Le pape François s'agenouille à un confessionnal, se confesse et reçoit l'absolution publiquement

Recevoir la miséricorde pour pouvoir la communiquer

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Le pape François a pris tout le monde par surprise lors de la « célébration de la pénitence » qu’il a présidée Saint-Pierre ce vendredi 28 mars, à partir de 17 h : après la liturgie de la Parole, l’homélie, la prière d’intercession et le Notre Père, le pape s’est dirigé vers un confessionnal pour écouter les confessions des fidèles. Mais au lieu de s’arrêter au confessionnal que lui indiquait le Maître des célébrations liturgiques pontificale, Mgr Guido Marini, le pape s’est dirigé vers le confessionnal d’en-face. Il s’est agenouillé et s’est confessé au prêtre qui attendait lui aussi des fidèles. Après avoir donné l’absolution au pape, le prêtre lui a baisé la main.

On avait déjà vu les papes confesser – Jean-Paul II le Vendredi Saint, de même que Benoît XVI, et le pape François, notamment aux JMJ ou en paroisse. Mais on n’avait jamais vu publiquement, en direct à la télévision, un pape qui allait lui-même recevoir le sacrement. Il a été imité par tel cardinal et tel prélat, qui se sont confessés au milieu des fidèles qui ont reçu le sacrement individuellement après cette préparation communautaire. Le livret de la liturgie s’achevait sur quatre pages pédagogiques pour aider à un examen de conscience précis.

Vingt-quatre heures pour entrer dans la joie

Le pape a ainsi mis immédiatement en pratique ce qu’il venait de dire dans son homélie à propos de ces « Vingt-quatre heures pour le Seigneur » qui se prolongent jusqu’à samedi soir : « Chers frères et sœurs, après cette célébration, beaucoup d’entre vous vont se faire missionnaires pour proposer à d’autres de faire l’expérience de la réconciliation avec Dieu. « 24 heures pour le Seigneur » est une initiative à laquelle ont adhéré de nombreux diocèses, partout dans le monde. À ceux que vous rencontrerez, vous pourrez communiquer la joie de recevoir le pardon du Père et de retrouver la pleine amitié avec lui. Celui qui expérimente la miséricorde divine est poussé à se faire l’artisan de la miséricorde auprès de ceux qui sont les derniers et les plus pauvres. Dans ces « plus petits de nos frères », Jésus nous attend ; allons à sa rencontre ! Et nous célèbrerons Pâques dans la joie de Dieu ! »

Les « Vingt-Quatre heures pour le Seigneur », est temps pénitentiel particulier, organisé par le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, en lien avec de nombreux diocèses dans le monde, à la veille du IVème dimanche de carême, le dimanche du « laetare », de la joie.

Dire la vérité, ne pas voler, ne pas céder à la colère…

Dans son homélie, le pape a évoqué « deux éléments essentiels de la vie chrétienne » : « Le premier : Revêtir l’homme nouveau. L’homme nouveau, « créé selon Dieu », naît dans le baptême où il reçoit la vie même de Dieu, qui fait de nous ses enfants et nous incorpore au Christ et à son Église. Cette vie nouvelle permet de regarder la réalité avec des yeux différents, en n’étant plus distraits par les choses qui ne comptent pas et ne peuvent pas durer longtemps. C’est pourquoi nous sommes appelés à abandonner nos comportements de péché et à fixer notre regard sur l’essentiel. »

 « Voilà, a expliqué le pape comme pour un examen de conscience, la différence entre une vie déformée par le péché et une vie illuminée par la grâce », proposant ce portrait : « Du cœur de l’homme renouvelé selon Dieu, proviennent des comportements bons : toujours dire la vérité et éviter tout mensonge ; ne pas voler mais au contraire partager ce que l’on possède avec les autres, en particulier avec ceux qui sont dans le besoin ; ne pas céder à la colère, à la rancœur ou à la vengeance, mais être doux, magnanimes et prêts au pardon ; ne pas tomber dans la médisance qui ruine la bonne réputation des personnes, mais regarder surtout le côté positif des personnes. »

Notre Père ne se lasse jamais d’aimer

Le second élément, a ajouté le pape est de « Demeurer dans l’amour » :  « L’amour de Jésus-Christ dure pour toujours, il n’aura jamais de fin parce que c’est la vie même de Dieu. Cet amour est vainqueur du péché et donne la force de se relever et de recommencer parce que, par le pardon, le cœur se renouvelle et rajeunit. »

« Notre Père, a insisté le pape, ne se lasse jamais d’aimer et ses yeux ne s’appesantissent pas lorsqu’il regarde le chemin de la maison, pour voir si son enfant qui est parti et qui s’est perdu, est de retour. Et ce Père ne se lasse pas non plus d’aimer son autre fils qui, tout en étant toujours resté à la maison avec lui, ne participe pourtant pas à sa miséricorde, à sa compassion. »

Et c’est aussi la vocation du chrétien : « Dieu est non seulement à l’origine de l’amour mais, en Jésus-Christ, il nous appelle à imiter sa propre manière d’aimer : « comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres ». Dans la mesure où les chrétiens vivent cet amour, ils deviennent dans le monde des disciples crédibles du Christ. L’amour ne peut pas supporter de rester enfermé sur lui-même. Par nature, il est ouvert, il se diffuse et il est fécond, il génère toujours un nouvel amour. »

Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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