Pour la première fois, le Prix Ratzinger sera décerné à un non catholique : il est attribué cette année au pasteur anglican Richard Burridge, doyen du King’s College de Londres, pour ses travaux sur les Evangiles, et à un laïc allemand, Christian Schaller, vice-directeur de l’Institut Benoît XVI de Ratisbonne, qui travaille actuellement à la publication des œuvres complètes du pape émérite.
Les profils des deux hommes ont été présentés à la presse vendredi dernier, 21 juin, en même temps que le symposium « Les évangiles : Histoire et christologie. La recherche de Joseph Ratzinger », qui aura lieu du 24 au 26 octobre,à l’université pontificale du Latran, sous l’égide de la « Fondation Joseph Ratzinger – Benoît XVI ».
Richard A. Burridge, né en 1955, a fait ses études à Oxford et a obtenu son doctorat en théologie à l’université de Nottingham en 1989. Pasteur anglican, il a été nommé en 2007 directeur des Etudes du Nouveau Testament au King’s College de Londres, où il est le doyen et a obtenu l’année suivante une chaire personnelle en exégèse biblique.
« Richard Burridge est surement aujourd’hui une éminence dans le domaine des études bibliques, pas seulement de langue anglaise. Grande a été sa contribution, notamment sur le terrain décisif que représente la reconnaissance, historique et théologique, du lien indissoluble qui unit les Evangiles et Jésus de Nazareth », a souligné le cardinal Camillo Ruini, président du Comité scientifique de la Fondation Ratzinger.
« Ce lien entre Jésus et les Evangiles est en effet le cœur de l’œuvre théologique et de la sollicitude pastorale de Joseph Ratzinger – Benoît XVI » a ajouté le cardinal, qui a dit sa joie de pouvoir remettre ce prix au révérend Burridge.
Le prix sera décerné aussi au laïc allemand Christian Schaller, né en 1967 à Munich, qui a fait toutes ses études dans la cité bavaroise. Il a obtenu son doctorat en théologie à l’université « Ludwig Maximilian » et a été collaborateur de Mgr Gerhard Ludwig Müller, qui a été titulaire de la chaire en théologie systématique dans l’université avant de devenir préfet de la Congrégation pour la doctrine de foi. Depuis 2008, Christian Schaller est vice-directeur de l’Institut Benoit XVI à Ratisbonne.
Le prix lui est remis « non seulement pour sa contribution aux études théologiques mais aussi pour son rôle dans la publication de l’Opera Omnia de Joseph Ratzinger », a déclaré le cardinal Ruini, en soulignant que cette publication avait une importance capitale pour le suivi des études inspirées de la pensée de Joseph Ratzinger – Benoît XVI, objectif central de la Fondation ».
Mgr Jean-Louis Bruguès, OP, président du comité organisateur, a donné tous les détails du programme du symposium, qui s’ouvrira le 24 octobre prochain.
Le premier jour proposera une recherche sur le Jésus des Evangiles. Le deuxième jour sera dédié à l’image de Jésus véhiculée par les Evangiles.
Enfin le troisième et dernier jour, samedi 26 octobre, sera consacré à l’étude de la proposition du Jésus de Nazareth de Joseph Ratzinger-Benoît XVI – son épaisseur, sa réception et son héritage.
« Jésus de Nazareth est une œuvre qui offre au lecteur une vision d’ensemble sur le Seigneur, dans lequel convergent tant d’éléments essentiels de la théologie de Ratzinger », a commenté Mgr Luis Romera, le vice-président du Comité organisateur du symposium.
La particularité de cette trilogie sur la vie de Jésus repose sur « la méticulosité de la méthode historique » mais aussi sur « la pénétration intellectuelle de la foi », a-t-il ajouté.
Le futur congrès est le troisième organisé par la Fondation Ratzinger, après celui de Bydgoszcz, en Pologne (2011) et celui de Rio de Janeiro (2012).
Pour conclure, Mgr Giuseppe Scotti a évoqué deux autres activités de la Fondation : la remise de bourses d’étude, et l’organisation d’un symposium pour théologiens africains visant une appropriation pastorale et pédagogique de la trilogie Jésus de Nazareth.
Le symposium africain aura lieu à Cotonou, au Bénin, du 16 au 21 septembre : « Il se veut un moyen simple et concret pour se mettre au service de l’Eglise en Afrique et donner de la continuité au synode sur l’Eglise en Afrique. »
Traduction d’Océane Le Gall