Œcuménisme: "La marche vers l’unité, une de mes priorités pastorales"

Visite du patriarche grec-orthodoxe d´Antioche, Ignace IV Hazim

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CITE DU VATICAN, Mardi 23 octobre 2001 (ZENIT.org) – Le pape Jean-Paul II a reçu, le 22 octobre, le patriarche grec-orthodoxe d´Antioche, Ignace IV Hazim, accompagné d´une délégation composée du métropolite de Byblos, de Botris et du Mont Liban, Georges Khodr´, du métropolite de Beyrouth, Elias Audi, et de trois laïcs. Rappelons que le patriarche avait accueilli Jean-Paul II à son siège patriarcal, lors de son pèlerinage à Damas sur les pas de saint Paul, en mai 2001.

Dans son discours, le pape a manifesté sa souffrance pour les ralentissements dont souffre parfois la marche vers l´unité des Chrétiens, mais il a salué le patriarche comme artisan du rapprochement entre Orient et Occident. Evoquant son voyage de mai, le pape disait, non sans évoquer l´anniversaire du début de son pontificat (22 octobre 1978): « Grâce, joie et consolation m’ont été apportées par votre amour, frères. Je vous demande d’assurer les Évêques, les prêtres et tout le peuple fidèle du Patriarcat d’Antioche que le pèlerinage de l’Évêque de Rome vers les lieux où Pierre et Paul ont prêché la Parole de Dieu n’a pas été vain. Il fut le renouvellement de la promesse faite dès le début de mon pontificat de faire de la marche vers l’unité une de mes priorités pastorales ».

– Allocution de Jean-Paul II (original en français) –

« Grâce, joie et consolation m’ont été apportées par ton amour, frère
(cf. Phm 7)
« Béatitude,

« Comme elles sont vraies, aujourd’hui encore, ces paroles de Paul, alors que je garde un très vif souvenir de mon pèlerinage en Syrie, notamment de la célébration œcuménique de la Parole que nous avons présidée ensemble avec nos autres frères en la cathédrale de la Dormition de la Vierge à Damas, le 5 mai dernier! Et voilà que vous venez me rendre visite à Rome, Béatitude, au moment où vous regagnez le vénérable siège d’Antioche.

« À travers nos rencontres, le Seigneur nous donne des signes clairs de la fraternité dont parle le billet à Philémon. Nos échanges nous montrent que nous parcourons la bonne route, celle que le Seigneur ne cesse de nous indiquer, la route qui mène à la pleine communion. En mai 1983, suivant les pas des Apôtres Pierre et Paul qui avaient fait pour la première fois retentir la Parole à Antioche et qui ont donné leur beau témoignage à Rome, vous m’avez rendu visite à Rome, pour la première fois, afin que nous avancions résolument ensemble sur la voie de l’unité dans la foi et de la connaissance du Fils de Dieu (cf. Ep 4, 13). À mon tour, au cours de cette année, j’ai pu me rendre chez vous, parcourant la route suivie par les Apôtres, m’appliquant, comme vous, cher Frère, à obéir à la vérité, «pour pratiquer un amour fraternel sans hypocrisie», pour montrer que nous nous aimons «d’un cœur pur, avec constance», soutenus «par la Parole de Dieu vivante et permanente», par laquelle nous grandissons pour le salut (cf. 1 P 1, 22-24).

« Nous souffrons, car notre marche est parfois ralentie. Il arrive que l’amour, doux et paisible, compatissant et miséricordieux, qui nous anime soit terni en cours de route par l’habitude de l’affrontement, par l’impuissance à trouver une expression commune, par l’oubli de la prière du Christ: “Je prie pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi: que tous soient un” (Jn 17, 20-21).

« Comme moi, vous savez, Béatitude, ce que suppose le long chemin de l’unité et de la réconciliation entre les frères, vous qui êtes un artisan de la première heure dans les efforts de rapprochement entre l’Orient et l’Occident; vous avez appuyé, dès le début, le dialogue théologique entre l’Église catholique et les Églises orthodoxes dans leur ensemble. Aujourd’hui nous implorons du Seigneur la grâce et la force pour aller au-delà des piétinements du dialogue, dus à des tâtonnements infructueux, car le Sauveur nous a déjà indiqué le chemin, en nous rappelant qu’en ce monde l’expérience de l’adversité est inséparable de notre pleine assurance, car il a vaincu le monde (cf. Jn 16, 33) ! Je sais, Béatitude, que comme moi vous ne cessez de prier, de réfléchir, d’œuvrer, de convaincre, pour que soit aplanie la route. Le dialogue théologique ne doit pas être ballotté par le vent du découragement ou laissé à la dérive de l’indifférence et du manque d’espérance.

« Dans cette perspective, votre visite, Béatitude, est une nouvelle occasion qui nous est donnée de renouer et de raffermir, devant Dieu et dans le Christ, les liens de fraternité qui nous unissent. Je vous en remercie profondément et je remercie ceux qui vous accompagnent. Je sais qu’ils participent à votre ministère de pasteur et qu’ils secondent vos efforts de réconciliation.

« Grâce, joie et consolation m’ont été apportées par votre amour, frères. Je vous demande d’assurer les Évêques, les prêtres et tout le peuple fidèle du Patriarcat d’Antioche que le pèlerinage de l’Évêque de Rome vers les lieux où Pierre et Paul ont prêché la Parole de Dieu n’a pas été vain. Il fut le renouvellement de la promesse faite dès le début de mon pontificat de faire de la marche vers l’unité une de mes priorités pastorales. Puissions-nous tous être dociles à l’appel de l’Esprit qui nous oriente vers l’unité pleine et visible, et ne jamais faire obstacle à l’amour que Dieu porte à l’humanité entière en Jésus Christ [cf. Discours aux Cardinaux et à la Curie romaine (28 juin 1985), n. 4; encyclique Ut unum sint, n. 99] ! C’est dans ces sentiments que je vous redis mon amour fraternel dans le Christ ».

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ZENIT Staff

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