Traduction d’Océane Le Gall
ROME, mardi 22 mai 2012 (ZENIT.org) – « En Israël, plus de 200 institutions, composées d’israéliens et palestiniens dialoguent par la musique, la religion ou le sport », rapporte une israélienne de religion juive. Un dialogue qui est signe « d’espérance » dans un environnement où la peur est si difficile à surmonter et où les femmes ont un rôle central à jouer, affirme-t-elle.
Helen Gottstein, est une responsable du Conseil de coordination interreligieux en Israël (Interreligious Coordinating Council in Israel, ICCI), dont le but est de favoriser la réconciliation interreligieuse, l’éducation et l’action.
Elle est intervenue au congrès « entre peurs et Espérance : le pari d’un dialogue », organisé lundi 21 mai au Palais des œuvres sociales, à Vicence, dans le nord de l’Italie, affirmant que les femmes ont un grand rôle de « catalyseur de paix » à jouer, dans tout le Moyen Orient.
« Le fait d’être ensemble aujourd’hui ici et de donner notre témoignage, devient un exemple et une preuve d’espérance », a-t-elle fait observer. « En Israël, plus de 200 institutions, composées d’israéliens et palestiniens dialoguent par la musique, la religion ou le sport », a-t-elle assuré par ailleurs.
Les femmes ont choisi de « ne pas avoir peur », ont témoigné à tour de rôle, Helen Gottstein et Hana Abu Dalu, palestinienne de religion musulmane. La première de ne pas avoir peur face « aux menaces d’attaques terroristes » qui l’accompagnent chaque jour, et la seconde face « aux violations des droits fondamentaux des habitants de Jérusalem Est ».
La peur de Seren Ghattas, une chrétienne syrienne de religion orthodoxe, est la diminution « dramatique » de la présence chrétienne en Terre Sainte : « Les chrétiens palestiniens veulent garder leurs terres, et l’Eglise veut aider les chrétiens à rester en Terre Sainte », a-t-elle affirmé durant le congrès.
Sonder les peur au-delà de l’océan, aux Etats-Unis frappés par la furie du terrorisme, le 11 septembre et enquêter sur les « espérances » en Terre Sainte pour les trois religions monothéistes : tel était l’objectif central de ce congrès, a précisé son coordinateur Roberto Catalano, responsable du Centre de dialogue interreligieux des Focolari.
Mais on y a entendu aussi beaucoup de témoignages émouvants, rapportent les organisateurs, comme le témoignage vidéo de Mikal Saahir, imam au Nur-Allah Islamic Center d’Indianapolis : « Après le 11 septembre nous avons reçu beaucoup de menaces téléphoniques, mais aussi une avalanche de solidarité de la part de tant de chrétiens qui nous ont appelés », a-t-il révélé.
Il raconte qu’une église d’Indianapolis lui a même dit : « Si vous avez peur d’aller à la mosquée, vous pouvez venir dans notre église pour la prière du vendredi ».
« Voilà, je pense que celui qui a la foi n’a jamais peur », a-t-il commenté, « tout au plus un peu de crainte (…) car même dans une tragédie comme celle du 11 septembre, la miséricorde de Dieu s’est manifestée ».
Parmi les intervenants américains présents au congrès, citons Russel G. Pearce, juif, professeur à la Fordham University School of Law de New York, et Amy Uelmen, catholique, professeur à la Georgetown University de Washington.