ROME, Jeudi 27 avril 2006 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI éprouve une « grande douleur » pour l’attentat qui a frappé des carabiniers italiens en mission de paix en Iraq, à Nassiriya, affirme son « ministre des Affaires étrangères », Mgr Giovanni Lajolo.
L’attentat s’est produit ce matin vers 6 h 50, près de la ville où, le 12 novembre 2003, 19 Italiens (12 carabiniers, 4 militaires et 2 civils) étaient déjà tombés sous des bombes terroristes. Cette fois, quatre militaires ont péri : trois Italiens et un Roumain faisant partie d’un convoi de la force multinationale. Parmi les blessés, on craint pour la vie d’un carabinier italien entre la vie et la mort dans un hôpital militaire américain.
Le Secrétaire pour les Relations avec les Etats a évoqué aujourd’hui au micro de Radio Vatican l’attentat de 2003.
Il ajoutait : « Notre attention est troublée par les nouvelles qui font état quasi quotidiennement d’actes de cruelle barbarie perpétrés en Iraq, qui ne semblent pas cesser », et qui « retardent le processus démocratique dans ce pays ».
« Nous ne pouvons pas oublier les actes criminels de terrorisme en Terre Sainte, qui remplissent toujours d’horreur et d’indignation. Tout en reconnaissant que les circonstances sont différentes, et que différents sont les esprits qui ourdissent de telles actions, la condamnation de tous ces actes doit être cependant commune et ferme ».
Mgr Lajolo a révélé qu’il avait rencontré, jeudi matin, l’ambassadeur d’Egypte, Mme Nevine Simaika Halim, à laquelle il a remis une lettre adressée au ministre des Affaires étrangères d’Egypte, M. Ahmed Aboul Gheit.
Dans cette lettre, il évoque l’attentat qui a frappé l’Egypte, faisant 18 morts et une centaine de blessés: il communique la « profonde douleur » du pape pour « les victimes de l’attentat de Dahab et pour leurs familles ».
Mgr Lajolo dit avoir également adressé une lettre au ministre italien des Affaires étrangères, M. Gianfranco Fini, pour lui dire la « grande douleur du Saint-Père pour l’attentat de ce matin qui frappe des jeunes militaires italiens, et un jeune Roumain, présents en Iraq pour apporter une contribution généreuse et désintéressée à la paix et à la liberté de ce pays ».
« Le pape fait mémoire d’eux tout particulièrement dans la prière, ainsi que de leurs proches », insistait Mgr Lajolo.
Il soulignait aussi que le cardinal secrétaire d’Etat Angelo Sodano, se sent également très proche de la communauté nationale italienne, particulièrement frappée par la perte de ces jeunes vies.
Mgr Lajolo condamnait fermement l’attentat en ces termes: « On ne peut en aucun cas justifier le recours à la violence contre des personnes innocentes et l’on ne peut pas parler de « sacrifice » de la part des auteurs de l’attentat, quel que soit le motif qui les pousse à agir de façon si inhumaine ».
Rappelant ce que le Saint-Siège a dit par le passé dans des circonstances semblables sur le terrorisme, Mgr Lajolo citait ensuite le message de Benoît XVI à la communauté musulmane, à Cologne, 20 août dernier: « Le terrorisme – quelle que soit sa matrice – est un choix perverse et cruel qui foule aux pieds le droit sacro-saint à la vie, et défait les fondements mêmes de toute coexistence civile ».
Le pape invitait ainsi à extirper des cœurs le sentiment de la rancœur, à « combattre toute forme d’intolérance et à s’opposer à toute manifestation de violence ».
« Cette pensée, soulignait Mgr Lajolo, le pape l’a répétée plus d’une fois. Il a souvent insisté sur la nécessité que la dignité de la personne humaine et la défense de ses droits constituent le but de tout projet social ».
« Le Saint-Siège, ajoutait Mgr Lajolo, reste toujours engagé dans les formes qui lui sont propres, avec les différentes instances internationales pour promouvoir la paix et la coexistence entre les peuples, dans le respect du droit international ».
Les quatre victimes de l’attentat de ce matin sont : Nicola Ciardelli, 34 ans, un fils de deux mois, capitaine des parachutistes de Livourne; Franco Lattanzio, 38 ans, maréchal du noyau armé des carabiniers de Chieti, célibataire ; Carlo De Trizio, 37 ans, de Bari, maréchal chef du noyau armé radio-mobile des carabiniers de Rome ; et un caporal roumain, Bogdan Hancu, 28 ans, qui les accompagnait, en tant que membre de la police militaire roumaine basée au camp « Mittica » où est aussi basé le contingent italien. Le maréchal des carabiniers gravement brûlé est Enrico Frassinito, 41 ans.