Jeunes chrétiens en politique, diocèse de Nanterre, France, capture

Jeunes chrétiens en politique, diocèse de Nanterre, France, capture

France: jeunes chrétiens en politique, formation du diocèse de Nanterre

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«Municipales 2020. Jeunes chrétiens si vous vous engagiez?»

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Le diocèse de Nanterre annonce une journée de formation « Municipales 2020. Jeunes chrétiens si vous vous engagiez ? » du 14 décembre 2019, à destination des 18-40 ans, « a pour objectif de prier ensemble, mais aussi de réfléchir ensemble », indique un communiqué de ce 19 novembre.

Des enseignements, proposés par Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, et par les Pères Auville, de La Serre et Javary, prêtres du diocèse de Nanterre, « donneront des éléments de discernements pour le faire en conscience, tirés de la Bible, de l’Histoire, de la Tradition chrétienne et de la morale sociale ».
« La politique est la forme la plus haute de la charité car elle cherche le bien commun », tel est l’enseignement de l’Eglise, rappelle la même source.
« Un chrétien authentique qui s’implique en politique aura souvent à discerner en conscience. Si l’Evangile n’est pas un manuel de vie politique, il est en revanche une lumière qui éclaire la conscience », déclare pour sa part Mgr Matthieu Rougé.
« La mission de l’Eglise est aussi d’inviter les chrétiens à se mettre au service de leurs frères, notamment dans la vie publique, dans l’engagement politique. Il est alors de son devoir de les éclairer et les former pour qu’ils puissent décider en conscience : vont-ils s’engager en politique ? quelle forme prendra leur engagement ? » précise le Père Bertrand Auville, curé de la paroisse Saint-François et Saint-Remy de Vanves et responsable diocésain des relations avec les politiques.
L’invitation du pape François
Dans son exhortation apostolique « Evangelii Gaudium », le pape François affirme, après Paul VI et Benoît XVI notamment, que « la politique, si dénigrée, est une vocation très élevée, c’est une des formes les plus précieuses de la charité, parce qu’elle cherche le bien commun ».
« Je prie le Seigneur, écrit le pape François, de nous offrir davantage de politiques qui aient vraiment à cœur la société, le peuple, la vie des pauvres ».
Des politiques qui se soucient des plus faibles : ceux qui ont faim, ceux qui sont sans travail, sans toit, les immigrés, les peuples indigènes, les personnes âgées de plus en plus seules et abandonnées, les enfants encore dans le sein de leur mère : tous ceux qui sont exploités et dont la société actuelle a fait des rebuts, « des restes ».
Le pape l’avait déjà dit dans une homélie à Sainte-Marthe (1er mai 2013), aujourd’hui, dans cette « économie qui tue », les « personnes sont moins importantes que les choses qui procurent un profit à ceux qui ont le pouvoir politique, social et économique ».
Le pape demandait aux politiques de chercher non pas leur intérêt, mais la « dignité humaine », comme il le disait le 1er juillet dans son message pour la Grèce.
Mais surtout, le pape diagnostiquait le grand danger de la « corruption » qu’il entend aussi dans sa dimension spirituelle.
Lors de la messe pour les parlementaires italiens, le 27 mars 2014, le pape François a rappelé que le corrompu est celui qui a tellement « endurci son cœur » qu’il « n’écoute plus la voix de Dieu » et est « fermé aux besoins des personnes » et ne s’intéresse qu’à ses « affaires » et à son « parti ». Des hommes aux « bonnes manières », mais aux « mauvaises habitudes » qui oppriment le peuple avec des poids que eux-mêmes ne touchent même pas du doigt, disait le pape en citant implicitement l’Evangile.
Le « pécheur », faisait observer le pape, peut toujours se « repentir » parce que Dieu « est miséricordieux et il nous attend tous », mais le « corrompu » reste « inébranlable » parce qu’il « se justifie » et il est difficile qu’il « réussisse à revenir en arrière ».
Chercher le bien commun
Le pape François invitait les hommes et les femmes engagés en politique, surtout ceux qui sont chrétiens, à être « courageux » : parce que la politique, a-t-il rappelé le 30 avril dernier en rencontrant les Communautés de vie chrétienne, qu’il invitait à s’engager en politique, est une sorte de « martyre quotidien : chercher le bien commun sans se laisser corrompre ».
« Faire de la politique est important » et « on peut devenir saint en faisant de la politique » : cela signifie « porter la croix de tous les échecs et aussi porter la croix des nombreux péchés. Parce que dans le monde, souligne le pape, il est difficile de faire le bien au milieu de la société sans se salir un peu les mains ou le cœur ; mais pour cela, va demander pardon, demande pardon et continue d’agir. Mais que cela ne te décourage pas » de « lutter pour une société plus juste et solidaire », disait le pape.
« Si le Seigneur t’appelle à cette vocation fais de la politique, disait le pape. Cela te fera souffrir, cela te fera peut-être pécher, mais le Seigneur est avec toi. Demande pardon et va de l’avant. Mais ne laissons pas cette culture du rebut nous rejeter tous ! Elle rejette aussi la création, parce que tous les jours la création est davantage détruite.  N’oubliez pas cette parole du bienheureux Paul VI : la politique est une des formes les plus élevées de la charité. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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