Italie : Les catholiques doivent s'investir dans la chose publique

Un appel du cardinal Bagnasco, président de la CEI

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ROME, Mardi 28 septembre 2010 (ZENIT.org) – « Dieu n’est pas un concurrent mais un garant de notre bonheur », a rappelé le cardinal Angelo Bagnasco, citant une phrase de Benoît XVI, lors de son intervention, à Rome, devant le Conseil permanent de la Conférence épiscopale italienne (CEI).

Le cardinal, qui est aussi archevêque de Gênes, a abordé divers thèmes : La crise économique, les catholiques en politique, la nouvelle évangélisation et le besoin d’un nouvel enthousiasme sacerdotal.

« On peut changer, a-t-il dit. Les familles réagissent, les personnes grandissent, mais la collectivité aussi peut le faire dans la mesure où elle comprend que l’issue du progrès est du pain partagé entre tous ».

« La mission doit véhiculer un feu ardent, plutôt que de s’enfermer dans de froides définitions et des programmes rigides », a-t-il souligné, de manière à ce que le citoyen italien « ne mette pas de côté la question de Dieu, ne la rejette pas l’estimant antihumaine, et laisse affleurer la nostalgie qui se cache en elle ». 

Dans ce but, le cardinal Bagnasco a proposé de « revisiter toute l’activité pastorale ordinaire, de lui donner un souffle missionnaire plus important ».

Ansi, le président de la CEI a accueilli avec enthousiasme la création d’un Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation comme instrument efficace pour s’opposer à la sécularisation et ramener la « question de Dieu » au centre du débat public.

Pour accomplir cette mission le cardinal Bagnasco a indiqué la nécessité que les prêtres se retrouvent et repoussent les tentations de cléricalisme.

Il a réaffirmé que « le prêtre doit arriver à s’identifier au ‘moi’ du Christ » et, pour cela, a cité le pape quand il propose de « vivre l’Eucharistie dans son sens originel, dans sa vraie profondeur » ; comme épicentre et source, comme une ‘école de vie’ et une ‘protection’ contre toute tentation de cléricalisme ».

En ce qui concerne la situation de l’Italie et du peuple italien, le cardinal Bagnasco a rejeté l’influence d’un « courant d’excès médiatique, dont le but apparent est de vouloir représenter l’Italie comme un pays cycliquement déprimé », finissant « par conditionner l’humeur générale et l’estime de soi ».

« Nous devrions au contraire, a-t-il souligné, être en mesure de ressentir une juste auto-estime, sans failles ou éléments catastrophique, exactement comme il en est chaque jour, consacrés au travail pour subvenir aux besoins de sa famille ».

« Le pays, a-t-il ajouté, ne peut perdre du temps : pauvre en ressources de base, il doit plus que les autres compter sur l’efficacité du système et sur une valorisation toujours plus nette des ressources humaines ».

Le cardinal Bagnasco a mis en garde contre le risque de « causer du tort » ou de « tomber dans l’injustice » en tardant à « ne pas prendre les décisions vitales, en n’accueillant pas la vie dans son ensemble, en renvoyant sans aucun motif des échéances d’organisation, en maintenant des règles non seulement dépassées mais dommageables, en éludant avec malice les systèmes de contrôle, en décimant par des moyens illégaux le concurrent, en ne payant pas les impôts, ou en méprisant le mérite… ».

« Le but de toute participation politique, a-t-il ajouté, est précisement la justice, c’est pourquoi il faut que soient faits des efforts, auxquels l’Église ne manquera d’ailleurs pas de contribuer moralement, pour dépasser la logique du favoritisme, de la non transparence, de l’avantage personnel ».

En tant qu’évêques, a poursuivi l’archevêque de Gènes, « nous nous sentons le devoir d’exprimer notre estime à tous ceux qui se battent avec abnégation en politique et de les encourager ; nous faisons pression pour que les jeunes soient impliqués, même si cela signifie circonscrire les ambitions vaillantes de ceux qui y œuvrent ».

« Nous invitons les catholiques ayant des qualité de cœur et d’esprit , a-t-il ajouté, à se jeter dans l’arène, à investir leur patrimoine de crédibilité, pour rendre plus crédible la politique en général ».

Après avoir conseiller de laisser aux personnes compétentes la tâche de définir les manières de s’engager et leurs propres règles du bon vivre ensemble, le président de la CEI a rappelé qu’il revient aux évêques de dire « qu’une ville se construit ensemble, de bas en haut, dans un défi qui ne cherche pas d’alibi dans la désertion des autres ».

Le cardinal Bagnasco a conclu en disant que le cœur, le moteur de ce que la CEI propose est « l’idéal du bien commun ». Il a émis le souhait de voir « émerger une nouvelle génération d’italiens et de catholiques qui ressentent la chose publique comme un fait important et décisif, qui croient fermement à la politique et l’assimilent à une forme de charité authentique visant à marquer le destin de tous ».

Antonio Gaspari

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ZENIT Staff

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