Audience générale du 13 février 2019 © Vatican Media

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Gendarmerie vaticane : le commandant Giani explique sa démission

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La « honte » du chef après la publication d’un document qui « bafoue » la dignité d’employés

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La « honte » d’un chef après la diffusion d’un document qui « bafoue » la dignité d’employés et provoque de la « souffrance » : bien que n’étant pas responsable de la divulgation de ces informations, Domenico Giani, commandant du corps de la Gendarmerie, a démissionné après 20 ans de service au Vatican. Il explique son geste annoncé ce 14 octobre 2019, dans une interview aux médias du Vatican.
Le 1er octobre dernier, le Vatican annonçait l’ouverture d’une enquête au sein de la Secrétairerie d’Etat et de l’Autorité d’information financière du Saint-Siège. Le lendemain, la presse italienne publiait un document confidentiel signé du commandant, à l’usage exclusif des gendarmes et des gardes suisses, révélant que cinq employés faisaient l’objet une mesure administrative.
Prêt à sacrifier ma vie pour défendre celle du pape
Cette publication illicite a « causé une grande tristesse au Saint-Père et cela m’a profondément affecté », confie Domenico Giani. Cette publication a « bafoué la dignité de ces personnes ». « En tant que commandant, poursuit-il, j’avais honte, moi aussi, de ce qui s’était passé et des souffrances infligées à ces gens. C’est pourquoi, ayant toujours dit et témoigné que j’étais prêt à sacrifier ma vie pour défendre celle du pape, j’ai pris dans le même esprit la décision de remettre ma charge afin de ne porter aucun préjudice à l’image et aux activités du Saint-Père. Et ce, en assumant cette ‘responsabilité objective’ que seul un Commandant peut ressentir.
Le commandant démissionnaire assure qu’il vit « ce moment difficile avec la sérénité intérieure ». Il explique aussi qu’il a toujours essayé d’accomplir son service « avec abnégation et professionnalisme », en se sentant « un serviteur inutile qui a fait sa petite part jusqu’au bout ».
Il salue la « paternité » du pape François envers lui et sa « souffrance humaine » dans la décision partagée. Le pape, ajoute-t-il, connaissait aussi certains projets « personnels » du commandant ainsi que son désir « de consacrer plus de temps à (sa) famille ». Son épouse Chiara, ses enfants Luca et Laura, « ont vécu une vie pleine de satisfaction, mais aussi de grands sacrifices et de renoncements ».
Une « expérience extraordinaire » au service de trois papes
Domenico Giani revient sur son « expérience extraordinaire » au service de trois papes : « Tout d’abord, je me souviens avec beaucoup d’émotion de saint Jean-Paul II qui m’a appelé à servir au Vatican et que j’ai accompagné jusqu’à la dernière partie de sa vie. J’ai joui et continue de jouir de l’estime et de l’affection de Benoît XVI aux côtés duquel j’ai été confronté à des questions très délicates qui ont toujours reçu son appréciation et sa confiance. Le pontificat du pape François, pour son style marqué par la proximité avec le peuple et la spontanéité de ses gestes, a été un autre grand défi avec des moments significatifs. »
En tournant la page après 70 voyages apostoliques internationaux, d’innombrables visites pastorales en Italie et moments privés avec les trois papes, le commandant invite le Corps de la gendarmerie à « l’unité dans la fidélité ». Le Corps, affirme-t-il, « est sain et bien préparé » : « J’ai toujours essayé, avec mes collaborateurs, de former des gens qui pourraient être de bons gendarmes et, avec l’aide précieuse des aumôniers, aussi de bons chrétiens. »

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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