ROME, Lundi 5 juillet 2010 (ZENIT.org) - L'intolérance religieuse est devenue l'une des causes majeures des persécutions contre les minorités dans le monde, avec la montée du nationalisme religieux, la marginalisation économique des minorités religieuses et l'abus des législations, selon le rapport annuel de l'organisation Minority Rights Group (MRG) publié le jeudi 1er juillet dernier.

Selon l'organisation, « la montée du nationalisme religieux, la marginalisation économique des minorités religieuses et l'abus des législations anti-terroristes » alimentent « une tendance croissante aux persécutions contre les minorités religieuses ».

« L'intolérance religieuse constitue le nouveau racisme », commente Mark Lattimer, le directeur de MRG, expliquant que « de nombreuses communautés qui ont subi une discrimination raciale pendant des décennies sont maintenant visées pour leur religion ».

Le rapport de MRG souligne que les communautés musulmanes aux Etats-Unis et en Europe ont été l'objet d'un contrôle croissant de l'Etat ainsi que de campagnes de groupes de droite, rappelant qu'en Suisse, un référendum a approuvé cette année une interdiction de la construction de nouveaux minarets, après une campagne du l'Union démocratique du centre (UDC), un parti de droite.

Il rappelle aussi qu'en Irak, des minorités religieuses, comme les chrétiens, les mandéens, les yézidis, les bahá'is, ont été les cibles de violences, dont des meurtres, des viols ou des enlèvements.
« Au cours de la dernière décennie, le typage religieux (visant principalement les hommes musulmans ou originaires d'un Etat musulman) a été utilisé de façon croissante par les gouvernements dans le cadre de mesures anti-terroristes », poursuit le rapport.

Ainsi, souligne-t-il, « au lendemain de la tentative d'attentat manquée de Noël 2009 contre un vol aérien vers Detroit, les autorités américaines ont visé les citoyens de 14 pays, dont 13 de pays majoritairement musulmans, pour des contrôles renforcés aux aéroports ».

Mais les minorités religieuses « se heurtent aussi aux lois nationales d'enregistrement des religions », dit le rapport selon des extraits rapportés par divers médias.

En Egypte par exemple, « où seules les religions musulmanes, chrétiennes et juives sont reconnues », précise MRG, les Baha'is ne peuvent pas obtenir de papiers d'identité s'ils refusent de mentir sur leur appartenance religieuse et se voient refuser un accès à de nombreux services publics ».

Enfin , le rapport relève que depuis 2001, de nombreux pays, dont l'Azerbaïdjan, le Belarus, le Kazakhstan, la Serbie, l'Ouzbékistan et le Turkménistan ont introduit ou réformé des lois sur l'enregistrement religieux ».

Pour plus d'information se connecter au site : http://www.minorityrights.org/