les minorités, y compris les musulmans, et favoriserait la majorité hindoue. »
En effet, explique Vatican News, « en mai dernier le parti nationaliste hindou, le Bharatiya Janata Party du Premier ministre Narendra Modi a remporté, à une majorité écrasante, les législatives. Le BJP avait alors réalisé le meilleur score de son histoire. Le parti avait centré sa campagne sur les thèmes de la sécurité nationale et la promotion de l’hindouisme. »
Cependant l’évêque confie aussi des progrès dans les relations interreligieuses, « pendant les fêtes par exemple »: « Durant les fêtes hindoues, les fêtes musulmanes, on dialogue. Mais sinon on reste chacun dans son coin, si l’on peut dire. »
Enfin, il constate que grâce à la visite ad limina, « les dicastères et le Pape connaissent bien maintenant les problèmes auxquels nous devons faire face en Inde ».
 
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Rédaction

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