Jean-Paul II et sa suite ont en effet déjeuné au séminaire de Banská Bystrica avec les membres de la conférence épiscopale slovaque qui fêtera ses dix ans le 15 septembre.
Les chômeurs sont parmi les priorités pastorales indiquées par Jean-Paul II dans le message qu’il a remis aux évêques à l’issue de la rencontre, alors que la Slovaquie a un taux de chômage de 19 %.
Le pape y recommande aux pasteurs de se soucier « des faibles et des pauvres » et de « se montrer proches des chômeurs en tenant compte de leur délicate situation et en encourageant les forces sociales à faire tout ce qui est possible pour créer de nouveaux emplois ».
Jean-Paul II se félicite des fruits déjà visibles du renouveau de l’Eglise après la période de persécution. « Sortie de la sombre période de la persécution et du silence durant laquelle elle a fait preuve d’une lumineuse fidélité à l’Evangile, l’Eglise de Dieu qui est en Slovaquie a récemment pu reprendre ses activités, en se dotant des structures nécessaires au libre exercice de sa mission », constate le pape.
« Les résultats sont réconfortants, insiste le pape, car de nombreuses personnes ont retrouvé le courage évangélique de déclarer ouvertement leur foi catholique ».
Il y reconnaît que « l’action apostolique, menée avec zèle sous votre direction par tant de prêtres, de religieux, de religieuses et de laïcs, commence à donner ses fruits », et il ajoute : « Je vous encourage à poursuivre courageusement dans cette voie ».
Parmi les priorités pastorales indiquées par le pape se trouvent aussi les vocations sacerdotales. « Dans les séminaires et les maisons religieuses tout particulièrement, écrit le pape, la formation humaine et spirituelle doit se doubler d’une bonne préparation culturelle, afin de fournir à l’Eglise et au monde des prêtres et des personnes consacrées sachant être d’humbles et ardents apôtres de l’Evangile ».
Et d’insister : « Il est prioritaire de relancer les vocations, de favoriser la nouvelle floraison de vocations sacerdotales et religieuses dont la Slovaquie a besoin ».
Surtout, au moment où la Slovaquie doit se prononcer sur l’avortement, Jean-Paul II demande aux évêques d’avoir un soin particulier de la famille, « temple de l’amour et de la vie, en affirmant et défendant l’unité et l’indissolubilité du mariage, de se soucier des jeunes, qui sont l’avenir de l’Eglise et de la société ».
Le pape leur recommandait en outre d’entretenir « un dialogue ouvert avec le monde de la culture ».
« Le ministère épiscopal implique de grandes difficultés, qui demeurent souvent secrètes, confie l’évêque de Rome à ses confrères de Slovaquie. Mais, comme vous le savez vous aussi, dans le plan mystérieux de la Providence ces souffrances garantissent la fécondité d’un apostolat qui produira des fruits abondants avec l’aide de Dieu ».
La Slovaquie compte 19 évêques (9 ordinaires, 7 auxiliaires, 1 coadjuteur et 2 émérites), et deux cardinaux, Ján Chryzostom Korec, Jésuite, évêque de Nitra, et Jozef Tomko, ancien proche collaborateur du pape en tant que préfet émérite de la congrégation pour l’Evangélisation des peuples.
Rappelons que le pape a travaillé cet été à son livre sur le ministère de l’évêque à partir de sa propre expérience à Cracovie et il est aisé de voir dans ce programme des lignes du propre programme de Jean-Paul II.
Au terme de cette rencontre, le pape a salué les représentants d’autres Eglises et communautés ecclésiales du pays, ainsi que les séminaristes. Puis il a regagné Bratislava par avion pour passer la nuit à la nonciature apostolique qui est sa résidence ces jours-ci en Slovaquie.
