ROME, Dimanche 4 mai 2008 (ZENIT.org) – Pour affronter les défis du XXIe siècle, l’annonce de l’Evangile est inséparable de l’engagement des chrétiens pour la justice et la paix, a rappelé le pape Benoît XVI devant l’Académie pontificale des sciences sociales, samedi 3 mai.
L’académie pontificale achevait sa session plénière. Le pape a rappelé les valeurs de la dignité humaine, du bien commun, de la solidarité et de la subsidiarité ».
La doctrine sociale de l’Eglise permet, soulignait le pape, « d’évaluer et d’affronter » les grandes questions de l’humanité à l’aube du XXIe s.
Parmi les impératifs, le pape mentionnait : « La réduction des inégalités dans la distribution des biens, l’expansion des occasions d’éducation, le soutien de la croissance et un développement durable et la protection de l’environnement ».Le pape a souligné « l’interrelation entre les quatre fondements de l’enseignement social catholique : la dignité de la personne humaine, le bien commun, la subsidiarité, et la solidarité ».
Benoît XVI a salué le travail de l’Académie pontificale pour l’approfondissement de l’enseignement social de l’Eglise et son application dans les domaines de l’économie et de la politique.
Un développement respectueux de cette dignité humaine, est fondé sur « la valeur intrinsèque de toute personne créée à l’image et à la ressemblance de Dieu et rachetée par le Christ », a fait observer le pape.
Il a développé une réflexion sur le lien entre solidarité et subsidiarité, celle-ci étant entendue comme « coordination des activités de la société de façon à soutenir la vie interne des communautés locales ».
La dignité de la personne peut être placée à l’intersection d’un axe « horizontal », qui « représente la solidarité » et « la subsidiarité » qui représente un axe « vertical », pour « le bien commun », a poursuivi Benoît XVI.
Mais d’autre part, le pape a rappelé à quel point la profondeur de la personne humaine dépasse nos capacités de représentation.
« Les principes de solidarité et de subsidiarité sont indubitablement enrichis par notre foi dans la trinité », surtout dans ce sens que « ces principes ont la capacité de mettre des hommes et des femmes sur le chemin de la découverte de leur destin définitif et surnaturel ».
Donc, « la responsabilité des chrétiens pour obtenir la paix et la justice, leur engagement irrévocable à construire le bien commun est inséparable de leur mission de proclamer le don de la vie éternelle à laquelle Dieu a appelé tout homme et toute femme ».
Le pape a recommandé d’encourager les chrétiens à s’engager avec plus de zèle encore dans la solidarité avec leurs concitoyens, et il a souligné l’importance de l’action « selon les principes de la subsidiarité par la promotion de la vie de famille, des associations de bénévoles, des initiatives privées et un ordre public qui favorise le fonctionnement correct des communautés de base de la société ».
« Lorsque nous examinons les principes de solidarité et de subsidiarité à la lumière de l’Evangile » nous comprenons, a fait remarquer le pape, que les deux ont « une dimension verticale puisque Jésus nous demande d’aimer notre prochain comme nous-mêmes ».
Cette loi, a expliqué le pape, a été inscrite par le Créateur de la nature de tout homme. C’est pourquoi la véritable solidarité est mise en œuvre seulement « lorsque nous mettons notre vie au service des autres ».
Mais, même la subsidiarité a une dimension verticale tournée vers le Créateur, et débouche sur la liberté, a fait encore observer le pape : « Une société qui honore le principe de subsidiarité libère les gens du sentiment de découragement et de méfiance, en garantissant leur liberté pour s’engager ensemble dans la sphère du commerce, de la politique, et de la culture ».
Lorsque les responsables du bien commun se conforment au désir de la nature humaine « pour l’auto-gouvernement basé sur la subsidiarité » ils donnent de l’espace à la « responsabilité et à l’initiative individuelle, mais plus important encore, ils donnent de l’espace à l’amour » , a conclu le pape.
Anita S. Bourdin