Le P. Cantalamessa commentait au micro de Radio Vatican l’affirmation de Jean-Paul II à l’angélus de dimanche dernier (cf. ci-dessous in « Documents ») : « Ecouter la Parole de Dieu est la chose la plus importante dans notre vie ».
Le pape invitait à « écouter » la parole de Dieu, lors de l’angélus de dimanche, mais le monde est-il capable aujourd’hui d’écouter? « Disons, répond le Capucin, qu’il y a le désir d’écouter. C’est très répandu chez les croyants, et la nostalgie des temps d’écoute, de silence, de revenir au cœur, parce que c’est dans le cœur que l’on perçoit la voix de Dieu, non dans le vacarme… La difficulté c’est de le mettre en pratique, parce qu’il semble désormais que nous sommes quasi comme dans une chaîne de montage, incapables de décrocher du travail…. Maintenant, pendant les vacances, par exemple, on pourrait suggérer de faire des promenades en montagne, aller voir une belle petite chapelle, y entrer, passer un moment seuls… souvent il y a le rafraîchissement du corps et de l’âme », et de citer la « très belle prière de Claudel », « La Vierge ».
« A part les obstacles extérieurs à la prière imposés par la vie moderne, reprend le P. Cantalamessa, il y a un vacarme plus dangereux encore et plus difficile : celui qui habite le cœur, qui fait obstacle à l’écoute de la Parole de Dieu, c’est notre façon de juger, de faire des procès à droite et à gauche, parce que notre esprit est un tribunal où l’audience est permanente, et nous sommes d’habitude les juges qui remettent le monde entier à sa place. C’est ce vacarme silencieux du cœur qu’il faudrait réussir à faire taire, parfois quasi avec violence, en disant : « Ca suffit ! Ca suffit avec ce type de raisonnement, de récriminations ! Je veux lire la Parole de Dieu, je veux écouter une parole de Dieu, je veux me répéter une parole de Dieu ». Et peut-être, après les premières tentatives, cette gymnastique pour passer des pensées inutiles, bruyantes, égoïstes, à des pensées qui viennent au contraire de Dieu, devient plus facile ».