Migrants, réfugiés © un.org

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La migration internationale est "un droit humain à protéger", par le card. Parolin

Il appelle les autorités à agir « avec sagesse » dans les politiques migratoires

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« La migration internationale, sous ses nombreuses formes, ne peut être considérée comme une urgence transitoire, estime le cardinal Pietro Parolin. C’est un droit humain à protéger. »
L’Osservatore Romano du 23 février 2017 a publié les extraits de l’intervention du secrétaire d’État, le cardinal Pietro Parolin, au sixième forum international « Migrations et paix » qui s’est déroulé à Rome sur le thème : « Intégration et développement. De la réaction à l’action ». La rencontre a été organisée par le Dicastère pour le service du développement humain intégral, en collaboration avec les missionnaires scalabriniens et la fondation Konrad Adenauer.
La migration internationale, dit le cardinal Parolin, est « une composante structurelle qui concerne tous les continents et qu’il faut affronter dans ses causes et dans sa réalisation avec synergie et coopération au niveau mondial, avec un programme systématique et articulé d’interventions, partagé au niveau multilatéral, avec des stratégies et des mesures organiques de système, avec partage des charges et des responsabilités ».
La migration, facteur de paix
« Il faut une coopération à tous les niveaux, souligne le secrétaire d’État, qui naît de la constatation des difficultés actuelles et des limites de chaque État. » Même si « tous les États ont, certainement le droit de contrôler leurs frontières » et « de décider qui laisser entrer », poursuit le cardinal, il est nécessaire d’agir « avec sagesse ».
C’est de cette « approche prudente de la part des autorités » que le pape a parlé au Corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège, le 9 janvier dernier, rappelle le secrétaire d’État. Le pape a mis en garde contre les « politiques de fermeture envers les migrants » et a invité à évaluer « jusqu’à quel point le pays est en mesure, sans léser le bien commun des citoyens, d’offrir une vie décente aux migrants, surtout à ceux qui ont un besoin effectif de protection ».
Comme le reconnaît l’Agenda pour le développement 2030, poursuit le cardinal Parolin, « la migration gérée en mode « sûr, ordonné et régulier » est un facteur de développement pour une croissance inclusive et durable, et les migrants peuvent offrir une contribution, souvent essentielle, à la croissance des sociétés ».
« La migration est aussi un facteur de paix, affirme le cardinal, « puisque ce sont les réfugiés eux-mêmes les témoins les plus crédibles du caractère insensé de la guerre et de la violence. »
Les premiers pas vers l’intégration
« Il est clair », estime le cardinal, que pour offrir une contribution à la société d’accueil, les migrants doivent se conformer « aux normes du pays … en respectant les usages et les principes qui règlent la vie sociale ». De leur côté, les pays d’accueil doivent respecter « leurs droits » et « leur dignité, dès leur arrivée, en étant attentifs à ceux qui sont vulnérables ».
« Ces garanties », souligne le cardinal, « assurent les premiers pas vers l’intégration ». Elles doivent être accompagnées par « des offres de formation », la « vérification des résultats », « l’accès aux services sociaux, au travail, à des logements adéquats ». Il faut surtout éviter « que se forment des conditions qui favorisent la montée des fondamentalismes ».
Le cardinal Parolin estime qu’aujourd’hui « il faut aussi viser à changer les règles du jeu du système économique et social » : « Il faut que cette économie inclusive naisse d’une culture qui englobe l’équité sociale, économique et environnementale, qui sache faire face aux défis sociaux et technologiques actuels. » Il parle d’une « culture du partage qui suppose la réciprocité », entendue « non comme un défi », « mais comme une implication participante et solidaire de tous les sujets intéressés, où tous peuvent et doivent offrir leur contribution, y compris les migrants, les pays de provenance, de transit et d’arrivée, la société civile ».
Des inégalités inacceptables
En examinant la situation actuelle dans le monde, le secrétaire d’État souligne « le contraste entre richesse et pauvreté », qui « est encore plus inacceptable » dans le « monde interdépendant » d’aujourd’hui.
« On est frappé, affirme le cardinal, par les données, mentionnées par l’Oxfam dans son Rapport 2016, selon lesquelles les huit personnes les plus riches de la planète possèdent la même richesse nette que les 3 milliards et six cents millions les plus pauvres, et qu’en 2015-2016, dix des plus grandes multinationales ont généré des profits correspondants à ce qui a été récolté dans les caisses publiques de 180 pays. »
Le cardinal Parolin définit le monde d’aujourd’hui comme « un monde …. post-mondial, ou encore post-souverain et post-national et qui veut toutefois se protéger en opposant une indisponibilité à l’égard de circonstances difficiles à affronter ou considérées comme dommageables ».
« Dans cette situation, estime-t-il, malgré la consonance alléguée d’intentions et de volonté de coopérer, les positions les plus courageuses et prévoyantes restent isolées dans une fragmentation croissante, mettant à risque la tenue démocratique de nombreuses sociétés et le progrès, y compris économique, mondial. »
Le cardinal invite à adopter « une vision plus ample du développement » et de faire d’un « système économique comme le nôtre où …il y a encore trop de victimes et de personnes écartées », un système économique « réellement inclusif ».
Avec une traduction de Constance Roques
 

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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