ROME, mardi 25 novembre 2003 (ZENIT.org) – « La morale doit s’inspirer de la rencontre avec le Christ et non d’une série d’indications : il s’agit d’une rencontre d’amour », a déclaré le cardinal Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, lors d’un congrès sur l’Encyclique de Jean-Paul II « Veritatis Splendor ».
L’Université pontificale du Latran et l’Institut Jean-Paul II pour les Etudes sur le Mariage et la Famille ont en effet organisé à Rome une rencontre internationale d’experts en théologie morale, du 20 au 22 novembre, autour du thème : « Marcher dans la lumière. Perspectives de la théologie morale dix ans après « Veritatis Splendor » ».
Au cours de son intervention, le cardinal Ratzinger a déclaré que « Veritatis Splendor », « qui ouvre de nouveaux horizons à la théologie morale », est une « encyclique à découvrir » et a rappelé que le document avait entre autres pour objectif de tenter de « récupérer le message de la morale chrétienne ».
Le cardinal a par ailleurs insisté sur le caractère central de Jésus-Christ pour la morale. « S’il y a une rencontre avec la personne vivante de Jésus-Christ, tout découle de cet amour », a-t-il expliqué.
Le congrès a insisté sur le lien entre grâce et morale et mis en évidence que, loin d’être un thème subjectif ou qui se vit indépendamment de la communauté, « la morale a une dimension ecclésiale ».
La cardinal Camillo Ruini, président de la Conférence Episcopale Italienne a déploré « la dichotomie qui sépare foi et morale », un aspect souligné également par Mgr Livio Melina, directeur de la section de recherche de théologie morale de l’Institut Jean-Paul II pour le Mariage et la Famille.
Selon Mgr Melina, « la morale de l’autonomie dont traite l’encyclique, formule un grave problème ecclésiologique : elle favorise une émancipation de la conscience morale de la ‘communio’ ecclésiale, mettant en question le lien entre foi et morale ».
L’archevêque de Tolède et primat d’Espagne, Mgr Antonio Cañizares a également évoqué la séparation entre « foi et vie » et présenté le christianisme comme une « lumière sur le chemin ». « Nous ne sommes pas notre conscience, nous ne sommes pas notre propre lumière, mais il existe une lumière qui nous arrive d’en haut », a-t-il déclaré.
Le jésuite espagnol Luis Ladaria, professeur de l’Université Pontificale Grégorienne de Rome et consulteur de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a rappelé quant à lui que « la morale chrétienne dérive de la Révélation et ne se base pas uniquement sur des déductions rationnelles ».
Soulignant le lien entre vie morale et témoignage, le cardinal Joseph Ratzinger a rappelé l’exemple des martyrs qui « nous enseignent le chemin pour comprendre le Christ et pour comprendre ce que signifie être homme. Ce sont eux la vraie apologie de l’homme. Ils montrent que la créature n’est pas une erreur du Créateur ».
Le cardinal Ratzinger a également parlé de la vocation de l’expert en théologie morale. « Il a la tâche de connaître en profondeur la différence entre le bien et le mal dans l’action humaine en cherchant à suivre fidèlement le magistère de l’Eglise ».