Messe du 2 fév. 2021 © Vatican Media

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Le pape François recommande aux personnes consacrées un antidote aux « commérages »

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L’humour comme « anti-commérage »

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Face aux difficultés de la vie en communauté, le pape recommande de ne pas se plaindre et de ne pas parler mal des autres, et surtout, il indique un remède: « l’humour qui est, dit-il, un anti-commérage ».

Au terme de la messe qu’il a présidée en la basilique Saint-Siège à l’autel de la chaire, pour la fête de la Présentation de Jésus au Temple de Jérusalem, ce mardi 2 février 2021, à 17h30, le pape François a évoqué ce remède aux difficultés de la vie communautaire.

C’était en effet aussi la 25e Journée mondiale de la vie consacrée. Le cardinal préfet du dicastère romain pour la vie consacrée, le cardinal Joao Braz de Aviz venait de remercier le pape au nom de l’assemblée.

Le pape a recommandé de « fuir les commérages »: « Ce qui tue la vie communautaire, ce sont les commérages. Ne parlez pas mal des autres. »

Il a aussi recommandé de se mordre la langue plutôt que de se laisser aller à dire du mal des autres.

Le pape, rappelons-le, a l’expérience de la vie religieuse communautaire depuis son entrée dans la Compagnie de Jésus, en Argentine, le 11 mars 1958, à 21 ans – bientôt 63 ans de vie religieuse -.

Le pape a constaté: « Il y a toujours des choses que nous n’aimons pas, non? Ne perdez pas votre sens de l’humour, s’il vous plaît: cela nous aide tellement. C’est l’anti-commérage: savoir rire de soi-même, des situations, et aussi des autres – de bon cœur – mais ne pas perdre le sens de l’humour. Et fuir les commérages (…). Ne parlez jamais mal des autres: mords-toi la langue. Et puis, ne pas perdre le sens de l’humour: cela aidera beaucoup. »

Le pape a souvent recommandé de demander le sens de l’humour, comme dans cette interview de 2016 au cours de laquelle il disait que sa prière quotidienne était: « Seigneur, donne-moi le sens de l’humour ». Il ajoutait: « Avoir le sens de l’humour c’est une grâce que je demande tous les jours ».

Et, disait encore le pape, « je fais cette prière de saint Thomas More:

Donne-moi une bonne digestion, Seigneur, et aussi quelque chose à digérer.
Donne-moi la santé du corps avec la bonne humeur nécessaire à la maintenir,
Donne-moi une âme sainte, Seigneur, qui sache conserver ce qui est bon et pur,
Afin qu’elle ne s’épouvante pas en voyant le péché, mais trouve en Ta présence
La voie pour redresser la situation.
Donne-moi une âme qui ignore l’ennui, le gémissement et le soupir.
Ne permets pas que je me fasse trop de souci pour cette chose encombrante que j’appelle « moi ».
Seigneur, donne-moi de l’humour, accorde-moi la grâce de comprendre une plaisanterie,
pour que je tire quelque bonheur de cette vie et en fasse profiter les autres.
Ainsi soit-il. »

Voici notre traduction, rapide, de travail de l’allocution improvisée du pape François.

AB

Allocution improvisée du pape François

Asseyez-vous s’il vous plaît.

Je tiens à remercier Monsieur le cardinal pour ses paroles exprimées pour tous, pour tous les concélébrants et toutes les personnes présentes. Nous sommes peu nombreux: ce Covid nous met dans les cordes, mais nous portons cela avec patience. Il faut de la patience. Et avancer, en offrant notre vie au Seigneur.

Cette jeune religieuse tout juste entrée au noviciat était heureuse … Elle a rencontré une religieuse âgée, bonne et sainte … « Comment vas-tu? » – «Mère, c’est le paradis!», dit la jeune. « Attends un peu! C’est le purgatoire! » La vie consacrée, la vie communautaire: il y a un purgatoire, mais il faut de la patience pour avancer.

Je voudrais souligner deux choses qui pourront aider: s’il vous plaît, fuir les commérages. Ce qui tue la vie communautaire, ce sont les commérages. Ne parlez pas mal des autres. « Ce n’est pas facile, Père, car parfois, ça sort du cœur! ». Oui, cela vient de ton cœur: cela te vient de l’envie, cela vient de tant de péchés capitaux que nous avons à l’intérieur. Fuir. «Mais, dites-moi, Père, est-ce qu’il n’y aurait pas un remède? Prière, bonté…? ». Oui, il existe un remède, qui est très «fait maison»: mords-toi la langue. Avant de mal parler des autres, mords-toi la langue, et ainsi ta langue gonflera et occupera ta bouche et tu ne pourras pas parler mal. S’il vous plaît, fuir les commérages qui détruit la communauté!

Et puis, l’autre chose que je vous recommande dans la vie de communauté: il y a beaucoup de choses qui ne vont pas bien, toujours. Du supérieur, de la supérieure, du consultant, de la consultante, de cet autre … Il y a toujours des choses que nous n’aimons pas, non? Ne perdez pas votre sens de l’humour, s’il vous plaît: cela nous aide tellement. C’est l’anti-commérage: savoir rire de soi-même, des situations, et aussi des autres – de bon cœur – mais ne pas perdre le sens de l’humour. Et fuir les commérages. Ce que je vous recommande, ce n’est pas un conseil, disons, trop clérical, mais il est humain: il est humain pour continuer dans la patience. Ne parlez jamais mal des autres: mords-toi la langue. Et puis, ne pas perdre le sens de l’humour: cela aidera beaucoup.

Merci à vous pour ce que vous faites, merci de votre le témoignage. Merci, merci beaucoup pour vos difficultés, pour la façon dont vous les portez et pour la grande douleur face aux vocations qui ne viennent pas. Allez, courage: le Seigneur est plus grand, le Seigneur nous aime. Avançons à la suite du Seigneur!

(c) Traduction de Zenit, Anita Bourdin

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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