A la découverte de Notre Dame des Victoires, Refuge des pécheurs

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Pour se préparer à la Consécration au Coeur immaculé de Marie

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Le P. Hervé Soubias est curé-recteur de la basilique Notre-Dame des Victoires, à Paris, où l’on invoque Marie comme Refuge des pécheurs. A l’occasion de la préparation à la Consécration du monde au Cœur immaculé de Marie, par le pape François, dimanche prochain, 13 octobre, place Saint-Pierre, il rappelle que la paroisse a été consacrée au Cœur immaculé de Marie en 1936. Le sanctuaire est aussi connu des amis de Thérèse de Lisieux : ses parents aimaient ce sanctuaire et y feront prier pour elle. D’autres personnalités illustres y sont venues, de Mozart, qui y priait le chapelet, à Newman, en passant par don Bosco. Le père Soubias nous guide dans cet itinéraire historique et spirituel au cœur de Paris à la découverte de Notre Dame des Victoires.

Zenit – Père Soubias,  quelles sont les grandes dates qui ont jalonné l’histoire de ce sanctuaire marial de Paris jusqu’à sa consécration au Cœur immaculé de Marie?

Père Hervé Soubias – Notre Dame des Victoires est une église plutôt discrète dans le paysage parisien. Dans un quartier animé par une activité économique dense, elle offre une halte paisible où se retirer de l’agitation. Pourtant, depuis sa construction, elle n’a cessé de se faire remarquer, et d’attirer à elle des milliers de personnes. Son titre de Basilique souligne la grandeur de son action, ainsi que la ferveur de la vie religieuse et pastorale de ce haut lieu spirituel.

Des reines et des soldats, des intellectuels et des personnes modestes, des grands saints et de pauvres pécheurs sont dans cette maison de prière et d’accueil où chacun est le bienvenu.

Mozart y venait souvent pour y confier ses tourments et trouver du réconfort dans les périodes d’épreuves. On peut d’ailleurs lire dans sa correspondance : « Quand je viens à Paris, je ne manque jamais pour dire mon chapelet, de me rendre à Notre-Dame des Victoires… »

Au début du 17ème siècle, une communauté de religieux vit ici sous la règle de Saint Augustin. Les moines, souhaitant faire élever une chapelle pour leur couvent en appellent au Roi Louis XIII qui consent à donner des subsides, à condition que la chapelle soit appelée Notre-Dame des Victoires.       Un jeune moine, Frère Fiacre, décide de prier que le couple royal qui n’a pas d’enfant. Au bout de six ans, sa prière est exaucée avec la naissance du futur Louis XIV.  

La révolution de 1789 n’épargne pas Notre-Dame des Victoires. Les moines sont chassés, leur couvent détruit et la chapelle devient la « bourse des valeurs » L’église est à nouveau affectée au culte en 1809, et devient église paroissiale. On y installe alors la statue de la Vierge en plâtre durci, qui y garde toujours sa place aujourd’hui.

Quand le père Charles Desgenettes est nommé curé en 1832, les habitants du quartier ont délaissé la pratique religieuse. Pendant quatre ans, le prêtre célèbre la messe dans une église vidée de ses fidèles. Alors qu’il est en proie au découragement, prêt à renoncer à son ministère, il entend, en célébrant la messe, une voix intérieure, qui lui ordonne de consacrer sa paroisse au Très Saint et Immaculé Cœur de Marie. Nous sommes le 3 décembre 1836.

Dans un acte de foi, l’abbé remet à la Vierge la réussite pastorale de sa paroisse, et crée une association de prières (Archiconfrérie), en l’honneur du Cœur Immaculé Marie, pour la conversion des pécheurs. À l’annonce de cette consécration, le 11 décembre 1836, plus de quatre cents personnes se rendent aux Vêpres, alors que la grand-messe du matin n’a réuni qu’une vingtaine de paroissiens.

En quelques semaines, l’église devient l’un des tout premiers centres de pèlerinage marial du monde chrétien. Sur tous les continents, des centaines d’églises ont depuis été consacrées à Notre-Dame des Victoires. Voisines de cœur et d’esprit de la basilique, certaines sont mêmes liées par une architecture semblable.

Sainte Thérèse de Lisieux a été guérie après une neuvaine à Notre Dame des Victoires, n’est-ce pas ?

Agée de 10 ans, Thérèse Martin tombe gravement malade quand sa sœur Pauline entre au Carmel. Louis Martin, son père, qui connaît bien cette église parisienne pour y être venu prier lorsqu’il était étudiant, demande une Neuvaine de messes qui sont célébrées du 5 au 13 mai 1883. Ce dernier jour, Thérèse est guérie par le sourire de la Vierge dans sa chambre à Lisieux. Quatre ans plus tard, avant de partir pour Rome, le 4 novembre 1887, elle vient remercier la Vierge pour sa guérison et lui confie son désir d’être Carmélite, comme elle le relate dans ses manuscrits autobiographiques. Sainte Thérèse vouera toute sa vie une grande dévotion à Notre Dame des Victoires.

En 1927, après la canonisation de Thérèse, le pape Pie XI  accorde à l’église le titre de Basilique.

Le 16 janvier 2012 a été inaugurée une chapelle qui abrite les reliques des parents de Thérèse, Louis et Zélie Martin, béatifiés en 2008 : on y prie spécialement pour les familles.

D’autres bienheureux, saints et personnages illustres, et pas seulement de France, mais aussi d’Angleterre, d’Espagne ou d’Italie, y sont également venus …

Maintes fois, Notre-Dame des Victoires a éclairé le chemin de nos saints, comme Saint Jean Bosco, qui célèbre une messe, en 1883, lorsqu’il entend la voix d’un jeune homme défunt, Louis Colle, lui affirmer à deux reprises : « C’est ici la maison des grâces et des bénédictions ».

De nombreux missionnaires viennent se mettre sous la protection de Marie, tout comme des fondateurs de congrégations, et des saints d’hier et d’aujourd’hui : Anne-Marie Javouhey (1779-1851), fondatrice des sœurs de saint Joseph de Cluny, John H. Newman (1801-1890), François Libermann (1802-1852), fondateur des pères du Saint-Esprit, le Père d’Alzon (1810-1880), Théodore et Alphonse Ratisbonne, Hermann Cohen (1821-1871), S. Théophane Vénard (1829-1861), les autres martyrs de Missions étrangères de Paris et le P. Roulland « frère » de Ste Thérèse de Lisieux, S. Antoine-M. Claret, et S. Antoine Daveluy, S. Marcelin Champagnat, S. Daniel Comboni, mais aussi l’abbé Roussel et le Père Brottier, S. Pierre-Julien Eymard et Dom Guéranger, plus récemment, Sœur Emmanuelle et l’Abbé Pierre…

Sur la péniche où il habitait, sur la Seine, Pierre Goursat avait fait placer une statue de Notre Dame des Victoires…

Oui, Pierre Goursat, le fondateur de la communauté de l’Emmanuel, venait souvent prier ici.

Qu’est-ce qui rythme la vie du sanctuaire aujourd’hui ?

Il est confié à des prêtres diocésains avec les Bénédictines du Sacré Cœur de Montmartre qui assurent l’animation spirituelle et liturgique de la basilique.

Toutes les fêtes mariales rassemblent de nombreux fidèles et 3 Neuvaines sont des temps forts de la vie pastorale : celle du 5 au 13 mai, qui rappelle la guérison de sainte Thérèse, faite à l’intention des malades en présence des reliques de Thérèse.

Celle du 4 au 12 juillet, en l’honneur des parents de sainte Thérèse, qui s’achève le jour anniversaire du mariage des bienheureux Louis et Zélie Martin, à l’intention des couples et des familles. Celle du 30 novembre au 8 décembre, en l’honneur de l’Immaculée Conception.

Comment allez-vous vivre en communion avec le geste du pape François ?

Nous vivrons à la basilique, avec une particulière ferveur, l’événement de ce 13 octobre en communion avec notre pape François. Nous diffuserons sa catéchèse le samedi 12 et nous vivrons une veillée mariale. Dimanche, je redirai solennellement l’acte de consécration de la paroisse au Cœur immaculé de Marie prononcé par mon prédécesseur, le père D
esgenettes en 1836.

Avez-vous aussi une question à nous poser?

Pensez-vous à intercéder chaque jour pour les pécheurs, en les confiant au Cœur Immaculé de Marie ?

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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