Cardinal Lorenzo Baldisseri, capture CTV

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Episcopalis communio : les clés de lecture, par le card. Baldisseri

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Un synode avec plus de dynamisme, ouverture, souplesse

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Une mise en marche « synodale » de toute l’Eglise, à l’écoute des baptisés, dans la tradition et le renouveau et avec un relief œcuménique, ce sont quelques-unes des clés de lecture de la nouvelle Constitution apostolique du pape François sur la structure du Synode des évêques, rendue publique ce 18 septembre 2018.
En présentant ce document composé d’une partie doctrinale et d’une partie disciplinaire, le cardinal Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du Synode des évêques, l’a placé dans la lignée du discours « significatif » du pape argentin le 17 octobre 2015, pour le 50e anniversaire de l’institution du Synode, et dans la lignée de ses prédécesseurs qui ont régulièrement révisé l’Ordo Synodi Episcoporum.
Dynamisme, ouverture, souplesse
Il a donné quatre clés de lecture, à commencer par les références du pape François au Concile Vatican II, duquel est né le Synode des évêques, destiné à « prolonger le dynamisme bénéfique du Concile œcuménique dans la vie ordinaire de l’Eglise ».
La deuxième clé de lecture est le « renouveau de l’Eglise », a ajouté le cardinal : « le pape François ne regarde pas seulement le passé… mais aussi le présent », où l’Eglise est appelée à « une nouvelle étape évangélisatrice » et à se mettre « dans un état permanent de mission ». Ainsi toutes les structures de l’Eglise doivent être révisées pour devenir « plus missionnaires », « plus sensibles aux besoins des personnes, plus ouvertes à la nouveauté… plus souples à une époque de transformations rapides ». En ce sens, l’un des objectifs de la nouvelle constitution est de rendre le Synode « plus dynamique ».
Troisième clé de lecture « décisive », selon le secrétaire général : l’encadrement « stable » du Synode dans une Eglise « synodale de manière constitutive ». Le pape insiste à ce propos sur le sensus fidei, « qui rend le peuple de Dieu infaillible “en croyant” » et qui exige des Pasteurs qu’ils se mettent à l’écoute de leur troupeau et à son service.
La quatrième et dernière clé de lecture est la dimension œcuménique, a ajouté le cardinal Baldisseri : le pape François est « convaincu qu’à travers la valorisation de la dimension synodale de l’Eglise, qui réclame que tous les baptisés soient protagonistes (…) et qui relit la doctrine sur le primat (de Rome) à la lumière de la communion, pourra avoir lieu cette ‘conversion de la papauté' » qui permettra un rapprochement avec les frères orthodoxes et protestants.
A l’écoute directe du Peuple de Dieu
Mgr Fabio Fabene, sous-secrétaire du Synode des évêques, a mis en relief le choix du pape de signer une constitution apostolique – et non plus une lettre apostolique – appuyant son autorité magistérielle.
La nouveauté fondamentale d’Episcopalis communio, a-t-il expliqué, est d’incorporer la préparation du synode et sa mise en oeuvre, transformant ainsi le synode « d’événement » à « processus » et encourageant l’implication de tous les baptisés. Le pape établit en effet la possibilité de convoquer une réunion pré-synodale « pour se mettre à l’écoute directe du Peuple de Dieu ». Il évoque aussi la mise en pratique des conclusions synodales dans les Eglises locales, car « le Synode n’est pas une fin à soi-même, mais il entend libérer des énergies, mobiliser les communautés, activer ou réactiver des chemins ».
Enfin, pour la célébration du Synode lui-même, le pape « introduit la possibilité que les Assemblées (…) puissent être célébrées à des périodes distinctes ». Ce qui permet, a précisé Mgr Fabene, d’approfondir les thèmes, de mûrir la réflexion entre deux assemblées et de parvenir à l’élaboration de documents plus adaptés.
Dario Vitali, consulteur du secrétariat général du Synode des évêques et professeur de théologie dogmatique, a souligné quant à lui qu’Episcopalis communio introduisait l’Eglise « dans un chemin synodal permanent », et que la Constitution s’ancrait à la fois dans la tradition et le renouveau
L’un des mots-clés du document est l’écoute, a-t-il insisté : « Peuple fidèle, Collège épiscopal, évêque de Rome : à l’écoute les uns des autres ; et tous à l’écoute de l’Esprit Saint. » Episcopalis communio propose « un chemin catholique de la synodalité qui implique toute l’Eglise et tous ses sujets dans ce processus ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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