Audience, 9 fév. 2022 © Vatican Media

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« Las Fallas! »: une tradition espagnole que le pape François reconnaît

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Le festival de Valence pour la fête de S. Joseph

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« Las Fallas ! » s’est exclamé le pape François en reconnaissant, à l’audience de mercredi dernier, 9 février 2022, deux « Falleras Mayores » dans les beaux habits traditionnels de la ville de Valence, présentes dans la Salle Paul VI du Vatican.

C’étaient Carmen Martín Carbonell et Nerea López, des « Grandes Falleras » – des petites filles aussi peuvent être falleras –  de cette année 2022, qui ont eu l’occasion de saluer le pape François.

Chaque année, du 1er au 19 mars, un des plus importants festivals d’Espagne se déroule à Valence, avec les « fallas » de la fête de S. Joseph: bien dans le thème des catéchèse du pape depuis plus de dix semaines! Ce sont cinq jours de feux d’artifices, de musique et de parades.

Les habitants fabriquent en effet des monuments et personnages satiriques en papier-mâché, les fallas, qui ensuite sont brûlées la dernière nuit du festival.

Et l’un des éléments les plus importants des « fallas » de Valence sont les falleras, des femmes élues pour représenter une « falla » de leur quartier de Valence. La plupart le sont dès la naissance, si elles naissent dans des familles qui comptent des « falleras » depuis des générations, mais elles peuvent aussi le devenir plus tard.

Leur tenue traditionnelle est très codifiée: une « fallera » doit porter des robes travaillées et cousues à la main composées d’une falda, la jupe, et d’un corpiño, le corset, en soie et en dentelle, rehaussé d’une cholla, une brocheCette tenue s’inspire des robes des paysannes qui travaillaient autrefois dans les rizières des alentours de Valence. Mais chaque année des tissus et des motifs nouveaux sont inventés. Les falleras doivent aussi porter des chaussures faites main dans un tissu assorti au corpiño. Enfin, les boucles d’oreilles, le collier et le bracelet doivent être assortis à la cholla.

On comprend que les deux « falleras » aient fait sensation mercredi dernier au Vatican sous leur longue mantille noire.

Dans le programme TRECE, « Iglesia al Día », Alvaro de Juana a pu, hier, jeudi 10 février, donner la parole à Carmen Martín Carbonell qui a confié son expérience, rapporte la radio catholique COPE: « Au cours de ces trois jours très intenses nous avons pu connaître Rome, ses habitants, les lieux les plus emblématiques et nous avons également eu l’occasion de cette grande rencontre au cours de laquelle les fallas sont arrivées au Vatican. Nous sommes très heureuses! »

Elle ont pu saluer le pape François à l’issue de l’audience, grâce à l’aide de l’ambassade d’Espagne près le Saint-Siège , mais elles ne pensaient pas être si près du pape ni pouvoir le saluer: « C’était très beau, très excitant! (…) Il a tout de suite reconnu que nous étions des falleras, on ne s’y attendait pas. (…) Nous pensions que ce serait beaucoup plus rapide, mais vraiment nous sommes très reconnaissantes. Pouvoir parler avec lui pendant quelques minutes a été incroyable, nous lui avons donné une image de la Vierge de los Desamparados et nous lui avons expliqué que nous, falleras de Valence, nous faisons une offrande à la Vierge et que c’est vraiment un acte auquel beaucoup de gens sont très attachés. »

Elles ont souligné que le festival s’accorde bien avec les catéchèses sur saint Joseph: « Nous lui avons dit que le saint patron de notre fête était ce même saint. Je pense que c’était une somme de belles coïncidences (…).  Nous garderons toujours cela dans nos cœurs comme l’un des moments les plus spéciaux et uniques de notre vie », rapporte selon la même source.

En effet, le fait de brûler les figures de papier-mâché, de vraies oeuvres d’art éphémères, remonte à une tradition des charpentiers et menuisiers de la ville qui, le 19 mars, et pour fêter l’arrivée du printemps, brûlaient devant leurs ateliers les hampes de bois (parots) auxquels ils suspendaient leurs lampes à huile pendant l’hiver. Au fils du temps, des vieux objets et des vieux vêtements, ont aussi été jetés au feu, en signe de renouveau.

 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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