Emplacement de l'attentat de 1994 contre l'AMIA @ Nbelohlavek : wikimedia commons

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Argentine: "Mon cœur accompagne les familles des victimes, juives ou chrétiennes", écrit le pape François

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25e anniversaire de l’attentat de Buenos Aires

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« La fraternité » pour surmonter « la violence de ceux qui utilisent le nom de Dieu de manière blasphématoire »: c’est le remède prôné par le pape François dans une lettre pour le 25e anniversaire de l’attaque de l’Association Mutuelle Israélite d’Argentine (AMIA) de Buenos Aires, Rue Pasteur 633, vers 9h53.
La lettre du pape, adressée à l’AMIA, est publiée par la presse argentine.
Le siège de Buenos Aires a été détruit il y a 25 ans, le 18 juillet 1994, par une voiture piégée: le bilan a été de 85 morts – 76 d’Argentine, 6 de Bolivie, 2 de Pologne, et une du Chili-, et plus de 300 blessés, dont des passants. Un kamikaze a aussi trouvé la mort dans l’attaque, qui aurait pu être une rétorsion contre la suspension d’un transfert de technologie nucléaire à l’Irak…
Le pape qui, dès 2013, a reçu des familles des victimes au Vatican, redit sa prière: « Comme le premier jour, tous les 18 juillet, mon cœur accompagne les familles des victimes, juives ou chrétiennes. Et dès le premier jour, j’ai prié Dieu pour le repos éternel de ceux qui ont perdu la vie dans cet acte de folie. Je prie également pour ceux qui ont survécu à l’explosion, portant, depuis, des blessures dans leur corps et leur âme. »
Le pape fait observer que la religion n’est pas en jeu: « Nous savons bien, insiste le pape, que ce n’est pas la religion qui incite et conduit à la guerre, mais les ténèbres dans le cœur de ceux qui commettent des actes irrationnels. »
L’ancien archevêque de Buenos Aires souligne que cette « folie » ne s’est pas limitée à l’Argentine. Le pape qui souligne souvent la « cruauté » du terrorisme,  fait observer que « la troisième guerre mondiale par fragments » bouleverse les vies des victimes et leur avenir: « Il ne connaît pas de frontières et a montré son visage cruel d’est en ouest. Il a transformé les époux en veuves, les fils et filles en orphelins; et tout cela au nom de Dieu, en faisant un usage blasphématoire de son nom ».
Pour le pape le remède est dans la promotion de la fraternité voulue par Dieu. « Etre frères », c’est la vocation à laquelle Dieu appelle « chacun », estime le pape: « Dieu nous a appelés à vivre ensemble en frères et cette fraternité nous embrasse et nous unit bien au-delà de toute limite géographique ou idéologique. Tous, nous constituons la grande famille humaine; cette conscience d’être frères, ainsi que les valeurs de respect et de tolérance, nous devons les transmettre aux générations futures. Il est certain que Dieu nous a créés égaux en droits, mais également en devoirs et en dignité. Pour lui, la paix ne doit pas être juste notre droit, sa construction doit être notre obligation. En cette commémoration du 25e anniversaire, je suis avec vous et je prie avec vous. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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