Le card. Marx et le pape François © COMECE

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La lettre au card. Marx, un des textes les plus importants du pontificat, par Andrea Monda

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D’une portée « grandiose et durable »

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« Un des textes les plus importants du pontificat du pape François », d’une portée « grandiose et durable » : c’est l’analyse du directeur de L’Osservatore Romano Andrea Monda sur la lettre du pape François refusant la démission que lui avait présentée le cardinal allemand Reinhard Marx pour assumer sa responsabilité dans la gestion des abus sexuels.

Cette lettre du 10 juin 2021 « est adressée au cardinal Reinhard Marx, note le directeur dans un éditorial le lendemain, mais elle est destinée à tous, à chaque catholique qui vit aujourd’hui sur la terre. Aujourd’hui et demain… Il s’agit d’un texte qui va accroître l’héritage très riche du pape François ».

Pour Andrea Monda, le passage « le plus intense et le plus touchant » est l’appel à l’humilité : « C’est le chemin de l’Esprit que nous devons suivre, et son point de départ est l’humble confession : nous avons eu tort, nous avons péché. Ni les sondages ni le pouvoir des institutions ne nous sauveront. Le prestige de notre Église, qui tend à cacher ses péchés, ne nous sauvera pas ; le pouvoir de l’argent ou l’opinion des médias (desquels nous sommes souvent trop dépendants) ne nous sauveront pas. Nous nous sauverons en ouvrant la porte à Celui qui peut le faire et en confessant notre nudité : ‘j’ai péché’, ‘nous avons péché’… et en pleurant, et en balbutiant tant bien que mal ce “éloigne-toi de moi car je suis pécheur“, l’héritage que le premier pape a laissé aux papes et aux évêques de l’Église. Et nous ressentirons cette honte guérisseuse qui ouvre les portes à la compassion et à la tendresse du Seigneur qui est toujours près de nous. ».

« Pleurer et balbutier son indignité, reprend le directeur du quotidien du Vatican : c’est l’héritage de Pierre que François fait sien et offre à l’attention de tout fidèle catholique. »

Le pape souligne aussi le sens de « la vraie réforme », qui « commence par soi-même ». Ceux qui « ne comprennent pas et qui polémiquent sont les “idéologues”… qui oublient la véritable réforme, l’unique possible », insiste Andrea Monda : celle de Jésus, qui « l’a faite par sa vie, par son histoire, par sa chair sur la croix ».

« Voilà la force de l’Eglise, ajoute-t-il, la croix, l’unique lieu où Jésus est reconnu comme roi et comme fils de Dieu. Voilà notre héritage d’enfants de Dieu, conduits avec amour par le pasteur successeur de Pierre. »

Le cardinal Marx, 63 ans, avait présenté au pape sa démission comme archevêque de Munich et Freising, pointant du doigt dans l’Eglise « des erreurs personnelles », des « échecs administratifs », mais aussi « une défaillance institutionnelle et systémique ». Figure importante dans l’Eglise – il est notamment membre du “Conseil des cardinaux“ créé par le pape en 2013 pour l’aider dans la réforme de la Curie romaine et coordinateur du Conseil pour l’économie du Saint-Siège -, sa demande avait eu un fort écho médiatique.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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