« L’Année de la miséricorde est une occasion unique pour profiter de la miséricorde de Dieu, pour renouveler nos idées, notre pastorale et notre administration, et pour un engagement apostolique commun et efficace qui réponde à l’invitation du pape François « que le Jubilé du pardon accueille tous les fidèles comme une expérience originale de miséricorde et de Dieu qui accueille les pécheurs, leur pardonne et oublie leurs péchés » », déclare le patriarche de Bagdad des Chaldéens, Louis Raphaël Ier Sako.
Voici notre traduction intégrale, de l’italien, de l’allocution du patriarche Sako à l’ouverture, à Rome, du synode chaldéen, dimanche, 25 octobre. Il est publié en italien par “Baghdadhope”.
Discours du patriarche Sako
Mes frères dans l’épiscopat,
Je salue chacun de vous et j’espère que chacun de vous participera à ce synode en partageant idées et conseils qui aideront notre Église à servir son peuple en ces temps difficiles.
1. A l’ouverture du synode sur la famille, le pape François a dit, le 5 octobre, que le synode n’est pas un parlement qui dicte des lois mais une communion épiscopale qui, réunie autour de Jésus et, éclairée par l’Esprit Saint, travaille dans l’unité et pour l’unité comme faisait la communauté des apôtres, (Actes 1,14) en renforçant la communion et la collaboration et les enracinant dans la vie de l’Église, à l’extérieur comme à l’intérieur de son territoire patriarcal.
2. Par la prière et l’écoute, grâce à un raisonnement responsable et des efforts aux plans ecclésiastique et pastoral, étudions le programme des travaux, conscients que la différence et la variété des opinions sont une richesse si nous mettons le bien de l’Église et de notre peuple au-dessus de notre propre bien et de notre gloire. Travaillons avec passion et zèle afin que ce synode soit un temps de grâce et de bénédiction pour chacun de nous et pour tous les fils et toutes les filles de notre Église.
3. J’admets que chacun de nous croule sous les problèmes de son propre diocèse, mais chaque diocèse représente une part importante de notre Église chaldéenne. Vos préoccupations sont celles de chacun de nous et du patriarche. En toute humilité, avec ouverture et avec l’Esprit de Dieu, travaillons ensemble pour trouver une solution. Laissons de côté le « Il dit et il a dit » et cette idée que c’est pour l’éternité, qu’il n’existe pas d’alternative, car penser cela c’est oublier nos objectifs et nous commettons une grave erreur.
4. Au cours des deux années qui viennent de s’écouler, mon grand effort fut, et il l’est toujours, de donner à l’Église chaldéenne un sens spirituel, culturel, intellectuel, social, mais aussi politique, afin qu’elle puisse accomplir sa mission malgré les événements difficiles dont on ignore la fin. J’ai fait tout ce que j’ai pu et les autres ont fait de même, et si certains ont mis des obstacles nous demandons que le Seigneur leur pardonne. Si quelqu’un peut faire plus que moi qu’il se fasse connaître, car mon travail est au service de l’Église et du peuple, et ne passe pas nécessairement par ma charge de patriarche.
Chers frères
5. Espérons que l’Année de la miséricorde qui approche soit, pour nous, l’occasion d’un bon examen sur nous-mêmes, l’occasion d’évaluer et corriger notre cheminement comme synode et comme personnes en charge d’un diocèse, tous ensemble et chacun dans son propre diocèse. Espérons que l’Année de la miséricorde soit une occasion unique pour nous, pères, pasteurs et serviteurs, de développer une sérieuse réflexion sur l’exercice de la miséricorde à l’exemple de Jésus, avec nos collaborateurs, les prêtres, les diacres et les fidèles.
L’Année de la miséricorde est une occasion unique pour profiter de la miséricorde de Dieu, pour renouveler nos idées, notre pastorale et notre administration, et pour un engagement apostolique commun et efficace qui réponde à l’invitation du pape François « que le Jubilé du pardon accueille tous les fidèles comme une expérience originale de miséricorde et de Dieu qui accueille les pécheurs, leir pardonne et oublie leurs péchés ».
6. Pour finir, laissons derrière nous le passé, avec ses spéculations, et entrons dans une nouvelle ère comme l’exige l’Année jubilaire de la miséricorde. Mettons un terme aux problèmes qui n’ont aucune justification. Notre Église et notre peuple attendent de nous « unité » et « service », des valeurs propres à un esprit de paternité, fraternité et espérance. Que l’Esprit Saint nous guide, aujourd’hui, demain, et à jamais afin que notre pied ne butte pas contre une pierre.
© Traduction de Zenit, Océane Le Gall