ROME, Mardi 13 juillet 2010 (ZENIT.org) – Le cardinal Antonelli invite à « construire une société amie de la famille » et il indique pour cela 8 objectifs défendus par les associations familiales catholiques.
A l’occasion de la fête des bienheureux Louis et Zélie Martin, parents de sainte Thérèse de Lisieux, le 10 juillet, le cardinal Ennio Antonelli, président du Conseil pontifical pour la famille, a donné une conférence à Alençon, et présidé la messe pontificale à la basilique. Le diocèse de Sées publie ces deux documents en français sur son site Internet.
Dans sa conférence sur le thème de la famille comme « ressource pour la société », le cardinal Antonelli indique trois objectifs pour l’Eglise aujourd’hui. Il encourage à « témoigner, avec l’aide et la grâce de Dieu, de la beauté de la famille fondée sur le mariage, c’est-à-dire sur la volonté de se donner et de s’engager sans réserve ». Il invite à « construire une société amie de la famille ». « Mais encore avant cela », il souhaite que l’on croie « en la famille comme facteur irremplaçable d’humanisation, comme ressource fondamentale pour la société, selon l’enseignement de Jean-Paul II dans Familiaris Consortio » (FC, 43).
C’est pourquoi, souligne le cardinal Antonelli, « les associations familiales d’inspiration chrétienne demandent que la famille ne soit pas vue comme la somme d’individus et de besoins individuels, mais comme une ressource nécessaire et précieuse pour la société qui doit la soutenir et la valoriser ; elles s’emploient à la réévaluation culturelle de la maternité et de la paternité comme fonctions importantes pour la maturation humaine et l’épanouissement des hommes et des femmes, pour le bien des enfants et de la société; elles revendiquent des mesures pour inciter les couples à la stabilité, à la responsabilité éducative, pour soutenir la natalité ».
Il résume ainsi les dix principales propositions des associations :
– harmonisation travail – famille en offrant aux deux conjoints une variété de possibilités professionnelles (par exemple flexibilité horaire, temps partiel, télétravail, congés et permis divers), en évitant autant la confusion forcée des rôles qu’un dualisme rigide;
– mécanismes de protection pour soutenir le travail intermittent et offrir une sécurité économique raisonnable;
– services de soins pour les enfants et d’aide aux personnes âgées et handicapées;
– fiscalité équitable étalonnée non pas seulement sur le revenu mais aussi sur le nombre de personnes à charge;
– avantages et déductions supplémentaires pour les familles nombreuses;
– retraite anticipée pour les travailleuses ayant eu des enfants;
– prévention de l’avortement moyennant des mesures de soutien à la maternité afin d’offrir aux femmes une alternative concrète;
– protection du droit des enfants à avoir père et mère et à grandir avec les deux parents;
– droit des parents au choix de l’école pour leurs enfants sans charge financière pénalisante;
– regroupement familial des migrants. Ce sont toutes des propositions raisonnables sur lesquelles les chrétiens peuvent collaborer avec de nombreuses personnes de bonne volonté. »
Il a indiqué les objectifs de son dicastère, après « Mexico 2009 » et avant « Milan 2012 ». Tout d’abord, dans son « activité courante » : « relations avec les Evêques et les Conférences Épiscopales; avec les associations familiales, les associations pour la vie; relations avec les organismes du Saint – Siège et avec de nombreuses autres entités civiles et ecclésiastiques; organisation de congrès et de séminaires; participation aux congrès organisés par d’autres institutions ».
Mais la conférence de Mexico a mis en lumière l’opportunité de « mettre en chantier deux projets : l’un d’ordre plus directement ecclésial, « la famille chrétienne acteur de l’évangélisation » ; l’autre plutôt d’ordre civil, « la famille, une ressource pour la société ». »
A propos du projet, « la famille chrétienne, acteur de l’évangélisation », le cardinal Antonelli souligne qu’il s’agit d’un « service rendu à la communion ecclésiale et à la pastorale familiale ».
Il explique que « de nombreux pays sont le cadre d’expériences pastorales très belles et très fructueuses mettant en valeur les familles comme acteurs responsables de l’évangélisation au quotidien, dans les relations avec leur milieu, dans la vie sociale et les activités d’Eglise ».
Et ce pojet se propose de « recueillir et faire circuler, dans la durée, après un discernement approprié, les expériences les plus significatives et les plus aptes à en inspirer et à en stimuler d’autres ».
Il rappelle la tenue à Rome d’un « séminaire international », en septembre dernier et annonce un « congrès plus développé » en novembre prochain, toujours à Rome, avec en clôture, le 29, à la basilique Saint Pierre, une veillée de prière présidée par Benoît XVI. Ce sera l’occasion de faire connaître ces expériences, pour favoriser « la communion et à la communication entre les Eglises ». Ces expériences touchent « la préparation au mariage et l’accompagnement des familles », deux sujets qui feront l’objet d’un « Vademecum » du conseil pontifical.
Quant au projet « la famille, une ressource pour la société », il comporte deux volets.
Tout d’abord, « l’étude attentive des nombreuses données statistiques déjà disponibles en vue de mettre en avant comment la famille traditionnelle, même imparfaite, mais fondamentalement saine, bénéficie largement à la société, tandis que les soi-disant nouvelles formes de vie familiale lui sont préjudiciables ».
Ensuite, « une nouvelle recherche sociologique en vue de vérifier si, dans l’opinion et d’après les aspirations des personnes, la famille traditionnelle est encore considérée comme la ressource principale pour la société, et par conséquent mérite le soutien nécessaire pour surmonter les obstacles et accomplir sa mission. Cette étude et cette recherche sont proposés aux Conférences Episcopales de quelques pays choisis à titre d’échantillon afin de pouvoir en présenter les résultats à la septième rencontre mondiale des familles à Milan en 2012 ».
L’objectif indiqué par le cardinal Antonelli est de « sensibiliser l’opinion publique des pays concernés grâce à l’éloquence des faits et d’encourager également dans d’autres pays les laïcs et les associations à poursuivre selon la même méthode leur action en faveur de la famille ».
Le cardinal Antonelli a ensuite développé le « témoignage de la famille Martin », , en présentant aussi le contexte de la « crise de la famille dans la société d’aujourd’hui », pour manifester combien la famille représente « l’institution de la gratuité » et a besoin d’un soutien « culturel et politique ».
« Les familles fondées sur le mariage offrent à la société des biens essentiels par la génération de nouveaux citoyens et l’augmentation des vertus sociales. De ce fait, elles ont droit à une juste reconnaissance culturelle, juridique et économique », affirme le cardinal Antonelli.
Anita S. Bourdin