Dominique Yon (Afrique du Sud) © capture Zenit / Vatican Media

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Synode 2021-2023: témoignage de Dominique Yon (Afrique du Sud)

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« Inclure délibérément les femmes et les jeunes dans les processus de l’Église »

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Dominique Yon, une jeune femme d’Afrique du Sud, souhaite notamment que le synode permettre d’ « inclure délibérément les femmes et les jeunes dans les processus de l’Église ».

Voici la traduction officielle en français de son témoignage donné en anglais samedi 9 octobre 2021, lors de la session d’inauguration du synode 2021-2023, dans la Salle du synode du Vatican.

AB

Témoignage de Dominique Yon (Afrique du Sud)

Lorsque j’étais en dernière année de lycée en 2010, cinq jours seulement après le dimanche de Pâques, j’ai été admise à l’hôpital parce que je ressentais des douleurs atroces. Après examen, il s’est avéré que j’avais de gros kystes sur mes deux ovaires. Le soir même, j’ai été opérée et les deux ovaires et leurs kystes ont été retirés. Par la suite, mes résultats sanguins ont révélé que j’avais un cancer et j’ai dû subir une chimiothérapie et ses effets secondaires pendant plusieurs mois. Heureusement, je suis en rémission depuis 10 ans maintenant, mais cet incident aurait pu facilement me faire prendre le mauvais chemin. Au contraire, cette expérience m’a donné un nouveau sens de la foi et de la mission, en grande partie grâce aux personnes que j’ai eu la chance d’avoir dans ma vie.

Je n’oublierai jamais l’amour et l’accompagnement bouleversants que j’ai reçus de ma famille paroissiale, ni la paix et la guérison que réellement j’ai ressenties grâce à leurs prières. Ma foi m’a renforcée, et je savais que cela n’aurait jamais été possible sans mon engagement dans l’Église et les relations que j’ai entretenues avec les responsables et la communauté tout au long de ce parcours. J’ai toujours aimé être impliquée dans la pastorale, mais cette expérience a déclenché ma vocation à vivre l’appel de mon baptême en servant dans la pastorale des jeunes, en aidant à rapprocher les jeunes du Christ en cheminant avec eux. Je veux donner aux autres l’attention et le soutien que j’ai eu le privilège de recevoir, à travers une pastorale fondée sur la relation, quand j’en avais besoin.

Vivre dans une société qui promeut l’individualisme et la satisfaction immédiate, ce qui peut aller à l’encontre des valeurs chrétiennes de mission et de charité, a parfois causé des tensions avec ma quête de sainteté. Néanmoins, grâce à ma participation au Conseil consultatif international de la jeunesse, avec lequel je suis ici aujourd’hui, et à mes engagements œcuméniques mondiaux, j’ai appris que la communion dans la mission est la clé de la construction de la civilisation de l’amour, car comme le dirait Mère Teresa, « nous sommes des citoyens du monde ».

Avant tout, la perspective d’une Église synodale m’inspire et m’enthousiasme ; une Église qui chemine en communion, afin de poursuivre une mission commune avec la participation de chacun de ses membres, y compris ceux qui se trouvent à la périphérie, mais aussi de ceux qui sont persécutés ou opprimés en raison de leur âge, de leur religion, de leur couleur ou de leur sexe. Ce ne sera pas une tâche facile, mais c’est certainement une orientation importante pour notre Église en ces temps troublés et incertains. Malgré la division constante à laquelle nous sommes confrontés dans ce monde, j’espère que ce processus synodal contribuera à unir tous les fidèles en une seule Église dans le Christ, chacun ayant un rôle à jouer, doté des divers dons de l’Esprit Saint pour le renouvellement et l’édification de l’Église.

Pour que cela devienne une réalité, je prie pour que nous puissions tous saisir l’occasion de ce changement personnel et structurel si nécessaire et avoir le courage, la force, la foi et la vision de relever le défi de l’inclusion dans la structure de l’Église, en incluant délibérément les femmes et les jeunes dans les processus de l’Église. Pour adapter les mots de feu Nelson Mandela, « La vision sans action n’est qu’un rêve, l’action sans vision ne fait que passer le temps, et la vision avec l’action peut changer le monde ». J’ai hâte de transformer notre Église, ensemble.

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Rédaction

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