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Collecte pour la Terre Sainte : la préoccupation du Saint-Siège pour les chrétiens du Moyen-Orient

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Lettre de la Congrégation pour les Eglises orientales (Texte intégral)

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A l’occasion de la Collecte pour la Terre Sainte (Pro Terra Sancta) du Vendredi Saint, 19 avril 2019, le Vatican exprime sa préoccupation pour le Moyen-Orient où se dégradent les relations entre les peuples, « créant une situation d’injustice telle qu’espérer la paix devient presque imprudent ». Il appelle à soutenir les chrétiens de la région, car « un Moyen-Orient sans chrétiens ne serait pas le Moyen-Orient ».
Dans une lettre adressée aux évêques du monde, datée du 6 mars, Mercredi des Cendres, le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales et Mgr Cyril Vasil’, secrétaire du dicastère, invitent les chrétiens, au moment de la Semaine sainte, à penser « plus intensément à nos frères et sœurs qui vivent et témoignent de la foi dans le Christ mort et ressuscité en Terre sainte, leur exprimant également notre solidarité dans l’amour ».
Mais ils se réjouissent aussi : « Nous assistons avec espoir à une certaine reprise des pèlerinages, constatant la joie de la foi de tant de fidèles venus de plus en plus en Terre Sainte de Chine, d’Inde, d’Indonésie, des Philippines et du Sri Lanka… Cette vitalité apostolique est un grand signe pour les communautés locales et interpelle celles de l’Occident, parfois tentées par le découragement et la résignation dans la vie et le témoignage de leur foi au quotidien. »
AK
Lettre du préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales
Le 6 Mars 2019
Mercredi des Cendres
Collecte pour la Terre sainte 2019
Communion et solidarité avec l’Église de Jérusalem
Excellence,
Le chemin du Carême invite chacun de nous à revenir sur les lieux et les événements qui ont changé le cours de l’histoire de l’humanité et l’existence personnelle de chacun de nous: ce sont les lieux et les événements qui nous transmettent la mémoire vivante de tout ce que le Fils de Dieu incarné a dit, accompli et souffert pour notre rédemption.
La Semaine sainte constitue le centre de toute l’année liturgique. Elle commence à Bethphagé, avec l’entrée de Jésus à Jérusalem. Nous le suivons jusqu’à Béthanie et assistons à l’onction avec le parfum de nard, prophétie de sa passion, de sa mort et de sa résurrection. Au Cénacle, Il s’offre pour nous, en pain et en vin, et Il nous lave les pieds, nous enseignant l’humble service comme nouveau commandement de l’amour. Nous vivons son arrestation à Gethsémani et nous le suivons de loin avec toute notre fragilité, comme Pierre qui le renia. Au pied de la Croix, avec Marie et le disciple bien-aimé, nous assistons à sa mort en contemplant son côté transpercé. Enfin, de ce sépulcre où Marie-Madeleine se rend au matin de Pâques, Il se relève et, avec sa lumière, caresse nos yeux et nos cœurs, nous invitant à explorer l’histoire du monde et l’histoire personnelle de chacun de nous.
En revivant les mystères de notre salut, nous pensons plus intensément à nos frères et sœurs qui vivent et témoignent de la foi dans le Christ mort et ressuscité en Terre sainte, leur exprimant également notre solidarité dans l’amour. Lors de sa première audience générale le 27 mars 2013, le Pape François a rappelé aux pèlerins: «Vivre la Semaine sainte en suivant Jésus signifie apprendre à sortir de soi-même […] pour rencontrer les autres, pour aller à la périphérie de l’existence, avancer d’abord vers nos frères et sœurs».
Cette année, à l’occasion de la Collecte pour la Terre sainte et à l’invitation du Pape François, nous souhaitons également écouter à nouveau saint Paul VI, qui avait souhaité se rendre en Terre sainte au début de janvier 1964, premier successeur de l’apôtre Pierre à effectuer ce pèlerinage. Dans l’Exhortation Apostolique Nobis in Animo, dans laquelle il a institué la Collecte en 1974, il affirmait:«L’Église de Jérusalem […] occupe une place de prédilection dans la sollicitude du Saint-Siège et dans les préoccupations de l’ensemble du monde chrétien, tandis que pour les Lieux saints, et en particulier pour la ville de Jérusalem, cela se voit également dans les instances les plus hautes des Nations et dans les principales organisations internationales […]. Cette attention est de nos jours davantage sollicitée par les graves problèmes religieux, politiques et sociaux qui existent là-bas […]».
Encore aujourd’hui, le Moyen-Orient subit une évolution qui déchire les relations entre les peuples de la région, créant une situation d’injustice telle qu’espérer la paix devient presque imprudent. À Bari, le 7 juillet dernier, au début de la prière du Saint-Père avec les chefs des Églises Orientales du Moyen-Orient, ces mots résonnaient: «Sur cette magnifique région, une épaisse couche de ténèbres s’est formée, surtout ces dernières années: guerre, violence et destruction, occupations et formes de fondamentalisme, migrations forcées et abandon, tout cela dans le silence et avec la complicité de nombreuses personnes. Le Moyen-Orient est devenu une terre de personnes fuyant leurs terres. Et le risque est réel que la présence de nos frères et sœurs dans la foi disparaissent, ce qui défigurerait le visage même de la région, car un Moyen-Orient sans chrétiens ne serait pas le Moyen-Orient».
Comme le rappelle saint Paul VI dans Nobis in Animo, l’Église n’est pas jamais restée simple spectatrice: “À partir de la seconde moitié du siècle dernier, les œuvres pastorales, sociales, caritatives et culturelles ont connu une croissance importante au profit de la population locale sans distinction et des communautés ecclésiales de Terre sainte […]. Pour que la présence chrétienne bimillénaire en Palestine, depuis son origine et de manière permanente, puisse survivre et même se consolider de manière active et travailler pour les autres communautés avec lesquelles elle doit vivre, il est nécessaire que les chrétiens du monde entier se montrent généreux en apportant à l’Eglise de Jérusalem la charité de leurs prières, la chaleur de leur compréhension et le signe tangible de leur solidarité”.
Dernièrement, nous assistons avec espoir à une certaine reprise des pèlerinages, constatant la joie de la foi de tant de fidèles venus de plus en plus en Terre Sainte de Chine, d’Inde, d’Indonésie, des Philippines et du Sri Lanka. Comment ne pas penser à la réalisation de la prophétie évangélique: “Ils viendront de l’Orient et de l’Occident, du Nord et du Midi et ils prendront place à table dans le Royaume de Dieu?”. Cette vitalité apostolique est un grand signe pour les communautés locales et interpelle celles de l’Occident, parfois tentées par le découragement et la résignation dans la vie et le témoignage de leur foi au quotidien.
A vous prêtres, religieux et fidèles qui œuvrez au succès de la Collecte dans la fidélité à une œuvre que l’Église recommande à tous ses enfants d’accomplir selon ses possibilités, j’ai la joie de transmettre la profonde gratitude de notre Saint-Père le Pape François.
Implorant de nombreuses bénédictions divines sur votre diocèse, je vous présente mes salutations les plus fraternelles dans le Seigneur Jésus.
Leonardo Card. Sandri
Préfet
+Cyril Vasil’, S.I.
Archevêque Secrétaire

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Rédaction

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