Le voyage du pape en Grande Bretagne sera un succès, selon Lord Patten

Chargé par le premier ministre britannique de la visite du pape

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ROME, Mardi 27 juillet 2010 (ZENIT.org) – Lord Christopher Patten, chargé par le premier ministre britannique du voyage de Benoît XVI en Grande Bretagne, du 16 au 19 septembre prochain, est convaincu que cette visite sera « un succès incroyable » et que même ceux qui ont critiqué ce voyage dans un premier temps, seront étonnés d’en découvrir l’importance.

« Je suis absolument certain que tous les préparatifs entamés par le gouvernement, les gouvernements locaux, les conférences épiscopales d’Ecosse et d’Angleterre, feront de la visite du pape un succès incroyable », a-t-il affirmé au micro de Radio Vatican.

Lord Patten reconnaît que la préparation de la visite du pape a été plus complexe que ce qu’ils pensaient au départ, notamment parce que les organisateurs ont sous-évalué la difficulté de « concilier les aspects typiques d’une visite d’Etat et ceux d’une visite pastorale ».

Il explique par exemple qu’il serait dans une certaine mesure presque plus facile d’organiser une visite de Barack Obama qu’un voyage du pape car le président américain ne demanderait pas à rencontrer les foules.

Lord Patten estime que les problèmes ont été toutefois largement surmontés et que le programme de la visite du pape est « vraiment intéressant ».

Celui-ci espère qu’elle « permettra non seulement à la communauté catholique de se sentir très proche du pape au cours des événements de type pastoral », mais qu’elle « fournira aussi l’occasion de montrer que le gouvernement d’un pays à majorité non catholique possède un agenda extrêmement vaste de possibilités de collaboration avec l’Eglise catholique ». Lord Patten cite des questions d’intérêt commun telles que le développement durable, les changements climatiques, le désarmement, les relations interreligieuses.

« Lorsque nous montrerons l’importance de ces liens, nous étonnerons ceux qui au départ ont été critiques vis-à-vis de cette visite », affirme-t-il.

Lord Patten reconnaît que la visite du pape a été fortement critiquée mais ne se dit pas préoccupé. « Nous vivons dans une société libre », « si les gens veulent protester de manière pacifique, ils ont le droit de le faire », a-t-il déclaré. Il estime toutefois que ceux qui critiquent « représentent une petite minorité ».

Il constate aussi une certaine intolérance religieuse qui, selon lui, « s’adresse en particulier à l’Eglise catholique à cause de l’importance de celle-ci, de sa longévité et de l’assurance avec laquelle elle affirme certaines vérités fondamentales (que nous considérons être des vérités fondamentales) ».

« Mais cela ne me préoccupe pas outre mesure. Je crois que nous devons être cohérents et, quand nous faisons certaines affirmations, reconnaître que nous avons souvent été intolérants à notre tour dans le passé », a-t-il affirmé.

Lord Patten explique par ailleurs que certaines critiques sont dues aux coûts de la visite du pape qui, selon lui, devrait coûter entre 10 et 12 millions aux contribuables. Il ajoute cependant que « le sommet du G20 que nous avons accueilli l’an dernier et qui n’a duré qu’un seul jour, a coûté entre 19 et 20 millions », sachant « qu’aucun responsable du G20 n’est allé participer à une rencontre avec 80 ou 100.000 personnes ». Selon lui, les difficultés fiscales de la Grande Bretagne ne justifie pas une fermeture du pays au reste du monde.

Décrivant la situation de la Grande Bretagne aujourd’hui, sur le plan spirituel, il cite l’écrivain Julian Barnes qui affirmait : « Je ne crois pas en Dieu mais il me manque ! »

A une question sur la difficulté de faire passer le message du pape à travers des médias parfois plus intéressés par les détails superficiels, Lord Patten répond qu’il sera peut-être effectivement difficile de « faire passer le message que la foi n’est pas un problème, que la foi est pour beaucoup la manière dont ils font face aux défis de leur vie au 21ème siècle ».

En revanche, il devrait être selon lui plus facile de faire passer les messages sur la justice sociale par exemple, étant donné « l’intérêt des générations plus jeunes pour les aspects de la justice sociale au niveau mondial ». « On ne sait pas, probablement, que 25% de l’instruction scolaire en Afrique sub-saharienne est fournie par l’Eglise, ou que 25% de l’assistance médicale en Afrique sub-saharienne est à la charge de l’Eglise et de groupes liés à l’Eglise », a-t-il dit.

« Ces messages passeront clairement, justement grâce à la présence du Saint-Père au Royaume uni et à de nombreuses rencontres importantes qui auront lieu », a-t-il conclu. « Je ne suis en rien pessimiste ».

Gisèle Plantec

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ZENIT Staff

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