Jean Vanier, L'Arche © jean-vanier.org

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Message pour la Journée des pauvres : le pape rend hommage à Jean Vanier

Les pauvres ont « besoin d’amour » et « nous sauvent »

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Dans son message pour la IIIe Journée mondiale des pauvres (17 novembre 2019), le pape François rend hommage au Canadien Jean Vanier (1928-2019), fondateur de la communauté de l’Arche en France : un « grand apôtre des pauvres » et « un “saint de la porte d’à côté” ». « Les pauvres nous sauvent », affirme-t-il également dans ce texte rendu public ce 13 juin.
« Récemment, y écrit le pape, nous avons pleuré la mort d’un grand apôtre des pauvres, Jean Vanier, qui, avec son dévouement, a ouvert de nouvelles voies au partage avec les personnes marginalisées en vue de leur promotion. Jean Vanier a reçu de Dieu le don de consacrer toute sa vie aux frères gravement handicapés que la société a souvent tendance à exclure. »

Décédé le 7 mai dernier, Jean Vanier a fondé en 1964 la communauté de l’Arche, qui accueille aujourd’hui plus de 1 200 personnes en situation de handicap mental au sein de 33 communautés reconnues comme des établissements médico-sociaux en France. Elle est aussi présente dans 38 pays avec 154 communautés sur les 5 continents.

Pour le pape argentin, « il a été un “saint de la porte d’à côté” » : « Avec son enthousiasme, il a su rassembler autour de lui de nombreux jeunes, des hommes et des femmes, qui, avec un engagement quotidien, ont donné de l’amour et redonné le sourire à tant de personnes faibles et fragiles, en leur offrant une véritable “arche” de salut contre l’exclusion et la solitude. Son témoignage a changé la vie de nombreuses personnes et a aidé le monde à regarder les plus fragiles et les plus faibles avec un regard différent. »
Grâce à Jean Vanier, « le cri des personnes pauvres a été entendu et a produit une espérance inébranlable, créant des signes visibles et tangibles d’un amour concret que nous pouvons toucher de nos mains jusqu’à aujourd’hui ».
Au fil de ce message, le pape encourage les bénévoles auprès des plus pauvres à « grandir dans leur dévouement » : « Je vous exhorte à chercher, avec chaque personne pauvre que vous rencontrez, ce dont elle a vraiment besoin ; à ne pas vous arrêter à la première nécessité matérielle, mais à découvrir la bonté qui se cache dans leur cœur, en vous faisant attentifs à leur culture et à leurs façons de s’exprimer, pour pouvoir entamer un véritable dialogue fraternel. Mettons de côté les divisions qui proviennent de visions idéologiques ou politiques, fixons le regard sur l’essentiel qui n’a pas besoin de beaucoup de mots, mais d’un regard d’amour et d’une main tendue. »
Il prévient en particulier contre « le manque d’attention spirituelle » : « Les pauvres ont avant tout besoin de Dieu… (qui) se sert d’innombrables routes et instruments pour atteindre le cœur des personnes. Bien sûr, les pauvres nous approchent aussi parce que nous leur distribuons de la nourriture, mais ce dont ils ont vraiment besoin va au-delà du plat chaud ou du sandwich que nous proposons. Les pauvres ont besoin de nos mains pour se relever, de nos cœurs pour ressentir à nouveau la chaleur de l’affection, de notre présence pour vaincre la solitude. Ils ont simplement besoin d’amour. »
« Il faut parfois peu de choses pour redonner espérance, souligne aussi le pape François : il suffit de s’arrêter, sourire, écouter. » Et d’inviter : « Pendant un jour, laissons de côté les statistiques ; les pauvres ne sont pas des chiffres attrayants pour se vanter de nos œuvres et de nos projets. Les pauvres sont des personnes à rencontrer ; jeunes ou âgés, à inviter à la maison pour partager un repas ; hommes, femmes et enfants qui attendent une parole amicale. Les pauvres nous sauvent parce qu’ils nous permettent de rencontrer le visage de Jésus-Christ. »

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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