Messe à Sainte-Marthe © L'Osservatore Romano

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Des résistances à la grâce ? "Dieu merci !"

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Mais il faut les faire tomber, prévient le pape

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Lors de la messe du 1er décembre 2016 en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, au Vatican, le pape François a médité sur les « résistances » à la grâce de Dieu : un bon signe, « normal », mais qu’il faut faire tomber.

Dans son homélie rapportée par Radio Vatican, le pape a commenté la prière de la collecte de la messe : « Ta grâce vainc les résistances du péché ». Il a énuméré plusieurs types de résistances, à commencer par « les résistances ouvertes, qui naissent de la bonne volonté » comme Saul qui résistait à la grâce mais « était convaincu de faire la volonté de Dieu ». Ces résistances « sont saines », car elles sont « ouvertes à la grâce » de la conversion, a estimé le pape.

Mais « les résistances cachées » sont les plus dangereuses : « Ces résistances cachées, que nous avons tous, (…) viennent toujours pour arrêter un processus de conversion ». Ainsi « là où il y un processus de changement dans une institution, dans une famille, j’entends dire: ‘Mais il y a des résistances’… Mais Dieu merci ! S’il n’y en avait pas, ce ne serait pas de Dieu. C’est le diable qui sème ces résistances, pour que le Seigneur ne continue pas ».

Pour le pape, il est « normal » d’avoir des résistances : « il y en a tous les jours dans notre cœur », comme « fruit du péché originel ». Et c’est « beau » parce que cela « indique que le Seigneur est en train de travailler en nous ». C’est aussi une réaction face à la croix : « Là où est le Seigneur, il y aura une croix – petite ou grande ». Mais il faut « faire tomber les résistances pour que la grâce se poursuive ».

Les trois paroles de résistance

Le pape a évoqué trois types de résistances cachées : celle des « paroles vides », dont Jésus parle dans l’Evangile du jour (Mt 7, 21.24-27) : « Ce n’est pas en me disant : ‘Seigneur, Seigneur !’ qu’on entrera dans le royaume des Cieux ». Ou encore dans la parabole du fils que le père envoie à sa vigne, qui dit « oui » mais ne s’y rend pas : « Dire oui, tout oui, très diplomatiquement ; mais c’est ‘non, non, non’. (…) ‘Oui nous changerons tout !’, mais rien ne change. C’est le guépardisme spirituel : ceux qui disent oui à tout mais qui font tout non ».

Deuxième résistance : celle des « paroles justificatrices », qui cherchent à « justifier ma position pour ne pas suivre ce que le Seigneur m’indique ». « Il y a toujours une raison à opposer » mais là où il y  a des justifications, « il n’y a pas la bonne odeur de Dieu (…) mais la mauvaise odeur du diable ». Le chrétien en effet « n’a pas besoin de se justifier », il « a été justifié par la Parole de Dieu ».

Enfin, troisième résistance, celle « des paroles accusatrices » contre les autres pour ne pas se regarder soi-même, comme dans la parabole du pharisien et du publicain.

Le pape a conclu ainsi : « Je vous dirais de ne pas avoir peur lorsque chacun de vous, chacun de nous, trouve que dans son cœur il y a des résistances. Mais de le dire clairement au Seigneur : ‘regarde, Seigneur, j’essaie de couvrir ceci, de faire cela pour ne pas laisser entrer ta parole. (…) Seigneur, avec grande force, viens à mon secours. Que ta grâce vainque les résistances du péché’. »

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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