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Dimanche de la Mer: un dimanche pour dire "merci"

Le Conseil pontifical chargé de l’Apostolat de la mer publie ce Message pour le « Dimanche de la mer » qui est célébré le 12 juillet. C’est notamment un dimanche pour dire « merci ».

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« Nous voulons exprimer toute notre gratitude aux marins », dit ce message pour le « Dimanche de la mer ».

Le Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement – en somme toute la « mobilité humaine » – publie ce message notamment en action de grâce non seulement pour le service rendu par les marins par leur activité, mais aussi pour les secours en mer devenus spécialement nécessaires en méditerrannée.

« En ce Dimanche de la Mer, dit le message, en tant qu’Eglise catholique nous voulons exprimer toute notre gratitude aux marins en général, pour leur contribution fondamentale au commerce international. Cette année plus particulièrement, nous avons à cœur de reconnaître l’immense effort humanitaire accompli par les équipages des navires marchands qui, sans aucune hésitation et parfois au risque de leur propre vie, ont fait tout ce qu’ils ont pu dans de nombreuses opérations de sauvetage, en sauvant la vie de milliers de migrants. »

Voici le texte intégral du message publié par le dicastère dans cette traduction officielle en français.

Message pour le Dimanche de la Mer

 (12 juillet 2015)

Pour transporter les marchandises et les produits dans le monde entier, l’économie mondiale s’appuie en large mesure sur l’industrie maritime, soutenue par une force de travail de 1,2 millions de marins environ qui, sur les mers et les océans, pilotent des bateaux de tous genres et toutes dimensions et, souvent, affrontent les forces puissantes de la nature.

Du fait que les ports sont construits loin des villes, et en raison de la rapidité du chargement et déchargement des marchandises, les équipages de ces bateaux sont souvent des personnes « invisibles ». En tant qu’individus, et bien que ne reconnaissant pas l’importance et les avantages que la profession de marin apporte à notre vie, nous avons conscience de leur travail et de leurs sacrifices uniquement lorsque se produit quelque tragédie.

Malgré le développement technologique qui rend la vie à bord plus confortable et facilite la communication avec les personnes qu’ils aiment, les marins sont contraints à passer de longs mois dans un espace restreint, loin de leurs familles. Des normes restrictives et injustes les empêchent souvent de descendre à terre lorsque le bateau est au port, et la menace permanente de la piraterie sur de nombreuses routes maritimes ajoute encore du stress pendant la navigation. Nous sommes toujours convaincus que la ratification et l’entrée en vigueur de la Convention du Travail Maritime (2006) dans un nombre croissant de pays[1], accompagnées de contrôles efficaces de la part des Gouvernements individuellement, se traduiront par une amélioration concrète des conditions de travail à bord de tous les bateaux.

La situation actuelle de guerre, violence et instabilité politique dans différents pays[2], a créé un phénomène nouveau qui conditionne le secteur des transports maritimes. Depuis l’année dernière, avec la Garde-côte et les forces navales d’Italie, de Malte et de l’Union Européenne, les navires marchands qui transitent en Méditerranée sont activement engagés dans ce qui est devenu le sauvetage quotidien de milliers et milliers de migrants qui tentent d’atteindre les côtes italiennes[3] principalement sur tous les types possibles d’embarcations surchargées et inappropriées à la navigation.

Depuis des temps immémoriaux, les marins honorent le devoir de prêter assistance aux personnes se trouvant en difficulté en mer, dans m’importe quelles conditions. Cependant, comme d’autres organisations maritimes l’ont souligné, pour les navires marchands sauver les migrants en mer demeure un risque pour la santé, le bien-être et la sécurité des équipages eux-mêmes. Les bateaux de commerce sont projetés pour transporter des marchandises (containers, pétrole, gaz, etc…), tandis que les services de bord (logement, cuisine, toilettes, etc…) sont construits en fonction du nombre limité des membres de l’équipage. Aussi, ces navires ne sont pas équipés pour fournir une assistance à un nombre important de migrants.

Les marins sont professionnellement qualifiés dans leur travail et formés pour gérer certaines situations d’urgence, mais le sauvetage de centaines d’hommes, femmes et enfants qui cherchent frénétiquement à monter à bord pour se mettre en sécurité est quelque chose pour laquelle aucun cours de formation dispensé dans les écoles maritimes les a préparés. De plus, l’effort mis en acte pour sauver le plus grand nombre possible de personnes, et parfois la vision de corps sans vie flottant dans la mer, représentent une expérience traumatisante qui laisse les membres des équipages épuisés et stressés au plan psychologique, au point d’avoir besoin d’un soutien psychologique et spirituel spécifique.  

En ce Dimanche de la Mer, en tant qu’Eglise catholique nous voulons exprimer toute notre gratitude aux marins en général, pour leur contribution fondamentale au commerce international. Cette année plus particulièrement, nous avons à cœur de reconnaître l’immense effort humanitaire accompli par les équipages des navires marchands qui, sans aucune hésitation et parfois au risque de leur propre vie, ont fait tout ce qu’ils ont pu dans de nombreuses opérations de sauvetage, en sauvant la vie de milliers de migrants.

Notre reconnaissance va aussi à tous les aumôniers et aux volontaires de l’Apostolat de la Mer, pour leur engagement au service des gens de la mer ; leur présence dans les ports est le signe de l’Eglise parmi eux et elle montre le visage compatissant et miséricordieux du Christ.

Pour conclure, en appelant aux Gouvernants européens et des pays d’origine des flux migratoires, ainsi qu’aux organisations internationales pour qu’ils collaborent dans la recherche d’une solution politique durable et définitive, qui mette fin à l’instabilité que connaissent ces pays, nous demandons aussi que davantage de ressources puissent être employées non seulement pour des missions de recherche et de secours, mais aussi pour prévenir la traite et l’exploitation de personnes fuyant des conditions de conflit et de pauvreté.

Cardinal Antonio Maria Vegliò

Président

Mgr Joseph Kalathiparambil

Secrétaire


[1] Pour voir la liste complète des pays : http://www.ilo.org/dyn/normlex/en/f?p=1000:11300:3816127284372413::::P11300_INSTRUMENT_SORT:1

[2] Plus de 43 % des personnes ayant voyagé en Méditerranée en 2014 étaient des réfugiés prima facie. Selon les sources de l’agence Frontex, c’étaient des Syriens, des Erythréens, des Somaliens, qui représentaient 46 % des 170.000 personnes et plus qui sont arrivées en Italie par la mer. Ils sont suivis, en grand nombre, par des citoyens du Soudan, d’Afghanistan et d’Iraq.

[3] Uniquement en 2014, quelques 800 navires marchands ont sauvé 40.000 migrants environ.

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ZENIT Staff

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