Pneumopathie : A Hongkong, l’Eglise catholique adapte les liturgies pascales

Pour combattre la diffusion de l’épidémie

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CITE DU VATICAN, Mercredi 16 avril 2003 (ZENIT.org) – A Hongkong, l’Eglise catholique adapte les liturgies de la Semaine Sainte pour ne pas accroître les risques de diffusion de l’épidémie de pneumopathie atypique, explique Eglises d’Asie, l’agence des Missions étrangères de Paris, dans son bulletin n° 373 (eglasie.mepasie.org).

A Hongkong, touché par l’épidémie de pneumopathie atypique et où, officiellement, 1190 personnes ont été contaminées et 47 autres sont décédées du mystérieux virus à la date du 14 avril 2003, la vie continue, partiellement ralentie. La fréquentation des lieux publics a fortement chuté au rythme des annonces de la progression de la contagion et des mesures prises pour l’endiguer. Pour répondre au désarroi de la population, les institutions religieuses se sont mobilisées. Le dimanche 30 mars dernier, les responsables des Eglises catholique, anglicane, orthodoxe et des moines bouddhistes ont prié côte à côte, sur une place publique de Hongkong, pour les victimes du virus et pour le personnel soignant. Pour les célébrations de la Semaine Sainte, les responsables du diocèse catholique de Hongkong ont annoncé une série de mesures destinées à préserver la dignité des cérémonies et à rassurer les fidèles pour que ceux-ci soient sûrs que tout a été entrepris afin de minimiser les risques éventuels de contagion.

Après avoir un temps envisagé de supprimer les messes dominicales, le diocèse de Hongkong a envoyé aux 53 paroisses du territoire une circulaire comportant les recommandations à respecter. Pour le dimanche des Rameaux, célébré cette année le 13 avril, il a été demandé que les rameaux, vecteurs possibles de contagion, ne soient pas rendus disponibles à l’entrée des églises. La procession des rameaux a donc été supprimée.

Pour l’office du Jeudi Saint, célébré le 17 avril, il a été demandé de ne pas organiser de cérémonie du lavement des pieds.

Le Vendredi Saint, les fidèles salueront seulement la Croix, sans la baiser, comme certains ont coutume de le faire.

Le Samedi Saint, les fidèles ne viendront pas puiser directement l’eau bénite, des bouteilles préalablement remplies leur seront distribuées.

Enfin, lors de la veillée pascale, aucun baptême par immersion ne devra être célébré et les participants ne pourront pas utiliser de cierge.

Toujours dans le souci de limiter les risques de contagion, les bénitiers resteront à sec et les livrets de messe et livres de chant ne seront pas distribués comme à l’ordinaire.

Les mesures prises précédemment (1) ont été rappelées, comme le port d’un masque facial pour les prêtres pendant les liturgies, la distribution de la communion dans la main et non dans la bouche (pas de communion sous les deux espèces, ce qui est la pratique habituelle) ou encore la salutation sans poignée de main lors de l’échange du « baiser » de paix.

Au sujet des confessions, comme ce qui se fait à Singapour (2), la chancellerie du diocèse a donné, le 11 avril, consigne de ne pas pratiquer de confession individuelle et de donner des absolutions générales, et cela jusqu’au 27 avril au moins ; auparavant, depuis le début de l’épidémie, pour les confessions individuelles, les prêtres devaient seulement porter un masque, tout comme les fidèles, les confessions se faisant non plus dans les confessionnaux mais dans des pièces ventilées naturellement (fenêtres ouvertes et air conditionné allumé).

Selon divers témoignages locaux, les catholiques hongkongais n’ont pas cédé à la panique et, si la vie des paroisses a été très fortement perturbée, la diminution de l’assistance aux offices a été jusqu’ici relativement faible, n’excédant pas 10 %. Un missionnaire présent de longue date à Hongkong précise qu’en comparaison d’autres communautés chrétiennes d’Asie, le taux de pratique des catholiques hongkongais est relativement faible, autour de 15 à 20 %, et souligne que le « noyau dur » des pratiquants reste fidèle. Il en veut pour preuve le fait que le montant de la quête n’a pas diminué ! Seule la suppression des classes de catéchisme du dimanche matin aurait conduit certains parents à ne plus aller à la messe.

Dans un article publié le 6 avril dans l’hebdomadaire diocésain en langue chinoise, le Kung Kao Po, Mgr Joseph Zen Ze-kiun, évêque de Hongkong, a appelé les Hongkongais dans leur ensemble à ne pas sombrer dans le pessimisme et les catholiques en particulier à garder la foi. Reconnaissant que les personnes infectées par le virus pouvaient se sentir impuissantes et que celles qui ont été à leur contact pouvaient légitimement être inquiètes, Mgr Zen s’est dit de tout cœur à leurs côtés. « Mon seul désir est d’être avec elles. Si possible, je voudrais me tenir aux côtés de chacune d’elles. Si les serrer dans mes bras n’est pas permis aujourd’hui, je peux faire un geste de prière en leur direction ou leur envoyer un baiser par-delà les murs des hôpitaux », a-t-il écrit. Depuis l’éruption de l’épidémie, Mgr Zen s’est rendu au chevet d’au moins deux victimes du virus, l’une âgée de 46 ans, l’autre de 30 ans, qui ont toutes deux demandé à recevoir le baptême des mains de l’évêque avant de mourir.
(1) Voir EDA 372
(2) Voir dépêche à la rubrique ‘Singapour’ du présent numéro d’EDA
© EDA

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ZENIT Staff

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