Kazakhstan: "Tu sais bien combien la paix est importante et urgente"

Cérémonie de congé à Astana

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CITE DU VATICAN, Mardi 25 septembre 2001 (ZENIT.org) – Le pape Jean-Paul II a lancé un nouvel appel à la paix en quittant le Kazakhstan, ce mardi 25 septembre. « Kazakhstan, Nation chargée d´histoire, tu sais bien combien la paix est importante et urgente! », disait le pape, à 300 km de la frontière de l´Afghanistan.

Ce matin, à Astana, le pape Jean-Paul II a célébré la messe en privé et il a béni la nouvelle chapelle de la nonciature apostolique d´Astana, avant de se rendre à l´aéroport pour la cérémonie de congé, à 10 heures, heure locale. L´attendaient à l´aéroport des groupes en costume local, les autorités civiles et militaires du pays, et le président de la République, M. Nursultan Nazarbaïev, qui a raccompagné Jean-Paul II jusqu´à la porte de son avion (de Kazakh Air), ce qu´aucun chef d´Etat n´a jamais fait.

Avant de s´envoler pour Erevan, la capitale de l´Arménie, le pape a prononcé une allocution en russe: il y a évoqué avec gratitude les « trois jours mémorables » qu´il a passés à Astana, le souvenir que lui laisse cette « noble Nation riche d´histoire et de traditions culturelles », « l´accueil aimable et cordial » qui lui a été réservé et « l´exquise hospitalité » du président.

Citant sa Lettre « Novo millennio ineunte », le pape appelait à la paix en disant: « Soyez prêts à donner corps au besoin de paix, souvent menacée avec le cauchemar de guerres catastrophiques » (Novo millennio ineunte, 51). Soyez des sentinelles veillant, attentives « au respect de la vie de tout être humain »(ibid.) », et il encourageait le Kazakhstan dans ce qu´il appelle sa « mission de solidarité et de paix ».

Le pape mentionnait à nouveau les « années de dure persécution » vécue par le peuple, qui s´est engagé maintenant sur le « chemin du développement », cherchant à construire « un avenir serein et solidaire pour ses enfants, parce qu´il aime et cherche la paix ».

« Kazakhstan, Nation chargée d´histoire, tu sais bien combien la paix est importante et urgente!, disait le pape. En raison de ta configuration géographique, tu es une terre de frontière et de rencontre. Ici, en ces steppes sans fin, se sont rencontrés et continuent à se rencontrer pacifiquement des hommes et des femmes appartenant à des ethnies, des cultures et des religions différentes. Kazakhstan, puisses-tu, avec l´aide de Dieu, grandir dans l´unité et la solidarité! »

Pour ce qui est de la position géographique du pays, le pape insistait: « Il n´est pas exagéré de soutenir que votre pays a une vocation toute particulière, celle d´être, de façon de plus en plus consciente, un pont entre l´Europe et l´Asie. Que ce soit là votre choix civil et religieux, soyez un pont d´hommes qui embrassent les autres hommes, des personnes qui véhiculent la vie et l´espérance en plénitude ».

« Alors que je prends congé de toi, cher peuple Kazakh, je veux te donner l´assurance que l´Eglise continuera à marcher à tes côtés. En étroite collaboration avec les autres communautés religieuses, et avec tout homme et toute femme de bonne volonté, les catholiques accorderont leur appui, afin qu´ensemble, puisse se construire une maison commune, toujours plus ample et accueillante ».

Le pape faisait remarquer « la recherche du dialogue et de l´harmonie », qui caractérise les relations entre le Christianisme et l´Islam au Kazakhstan depuis des siècles et « a permis au pays de devenir un anneau de liaison entre l´Orient et l´Occident sur la grande route de la soie ». « Sur cette ligne, les nouvelles générations aussi doivent continuer avec un engagement renouvelé ».

Rappelant le commandement de l´amour donné par le Christ à ses disciples, le pape encourageait les chrétiens à être des « témoins de l´amour pour répondre aux défis du Troisième millénaire ». « Soyez-le sans cesse vous aussi! (…) Soyez des témoins de l´amour vous aussi, hommes et femmes des autres religions, qui avez à cœur le sort de votre peuple! La question que se posait Abai Kunanbai interpelle tous: « Si le nom d´homme m´a été donné,/puis-je me passer d´aimer? » (Poesie 12). J´ai à cœur de faire écho à cette question maintenant, au moment de prendre congé de vous: un être humain peut-il se passer d´aimer? »

A la lumière des événements du siècle passé, le pape continuait: « Regardez vers l´avenir avec confiance! Je suis venu vers vous en pèlerin d´espérance et maintenant je m´apprête à reprendre la route du retour non sans émotion et nostalgie. Je porterai en moi le souvenir de ces jours, je porterais en moi la certitude que toi, peuple du Kazakhstan, tu ne manqueras pas à ta mission de solidarité et de paix ».

Dans sa salutation, le président Nazarbaïev remerciait à nouveau le pape d´avoir voulu faire ce voyage en dépit des circonstances et d´avoir choisi comme thème la paix. Et, il promettait de favoriser les rapports fraternels entre chrétiens et musulmans.

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ZENIT Staff

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