Dimanche 6 avril 2025, comme chaque cinquième dimanche de Carême, le voile de sainte Véronique appelé « Veronica » a été exposé à la vénération des fidèles dans la basilique Saint-Pierre de Rome. Cette ostension est une tradition séculaire, car la présence de ce linceul à Rome remonte au 8e siècle.
Le cardinal Mauro Gambetti, archiprêtre de la basilique, a célébré une messe à cette occasion, et la Veronica a pu être vénérée. Elle est habituellement nichée dans l’un des quatre piliers monumentaux du baldaquin de la basilique. L’endroit est surplombé par une statue représentant la sainte, réalisée au 17e siècle par l’artiste Francesco Mochi.
Selon la tradition, cette relique porte la véritable image du Christ, dont le visage imprimé est plein de sang. Sainte Véronique a essuyé le visage de Jésus lorsqu’il portait sa croix sur le chemin du Golgotha. Le moment est évoqué lors de la sixième station du Chemin de croix, même si Véronique n’apparait pas dans les Évangiles.
« Cette relique, lors de l’ostension, n’est visible que de loin et apparaît comme une image sombre, difficilement reconnaissable » a confié aux médias du Vatican la théologienne Veronika Seifert, collaboratrice du Saint-Siège et professeur d’histoire de l’Église à Rome. « Le linceul de Véronique est sombre parce qu’il s’agit d’une relique de sang et le sang devient sombre : les yeux de Jésus, vrai Dieu et vrai homme, y sont mi-clos. »
D’autres reliques de la Passion à Saint-Pierre de Rome
Un fragment de la lance du soldat Longinus se trouve aussi à St Pierre © Wikipedia
Deux autres reliques de la Passion sont conservées depuis des siècles, chacune protégée dans l’un des piliers du baldaquin surplombant l’autel. Elles ne sont cependant pas exposées de façon permanente auprès du grand public.
La première est la lance du centurion Longinus, le soldat romain qui a transpercé le côté du Christ, alors que Jésus était déjà mort sur la croix. Une statue représentant le soldat dans une attitude de conversion et a été sculptée par Gian Lorenzo Bernini au 17e siècle.
Un autre pilier abrite un fragment de la vraie croix du Christ, et sainte Hélène est représentée par une statue de Andra Bolgi, du 17e également. Cette relique provient de la croix sur laquelle Jésus a été crucifié, et elle est vénérée particulièrement pendant la Semaine Sainte. Sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin, est connue pour avoir découvert cette croix à Jérusalem.
