La crise économique appelle à une révision des systèmes de valeur

Sommet annuel des représentants des religions avec l’Union européenne

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ROME, Jeudi 14 mai 2009 (ZENIT.org) – « La crise économique actuelle révèle une crise spirituelle et une fausse hiérarchie des valeurs », souligne Mgr Adrianus Van Luyn, président de la Commission des conférences épiscopales de la Communauté européenne (COMECE), dans son analyse face aux présidents de la Commission européenne et du Parlement européen à l’occasion du Sommet annuel des représentants des religions monothéistes avec les présidents des institutions de l’Union européenne (UE). 

A l’invitation du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, une vingtaine de représentants des religions chrétienne, juive et musulmane de 12 États membres ainsi que de Russie, se sont rencontrés à Bruxelles pour débattre de la crise économique et financière et de l’apport éthique des religions pour la gouvernance économique, tant à l’échelle européenne que mondiale, précise un communiqué de la COMECE.  

Pour Mgr Van Luyn, le manque de responsabilité qui a conduit à la crise économique ne devrait pas être uniquement attribué aux banquiers et aux grands groupes industriels, mais également aux responsables politiques qui ont fait des promesses qui allaient au-delà des engagements qu’ils voulaient vraiment tenir, un exemple étant les objectifs du millénaire en matière de développement . 

Mgr Reinhard Marx, archevêque de Munich et vice-président de la COMECE, a quant à lui souligné « le risque de perte de confiance en l’économie de marché libérale, notamment parmi les Etats membres d’Europe centrale et orientale où nombreux sont ceux qui avaient placé beaucoup d’espoir dans ce modèle ces 20 dernières années ». 

Pour sa part, poursuit la COMECE dans son communiqué, Mgr Diarmuid Martin, archevêque de Dublin, a appelé à l’établissement d’un cadre éthique et juridique approprié pour permettre à l’économie de fonctionner de manière efficace et de réaliser sa fonction sociale. Afin de préparer une croissance renouvelée, il est essentiel selon lui de se focaliser sur les plus faibles dans notre société. 

« Si nous ne parvenons pas à mettre en place des politiques qui visent à mettre en valeur les talents des plus vulnérables, les marginalisés se retrouveront, à l’issue de la récession, encore plus marginalisés et la société s’en trouvera encore plus fragilisée », a-t-il mis en garde. 

Le cardinal Miloslav Vlk, archevêque de Prague, a quant à lui lancé un appel en faveur d’une éducation à la responsabilité qui soit tournée vers le bien commun et qui s’adresse à tous les niveaux : agents financiers, familles, entreprises, autorités publiques, société civile. « Cette éducation à la responsabilité peut trouver un fondement solide dans les principes de la doctrine sociale de l’Eglise : le bien commun universel, la destination universelle des biens, et la priorité du travail sur le capital », a-t-il souligné. 

Le président de la commission européenne, José Manuel Barroso, et le président du parlement européen, Hans-Gert Pöttering, ont salué cette rencontre et le large échange de vues qu’elle aura permis. 

Ils ont souligné que l’Union européenne n’était pas basée sur le modèle capitaliste, fondé sur le matérialisme, mais plutôt sur le modèle de l’économie sociale de marché, qui place l’homme au cœur de ses préoccupations. Ils ont reconnu l’importance fondamentale du dialogue de l’UE avec les religions. 

Ce dialogue, qui dépend depuis 5 ans de la bonne volonté des représentants de l’UE, aura un caractère obligatoire lorsque le Traité de Lisbonne entrera en vigueur, grâce à l’article 17.

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ZENIT Staff

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