ROME, Vendredi 9 Octobre 2009 (ZENIT.org) – « Les groupes néo-pentecôtistes sont souvent très agressifs et adoptent une attitude de prosélytisme dans leur relation avec l’Église catholique », a dénoncé Mgr Alfred Adewale Martins, évêque d’Abeokuta (Nigéria), lors de la 6e congrégation générale du Synode des évêques, le 8 octobre.
« Il pourrait sembler que ces groupes visent à abattre l’Église catholique, tant au niveau de son influence qu’à celui du nombre de ses fidèles », a-t-il ajouté. « Cette attitude se perçoit à travers la façon dont certains d’entre eux parlent de l’Église catholique comme d’une Église morte ».
« Leur espoir est qu’en gagnant les esprits et les cœurs des jeunes, ils pourraient être en mesure de les attirer et, avec le temps, de les couper de la vie de l’Église, tout comme ils espèrent que les jeunes quittent en masse l’Église », a déploré Mgr Martins.
De la même manière, Mgr Adriano Langa, O.F.M., évêque d’Inhambane (Mozambique), a évoqué la croissance des mouvements évangéliques. « Chaque jour, nous assistons à l’exode des catholiques en direction de ces Eglises et de ces mouvements », a-t-il souligné le 7 octobre lors de la 5e congrégation générale.
« Comme preuve de ce phénomène, on assiste à une augmentation vertigineuse de ces groupes religieux ainsi qu’à la naissance de ce catholicisme au ‘style et langage étranges’, un phénomène qui ne doit pas être perçu comme cohérent avec l’œcuménisme, mais comme une déviation dérivant de la défaite de ceux qui se sentent désavantagés », a-t-il affirmé.
Les raisons et les remèdes
Pour Mgr Langa, les raisons de ce phénomène résident principalement dans le manque d’inculturation de l’Eglise catholique.
« En discriminant, en méprisant et même en combattant les cultures africaines, en sous-évaluant les langues locales et en centrant l’évangélisation surtout sur les enfants et non pas sur les adultes, comme cela a eu lieu dans un passé récent, ou en interdisant la lecture de la Bible, comme cela était le cas il n’a pas si longtemps que ça, ou encore en ne traduisant pas les Saintes Écritures dans les langues locales, l’Église catholique n’est pas encore parvenue à donner aux catholiques d’Afrique un langage et un style qui leur sont propres », a-t-il estimé.
A ses yeux, « c’est pour cela que les catholiques africains ont développé un complexe d’infériorité et une certaine aliénation par rapport aux croyants des autres religions ».
Pour Mgr Martins, pour faire face à ce phénomène, il est important que l’Eglise en Afrique fasse en sorte de n’oublier personne. « Nous devons nous assurer que personne n’est anonyme dans les paroisses, les plus vulnérables tels que les demandeurs d’emploi et d’autres encore, en particulier parmi les jeunes, devraient être soutenus et aidés dans leurs besoins tant matériels que spirituels, et quand cela est possible ».
« Il faut créer un ministère dans chaque paroisse qui s’occupe des préoccupations et des besoins des jeunes cadres et des professionnels présents parmi nos fidèles », a ajouté Mgr Martins. « Ils sont la cible des groupes néo-pentecôtistes ».