ROME, Mardi 24 février 2009 (ZENIT.org) – Le nouveau programme sur la diversité religieuse imposé aux écoles québécoises constitue une violation des droits parentaux et frôle l’« anticatholicisme » selon le préfet de la Congrégation vaticane pour l’éducation catholique.
Le cardinal Zenon Grocholewski a commenté lundi dernier dans un entretien à l’agence ZENIT le programme québécois d’éthique et de culture religieuse (ECR), après la tenue d’une conférence à l’université pontificale Antonianum sur « le financement public des écoles catholiques » organisée par l’Institut Acton.
En septembre 2008, le ministère de l’Éducation du Québec a introduit un nouveau programme dans toutes les écoles publiques et privées de la province. Le nouveau cours obligatoire remplace le « programme d’enseignement moral et religieux catholique », l’« enseignement moral et religieux protestant » et l’« enseignement moral » parmi lesquels les parents pouvaient choisir.
Le nouveau programme confronte les élèves à une diversité de religions et à une éthique laïque.
« Aborder toutes ces religions viole le droit des parents à pouvoir éduquer leurs enfants conformément à leur propre religion » a expliqué le cardinal polonais qui se fait ainsi l’écho de parents qui affirment que les manuels ne sont pas neutres sur le plan idéologique.
« Parler de toutes les religions de la même manière, a poursuivi le cardinal Grocholewski, s’apparente quasiment à une éducation anticatholique, car ceci crée un certain relativisme ». Il a conclut en soulignant que cette méthode d’instruction pourrait en fin de compte être antireligieuse puisque les jeunes ont l’impression que chaque foi est un récit imaginaire.
L’assemblée des évêques catholiques du Québec s’était montrée modérée dans sa critique du programme « Ethique et culture religieuse ». Dans leur déclaration en mars 2008, les évêques avaient admis que le programme pourrait « promouvoir une meilleure compréhension mutuelle entre ceux qui professent des croyances religieuses différentes ou laïques ». Les évêques s’étaient réjouis de ce que le nouveau cours souligne le rôle particulier du catholicisme dans l’histoire de la province canadienne française.
Toutefois, réaffirmant leur préférence pour le choix parental, les évêques ont déclaré s’en tenir à une attitude « critique et vigilante ». Ils ont fait part de leur inquiétude que l’enseignement de la religion d’un point de vue strictement socio-culturel puisse mener à une compréhension restrictive de l’expérience religieuse.
Certains ecclésiastiques canadiens, tel le cardinal Marc Ouellet, archevêque de Québec, continuent à soutenir que les parents devraient pouvoir choisir d’exempter leurs enfants du programme pour des raisons de conscience. Pour le moment, le gouvernement du Québec n’a autorisé aucune de ces exemptions pour les parents concernés. Les élèves qui manqueraient les cours d’« Ethique et culture religieuse » pourraient être suspendus.
Kris Dmytrenko
Traduit de l’anglais par E. de Lavigne