Aux participants à la Rencontre « Debt Crisis in the Global South », organisée par l'Académie pontificale des Sciences, 5 juin 2024 © Vatican Media

Aux participants à la Rencontre « Debt Crisis in the Global South », organisée par l'Académie pontificale des Sciences, 5 juin 2024 © Vatican Media

Le pape François appelle les pays riches à effacer la dette des pauvres à l’occasion du Jubilé 2025

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 Le pape François cite saint Jean-Paul II dans son appel

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Mercredi matin, 5 janvier, le pape François a reçu les participants à la rencontre « Debt Crisis in the Global South », parrainée par l’Académie pontificale des sciences, dans la petite salle attenante à la salle Paul VI. 

Ce qui suit est une traduction du discours du pape en italien. Une partie du discours traite de la question de l’allègement de la dette des pays pauvres dans le contexte du Jubilé.

 

Engager un dialogue sur la mise en œuvre de politiques pour aider à résoudre le problème de la dette

Je suis heureux de vous rencontrer ce matin. Je salue le cardinal Turkson, chancelier de l’Académie pontificale des sciences, ainsi que vous tous qui participez à l’atelier « Addressing the Debt Crisis in the Global South », qui vise à engager un dialogue sur la mise en œuvre de politiques pour aider à résoudre le problème de la dette qui afflige de nombreux pays du Sud, qui touche des millions de familles et de personnes dans le monde.

Ce n’est pas n’importe quelle forme de financement qui est utile aux populations, mais celle qui implique une responsabilité partagée entre le bénéficiaire et le donneur. Le bénéfice qu’il peut apporter à une société dépend de ses conditions, de la manière dont il est utilisé et des cadres dans lesquels les crises de la dette qui peuvent survenir sont résolues. 

Après une mondialisation mal maîtrisée, après les pandémies et les guerres, nous nous trouvons face à une crise de la dette qui touche principalement les pays du sud, générant misère et détresse, et privant des millions de personnes de la possibilité d’un avenir décent. Par conséquent, aucun gouvernement ne peut moralement exiger de son peuple qu’il subisse des privations incompatibles avec la dignité humaine.

 

Créer un mécanisme multinational, basé sur la solidarité et l’harmonie entre les peuples

Pour tenter de rompre le cycle de financement de la dette, il faudrait créer un mécanisme multinational, basé sur la solidarité et l’harmonie entre les peuples, qui prenne en compte la globalité du problème et ses implications économiques, financières et sociales. L’absence d’un tel mécanisme favorise le « chacun pour soi », où les plus faibles sont toujours perdants. 

Conformément à l’enseignement de mes prédécesseurs, je tiens à rappeler que ce sont les principes de justice et de solidarité qui permettront de trouver des solutions. Sur cette voie, il est essentiel d’agir de bonne foi et en toute sincérité, en suivant un code de conduite international avec des normes éthiques pour guider les négociations. Nous envisageons donc une nouvelle architecture financière internationale, audacieuse et créative.

Lors du Jubilé de l’an 2000, saint Jean-Paul II a estimé que la question de la dette extérieure « n’est pas seulement de nature économique, mais qu’elle touche à des principes éthiques fondamentaux et qu’elle doit trouver sa place dans le droit international » et il a reconnu que « le Jubilé peut être une occasion propice pour des gestes de bonne volonté […] pour annuler les dettes, ou au moins les réduire, […] dans l’intérêt du bien commun » (Audience générale, 3 novembre 1999).

 

Une tradition du peuple hébreu : lors de l’année jubilaire, les dettes étaient remises

C’était d’ailleurs une tradition du peuple hébreu : lors de l’année jubilaire, les dettes étaient remises. Je voudrais me faire l’écho de cet appel prophétique, aujourd’hui plus urgent que jamais, en gardant à l’esprit que la dette écologique et la dette extérieure sont les deux faces d’une même pièce qui hypothèquent l’avenir. C’est pourquoi, chers amis, l’Année sainte 2025 vers laquelle nous nous dirigeons nous appelle à ouvrir nos esprits et nos cœurs afin de pouvoir dénouer les nœuds de ces liens qui étranglent le présent, sans oublier que nous ne sommes que des gardiens et des intendants, et non des maîtres.

Je vous invite à rêver et à agir ensemble dans la construction responsable de notre maison commune ; personne ne peut l’habiter en toute conscience s’il sait qu’autour de lui il y a de nombreux frères et sœurs qui ont faim et qui sont également plongés dans l’exclusion sociale et la vulnérabilité. Laisser passer cela est un péché, un péché humain, même si l’on n’a pas la foi, c’est un péché social. Ce que vous faites ici est important, je prie pour vous. Que Dieu vous bénisse. Je vous demande également de ne pas oublier de prier pour moi. Et pour vous tous, je demande au Seigneur de vous bénir. Amen.

 

 

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Pape Francois

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