Le Saint-Siège invite à « une évaluation franche de la crise multilatérale » et au renouvellement des « principes du multilatéralisme à la lumière des nombreux défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui ».
Telle est la déclaration faite par Mgr Ivan Jurkovic, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies à Genève, à la rencontre du Comité préparatoire pour la conférence ministérielle de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), qui s’est tenue le 22 février 2021, à Genève.
Le Saint-Siège « considère que les programmes d’environnement, de développement et de sécurité sont interdépendants », affirme Mgr Jurkovic : « Résoudre l’un sans aborder les autres n’est plus une perspective réalisable. »
La pandémie de Covid-19, explique l’observateur permanent, « a été un rappel brutal qu’il s’agit bien d’un monde interdépendant ». « Relever les défis communs auxquels l’humanité est confrontée nécessite une action collective responsable et tournée vers l’avenir », affirme-t-il.
Mgr Jurkovic rappelle que, « depuis sa création », la CNUCED a été « l’une des voix multilatérales les plus importantes à la disposition de la communauté des pays en développement ». La CNUCED, souligne-t-il, existe « avec un objectif simple, mais très ambitieux: faire en sorte que le système économique mondial fonctionne pour chaque pays et pour chaque personne ».
La CNUCED, explique Mgr Jurkovic, travaille présentement sur l’avant-projet qui « exprime les profondes préoccupations sociales et économiques que la crise du Covid-19 a exacerbées ». Il s’agit d’« énormes disparités de revenus et de richesse » qui ont permis aux « gagnants » et aux « plus forts » d’utiliser « leur avantage politique pour renforcer leurs positions économiques dominantes ».
Le multilatéralisme, poursuit l’observateur permanent, « qui lutte depuis un certain temps contre ces courants, est entré dans un état de paralysie au moment même où des tensions croissantes sont apparues autour de problèmes commerciaux, monétaires et technologiques, aggravant encore les relations internationales ». De plus, « des alarmes sonnent sur les multiples stress auxquels est confronté l’écosystème mondial ».
Le Saint-Siège invite à emprunter un chemin « d’engagement responsable » afin de créer un avenir stable et sécuritaire : « La Famille des Nations, dit Mgr Jurkovic, est appelée à repenser son chemin, à découvrir de nouvelles formes d’engagement responsable, à s’appuyer sur des expériences positives et à rejeter les expériences négatives. Ainsi, la crise devient une opportunité de discernement sur la manière de façonner une nouvelle vision intégrale de l’avenir. »
