Card. Poupard : « L'évangélisation n'est pas le fruit de l'inculturation. Elle en est la source »

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ROME, Lundi 10 octobre 2005 (ZENIT.org) – « L’évangélisation n’est pas le fruit de l’inculturation. Elle en est la source », a affirmé le cardinal Poupard lors de la 10e congrégation générale du synode qui s’est ouverte à 9 h, samedi 8 octobre, sous la présidence du cardinal Telesphore Placidus Toppo, en présence du pape Benoît XVI et de 238 membres du synode.

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Le cardinal Paul Poupard, président du conseil pontifical de la Culture se référait à la IVe partie, chapitre II de l’ Instrumentum laboris: «Eucharistie, Mission évangélisatrice et Inculturation» (ns. 78 et 80), et à la conclusion (ns. 90 et 91). Il affirmait : « La liturgie est belle parce qu’elle exprime la beauté de la sainteté de Dieu » et citait une sainte « eucharistique », sainte Thérèse de Lisieux.

Le ministre de la Culture du Vatican disait tout d’abord : « L’Eucharistie est «force de transformation des cultures, semence d’un monde nouveau» (Instr. lab., 90). La transformation du pain et du vin en corps et sang du Christ est le gage de la transformation opérée en nous par l’Eucharistie. Chaque fidèle est appelé à assimiler, dans la méditation personnelle et la prière communautaire, la réalité du mystère célébré. Nourri de cette célébration, il «incarne le projet eucharistique dans la vie quotidienne, dans les milieux de travail et de vie» (Instr. lab., 78). C’est ainsi que l’Eucharistie agit comme semence d’une nouvelle culture pour une authentique civilisation de l’amour ».

Il faisait observer : « L’évangélisation n’est pas le fruit de l’inculturation. Elle en est la source. Vivante au cœur des cultures dans la vaste mosaïque des peuples, l’Église ne cesse de les évangéliser pour inculturer l’évangile. Il suffit d’évoquer le nom de saint Benoît pour mesurer la fécondité millénaire d’une culture évangélisée par le témoignage des communautés ecclésiales, particulièrement de la vie monastique ».

« Deux millénaires de ‘pratique’ eucharistique, ont vu les hommes et les femmes de cultures différentes, donner forme, selon le génie de leur propre culture, à des liturgies inculturées, comme en témoignent les Églises orientales, ajoutait le cardinal Poupard. Les rites différents expriment et doivent exprimer toujours le même mystère. Ils ne naissent pas d’une adaptation de l’Eucharistie à la culture, mais d’une transformation des cultures par l’Évangile: l’Église recherche les formes les plus appropriées, purifiées des scories dues au péché de l’homme, pour aider les fidèles à vivre pleinement le mystère révélé reçu de son Seigneur ».

Il précisait l’importance de ce dialogue : « En dialogue avec le monde de la non-croyance et de l’indifférence religieuse, le Conseil Pontifical de la Culture le constate: la superficialité, parfois même la banalité, voire la négligence de certaines célébrations, non seulement n’aident pas le croyant dans son cheminement de foi, mais heurtent aussi ceux qui les vivent de l’extérieur. Une importance excessive donnée à la dimension pédagogique et à la volonté de rendre la liturgie compréhensible même aux observateurs extérieurs, comme si c’était sa fonction première, produit le résultat inverse. On n’inculture pas une contre-culture. La vocation d’une liturgie inculturée est de nous introduire de tout notre être dans la grandeur du mystère de la foi en l’action salvifique de Dieu en Son Fils Jésus ».

Il concluait : « La liturgie est belle parce qu’elle exprime la beauté de la sainteté de Dieu (cf. lnstr. lab., n 90). Pour le croyant, la beauté transcende l’esthétique. Elle permet le passage du «pour soi» au «plus grand que soi ». La liturgie n’est belle, et donc vraie, que dépourvue de tout motif autre que celui de la célébration du Seigneur. La beauté des rites, des signes, des chants et des ornements de la célébration liturgique n’a pour but que de nous introduire à la beauté profonde de la rencontre avec le mystère de Dieu, présent au milieu des hommes par l’intermédiaire de son Fils, Lui qui renouvelle sans cesse pour nous son sacrifice d’amour. Elle exprime la beauté de la communion avec Lui et avec nos frères, la beauté d’une harmonie profonde qui se traduit en des gestes, des symboles, des paroles, des images et des mélodies qui touchent profondément le cœur et l’esprit, et suscitent l’émerveillement et le désir de rencontrer le Seigneur ressuscité, “Porte de la Beauté”. La liturgie est belle quand elle est « agréable à Dieu» et nous introduit dans la joie divine, avec tous les saints, et la Vierge Marie, «femme eucharistique par excellence». »

« C’était la prière eucharistique de Thérèse, Docteur de l’Église: «Mon Bien-aimé, viens vivre en moi. Oh! Viens, ta beauté m’a ravie. Daigne me transformer en Toi!» », ajoutait le cardinal Poupard.

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ZENIT Staff

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