Guillaume Nicolas (DG de la DCC), Philippe Zeller (Ambassadeur de France près le St Siège), François Fayol (président de la DCC), Mgr Jean-Louis Papin (évêque de Nancy et Toul), courtoisie de la DCC

Guillaume Nicolas (DG de la DCC), Philippe Zeller (Ambassadeur de France près le St Siège), François Fayol (président de la DCC), Mgr Jean-Louis Papin (évêque de Nancy et Toul), courtoisie de la DCC

France: la DCC fête ses 50 ans à Rome, par Guillaume Nicolas

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«Faire grandir une culture de la miséricorde, fondée sur la rencontre des autres»

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Le pape François encourage la Délégation catholique pour la coopération (DCC), qui a fêté ses 50 ans à Rome, à «faire grandir une culture de la miséricorde, fondée sur la rencontre des autres», souligne Guillaume Nicolas, délégué général de la DCC, qui en dit plus aux lecteurs de Zenit sur la mission de la DCC hier et aujourd’hui.
Guillaume Nicolas est délégué général de la DCC depuis juin 2016. Marié et père de deux enfants, il a pour mission de mettre en œuvre les orientations définies par le conseil d’administration, avec l’équipe qu’il dirige.
Il représente également l’organisation au sein des instances ecclésiales et publiques où la DCC est présente.
 Zenit – Une délégation de la Délégation catholique pour la coopération (DCC), service du volontariat international de l’Église en France, est venue à Rome du 24 au 26 février 2017, à l’occasion de ses 50 ans. Elle a été reçue en audience au Vatican par le pape François : qu’est-ce qui vous a le plus frappé dans la rencontre avec le pape et dans son message ?
Guillaume Nicolas – En plus de son contact chaleureux, son propos commence par une salutation à tous les partenaires sur le terrain et aux populations avec lesquelles ils sont en contact. Alors qu’une allocution se veut protocolaire, il s’est particulièrement animé alors qu’il nous encourageait à « faire grandir une culture de la miséricorde, fondée sur la rencontre des autres ». Le pape François s’est montré très attentif aux propos de notre évêque accompagnateur Monseigneur Jean-Louis Papin, qui a rappelé combien la figure d’Abraham, souvent citée par François, interpellait la DCC : « Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, pour le pays que je t’indiquerai » (Gn 12,1).
L’ambassade de France près le Saint-Siège vous a également encouragés… 
L’Ambassade de France a souligné la qualité de la coopération Église-État, au fil des 50 ans écoulés et au travers de nos relations avec le Ministère des Affaires Étrangères, les Ambassades et Consuls concernés par l’activité de la DCC. L’Ambassadeur a aussi insisté sur la qualité des formations proposées par la DCC, ce qui pour l’État est un gage de confiance. Le Volontariat de Solidarité Internationale est possible du fait d’un statut d’État pour le volontaire et d’un agrément spécifique pour l’ONG d’envoi.
Cette visite dans la Ville éternelle qui a inauguré l’année jubilaire permet à la DCC « de réaffirmer la pertinence de son projet en 2017 » : comment définissez-vous aujourd’hui ce projet et comment se chiffre-t-il ?
La DCC accompagne chaque année près de 500 volontaires de solidarité internationale. En 50 ans, ce sont près de 20.000 personnes qui ont pu vivre cette expérience de fraternité.
Le projet de la DCC peut se résumer en quelques convictions :

  • Agir pour un développement durable et intégral : « Pour être authentique, le développement doit être intégral, c’est-à-dire promouvoir tout homme et tout l’homme» comme le disait déjà le bienheureux pape Paul VI en 1967 (Populorum progressio). Cela reste pertinent en 2017 car le partenariat développé par la DCC avec les acteurs locaux permet d’agir dans le souci de « la sauvegarde de notre maison commune » (Laudato Si, pape François, 2015).
  • Révéler la fraternité par la rencontre interculturelle : la DCC propose une expérience qui change le rapport à l’altérité alors qu’on assiste à une montée des populismes et à des tentations de repli en Europe.
  • Inviter à vivre une expérience spirituelle : à l’heure où de nombreux jeunes boudent les codes traditionnels de l’Église, le volontariat se révèle être pour chacun un véritable espace de cheminement intérieur.
  • Revenir à l’essentiel: en expérimentant que « la sobriété, qui est vécue avec liberté et de manière consciente, est libératrice » (Laudato Si, pape François, 2015).
  • Et enfin le projet vient nourrir le désir de s’engager pour chacun, avec une expérience fondée sur la rencontre et le long terme. Un engagement comme une suite logique au volontariat, par le témoignage ou la mobilisation active en Église, en association, dans sa vie professionnelle…

Tout au long du jubilé, qui sera clôturé le 5 décembre – journée internationale du volontariat – à Paris, auront lieu des temps de fête et de mobilisation en France et dans les pays du Sud où les volontaires de la DCC sont présents tels que les Philippines, Israël et la Palestine, Madagascar, le Togo, le Pérou : un témoignage qui vous a frappé parmi ces nombreuses initiatives ?
Nous avons eu le plaisir de recevoir le témoignage du Père Marc Ravelonantoandro, prêtre diocésain et recteur de l’Université catholique de Madagascar (UCM), qui nous a confié sa vision du partenariat avec la DCC : « Cela nous semble essentiel de travailler avec des personnes d’horizons différents qui sont toutes appelées à laisser leur empreinte particulière pour la réussite de l’institution. Il y a pour nous un enjeu d’efficacité, car le volontaire a des compétences que nous n’avons pas encore à Madagascar ; un enjeu humain, car sa présence permet un partage culturel contribuant à renforcer le dialogue et l’ouverture entre les hommes ; et un enjeu pour l’Église, car accueillir un volontaire c’est aussi collaborer avec l’Église de France et participer à la constitution de l’Église universelle et rayonnante. »
 Le 23 juillet en la cathédrale de Nantes, plus d’une centaine de nouveaux volontaires seront envoyés en missions dans près de 50 pays : qui sont ces volontaires, à quoi s’engagent-ils ?
Les volontaires de la DCC sont bien divers : en majorité des jeunes (leur âge moyen est 28 ans), mais également des personnes qui décident d’entrecouper leur carrière d’une expérience de volontariat, et d’autres, une fois retraités, qui désirent mettre leurs compétences au profit d’un de nos partenaires au Sud. Deux tiers de nos volontaires sont des femmes, certains partent en couple, voire en famille. La plupart des volontaires sont plutôt diplômés (80% ont au moins un bac + 3) : il ne s’agit pas là d’un principe mais d’une réponse aux besoins de nos partenaires. Il y a pour autant des missions pour différents niveaux de qualification ou d’expérience.
Tous s’engagent avec la conviction que toutes les femmes et tous les hommes ont une égale dignité, que la rencontre fraternelle, au-delà de nos propres frontières, est un levier privilégié pour contribuer au développement humain. Enfin, nos volontaires partent tous au nom de l’Église en France même si leur foi ou leurs pratiques religieuses sont diverses. La DCC offre le visage d’une Église ouverte et accueillante à tous, considérant que la Bonne Nouvelle doit être offerte et reçue par tous.
Quel message souhaitez-vous adresser aux personnes qui seraient parties en tant que volontaires DCC au cours de ces 50 années ?
Nous leur lançons un appel : venez participer au grand rassemblement organisé du 25 au 27 mai à Jambville (78). Ce sera un temps fort pour la « famille » DCC, avec le souhait de vivre la rencontre entre différentes générations de volontaires. De nombreux acteurs de la DCC seront présents : volontaires, partenaires du Sud, bénévoles… Nous souhaitons aussi les inviter à témoigner de leur expérience passée pour dire en quoi elle a marqué leur parcours. Toutes les informations sont à retrouver sur le site www.50ans.ladcc.org

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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