ROME, Mercredi 29 septembre (ZENIT.org) – Comme chaque année, des cadres dirigeants et des spécialistes du monde de l’entreprise se réuniront pour les Entretiens de Valpré le 4 octobre prochain à Ecully, près de Lyon. Pour cette 9e édition, 400 responsables d’entreprises, d’institutions et d’associations venant de toute la France sont attendus pour réfléchir sur le thème : « Autorité, obéissance, jusqu’où ? ».
« Si l’on parvient à distinguer l’autorité du pouvoir, on confond parfois l’obéissance et la soumission », explique Ghislain Lafont, le président de Valpré. « Adhérer à une autorité n’est pas se soumettre à un pouvoir. Et si la soumission s’obtient par la contrainte, l’obéissance s’établit, elle, sur un rapport de confiance », estime-t-il encore en soulignant l’importance de « redonner leur sens aux mots autorité et obéissance ».
Pour le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, qui participe cette année encore à cette rencontre, l’obéissance demeure « une réalité centrale du christianisme, même si elle semble parfois discréditée ou contestée dans l’Eglise ».
« Exercer l’autorité est difficile, obéir l’est sans doute aussi, dans nos entreprises et, plus généralement, dans la mentalité contemporaine », affirme encore le primat des Gaules, en rappelant que la question de l’autorité et de l’obéissance dans les Evangiles est « en lien avec la figure du Christ ».
Parmi les nombreux intervenants présents cette année, figurent Bruno Bonnell, président-directeur général de Robopolis ; Clara Gaymard, présidente de General Electric France ; L’amiral Olivier Lajous, directeur du personnel militaire de la Marine nationale ; Le procureur de la République Éric de Montgolfier; Le professeur Jean-Robert Pitte, nouveau délégué interministériel à l’Information et à l’Orientation ; Manuel Valls, maire d’Évry et député de la 1ère circonscription de l’Essonne ; Michel de Virville, ancien DRH de Renault, co-directeur du Collège des Bernardins.
De nombreux ateliers et forums, animés par des experts, s’y tiendront également autour de questions telles que « Autorité et obéissance dans l’entreprise ? Pas si simple ! » ; « Exercer l’autorité, savoir obéir : un apprentissage pour la vie ? » ; « L’autorité et l’obéissance dans les trois religions monothéistes » ou encore « L’obéissance, un facteur de performance ? ».
L’obéissance acceptée naturellement
En préparation de cette 9e édition des Entretiens de Valpré, un sondage exclusif a été réalisé en juillet dernier par Enov Research sur les rapports entre les Français et le concept d’obéissance, dans la société comme dans l’entreprise.
Etabli sur un panel de 500 personnes représentatives de la population française, ce sondage souligne que si l’obéissance semble être acceptée comme « naturelle », 78% des personnes sondées souhaitent appliquer les consignes d’une autorité s’appuyant sur la compétence et le savoir.
Les salariés considèrent que « l’obéissance » est nécessaire à la performance de l’entreprise : ils estiment que c’est une attitude « d’adhésion aux règles » et un signe « d’implication », et non un acte de « soumission » ou de « désengagement » vis-à-vis de l’entreprise.
Ils déplorent en revanche qu’en règle générale, l’autorité se fonde en premier lieu sur la place hiérarchique dans l’entreprise (53%) ou sur la part de capital détenue (32%). Pour la plupart d’entre eux, les principales qualités des personnes détenant l’autorité dans l’entreprise sont pour 51% « la responsabilité », suivi de « la capacité à mobiliser » et « la vision de l’avenir ».
Selon cette étude Enov Research, ce que les salariés attendent avant tout d’une autorité, c’est surtout sa capacité « à être à l’écoute de ses collaborateurs » (51%). On constate que « l’éthique personnelle » n’est que très faiblement citée, comme si finalement elle n’était pas une exigence dans l’entreprise aujourd’hui.