Université : l'investissement dans la formation, antidote à la marginalisation

Journée de l’Université catholique en Italie, lettre du cardinal secrétaire d’Etat

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« L’investissement dans la formation est le meilleur antidote contre la marginalisation », fait observer le cardinal Parolin.

Voici la lettre que le cardinal secrétaire d’État, Pietro Parolin, a adressée au nom du pape François au cardinal Angelo Scola, président de l’Institut G. Toniolo d’Études supérieures de Milan, à l’occasion de la 91ème Journée nationale pour l’Université catholique du Sacré-Cœur, et en date du 30 mars 2015.

Il a fait parvenir une aide de la part du pape François. Et dans toutes les paroisses italiennes, la collecte de dimanche, 19 avril était destinée au soutien de l’Université catholique.

« L’investissement dans la formation est le meilleur antidote contre cette marginalisation à laquelle certaines dynamiques sociales iniques semblent vouloir les condamner », fait observer le cardinal Parolin.

Voici notre traduction intégrale de la lettre.

Lettre du card. Parolin

Monsieur le cardinal,

L’Église continue de tourner son regard plein d’attentions vers les jeunes, prolongeant ainsi dans notre temps cette affection particulière que Jésus manifestait à leur égard (cf. Mc 10,17-22). Parmi les expressions qui manifestent le mieux l’attention de la communauté ecclésiale envers les jeunes, se trouvent les initiatives destinées à l’éducation et, en particulier, à garantir une formation culturelle et professionnelle de haut niveau à la lumière des enseignements évangéliques. Cette œuvre s’est réalisée au cours des siècles grâce à des figures remarquables de formateurs et à des institutions académiques catholiques qui ont su leur offrir avec générosité et compétence une formation intégrale. Cet objectif ne peut être atteint que grâce à une instruction de profil scientifique élevé qui sache décliner, dans une recherche constante de la vérité, les ressources de la raison avec la lumière de la foi.

C’est la mission que s’est donnée l’Université catholique du Sacré-Cœur : en développant la semence féconde jetée en terre par le père Agostino Gemelli elle est devenue au cours des siècles un point de référence pour le parcours universitaire des jeunes générations.

Sa croissance a été soutenue par la proximité affectueuse et concrète des catholiques italiens qui ont toujours vu en cette institution académique un service précieux pour la formation des jeunes et un instrument pour garantir une contribution de qualité des catholiques à la vie sociale et au bien du pays.

Tous les ans, avec la célébration de la Journée pour l’Université catholique du Sacré-Cœur, ce lien se renouvelle et se consolide, grâce aussi à la réflexion sur les thèmes qui sont proposés d’une année à l’autre. Par conséquent, le thème « Jeunes, périphéries au centre », proposé pour la 91ème Journée qui sera célébrée le dimanche 19 avril prochain, mérite une considération attentive et un approfondissement adéquat. La situation des jeunes, entre autres à cause de la crise économique qui se prolonge, est devenue particulièrement difficile. Le manque de travail, en particulier, détermine une grande incertitude existentielle et nuit aussi à la réalisation d’aspirations légitimes dans le domaine professionnel comme pour construire une famille. Les jeunes risquent alors de devenir de plus en plus marginalisés dans le système social, ce qui entraîne des conséquences graves pour leur vie et pour l’avenir de toute la communauté. C’est pourquoi il est nécessaire qu’ils reviennent au centre de l’attention et qu’ils redeviennent des acteurs de la vie sociale.

Ils ne manquent pas de volonté de réagir pour s’opposer à la marginalisation croissante et pour ne pas se laisser prendre par le découragement. D’après d’intéressantes enquêtes menées par l’Institut Toniolo et par l’Université catholique dans le cadre du Rapport Jeunes, on voit émerger la grande détermination des nouvelles générations à s’engager pour dépasser les difficultés actuelles. Dans ce contexte, les paroles que le pape François a justement adressée aux étudiants universitaires résonnent avec une vérité encore plus stimulante : « Vous savez, chers jeunes universitaires, qu’on ne peut pas vivre sans regarder les défis, sans relever les défis. Celui qui ne regarde pas les défis, qui ne relève pas les défis, ne vit pas… S’il vous plaît, ne regardez pas la vie du balcon ! Participez là où se trouvent les défis, qui vous demandent de l’aide pour faire avancer la vie, le développement, le combat pour la dignité des personnes, le combat contre la pauvreté, le combat pour les valeurs, et tant de combats que nous rencontrons chaque jour. Les défis que vous, jeunes universitaires, êtes appelés à affronter avec force intérieure et audace évangélique, sont divers. Force et audace. » (Célébration des premières vêpres de l’Avent avec les universitaires de Rome, 30 novembre 2013).

C’est la tâche de l’Église de soutenir cet élan positif qui est présent chez les jeunes, en leur offrant des instruments adaptés pour affronter les situations critiques. Dans cette perspective, la contribution qui peut venir de l’Université catholique est vraiment importante. Les jeunes peuvent recevoir d’elle une formation de haut niveau moral et culturel, attentive aux scénarios internationaux et aux nouveaux processus déterminés par la mondialisation, qui peut les aider à devenir les acteurs d’un profond changement. Tout en retrouvant les vraies raisons d’espérer pour leur avenir, ils pourront ainsi contribuer à supprimer les causes qui ont entraîné l’apparition des nombreuses périphéries matérielles et existentielles qui caractérisent notre temps.

Le Saint-Père, qui demande que l’on prie pour lui et pour le service qu’il rend à l’Église, vous assure de sa proximité et de sa prière constante afin que l’Université catholique du Sacré-Cœur, soutenue par l’Institut Toniolo d’Études supérieures, puisse continuer d’être aux côtés des jeunes, aidant surtout ceux qui le méritent et qui ont moins de possibilités, avec la certitude que l’investissement dans la formation est le meilleur antidote contre cette marginalisation à laquelle certaines dynamiques sociales iniques semblent vouloir les condamner.

C’est dans cette intention que je joins à cette lettre la contribution que le Saint-Père a décidé d’accorder à cet illustre Institut d’Études supérieures et je vous adresse mes vœux personnels pour les activités et le développement de l’université des catholiques italiens.

Tout en confiant cette université au Sacré-Cœur de Jésus et à la Vierge notre Mère, Siège de la Sagesse, Sa Sainteté envoie une bénédiction spéciale à Votre Éminence, au recteur magnifique, aux membres de l’Institut Toniolo, à l’assistant ecclésiastique général, aux illustres professeurs, au personnel technico-administratif et à tous les étudiants.

Je vous prie d’agréer l’assurance de mes sentiments dévoués.

Traduction de Zenit, Constance Roques

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Pietro Parolin

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