Audience générale du 23 octobre 2019 © Vatican Media

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Servites de Marie : le pape François invite à être des hommes d’espérance

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Dieu seul donne espérance et confiance

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Le pape François invite les religieux de l’Ordre des Servites de Marie à être des « hommes d’espérance », capables de « dissiper les peurs qui assaillent parfois le cœur, même dans une communauté religieuse », qui cultivent « le dialogue, la communion et la fraternité qui sont des formes de sainteté ». Il les invite aussi à être « un signe de fraternité universelle, des écoles d’accueil et d’intégration, et des lieux d’ouverture et de relations » en étant « des hommes de communion, de fraternité et d’unité, comme le furent [leurs] fondateurs ».
Le pape François a reçu les participants au Chapitre général de l’Ordre des Servites de Marie, ce vendredi 25 octobre 2019, au Vatican. Le pape a parlé d’abondance de cœur, remettant aux personnes présentes le discours qu’il avait préparé pour la circonstance. Le Chapitre général des religieux se déroule du 7 au 27 octobre à la Casa Divin Mestro à Ariccia.
« Le Seigneur, lui seul, vous permet de porter partout, à travers la sainteté de votre vie, une présence d’espérance et un regard de confiance, en identifiant et valorisant tous les germes de positivité qui émergent », poursuit le pape. « Pensons aux vocations dans les nouveaux territoires dans lesquels vous êtes insérés ». Et le pape de les encourager : « Je vous exhorte à vous réjouir de la beauté et de la nouveauté culturelle et spirituelle de tous les peuples vers lesquels vous avez été envoyés annoncer l’Évangile ».
Voici notre traduction du discours écrit remis par le pape François.
HG
Discours du pape François
Chers frères,
Vous parvenez au terme de votre 214ème Chapitre général et vous avez désiré rencontrer le Successeur de Pierre pour être confirmés dans la foi et encouragés dans votre engagement à témoigner et à servir. Je vous salue tous avec affection et je remercie le prieur général pour ses paroles.
Les origines et le premier développement de l’Ordre des Servites de Marie remontent au XIIIème siècle, à Flornce, une ville aussi vivante que belliqueuse. Il est né d’un groupe d’hommes, les Sept Saints Fondateurs, qui se dédiaient au commerce et au volontariat. Toutefois, votre famille religieuse situe le coeur de son charisme dans la consécration particulière à la Vierge Marie, reconnue comme votre véritable « fondatrice ». Vous vivez votre consécration personnelle à Marie comme un engagement quotidien à vous imprégner de son style, tel qu’il nous est transmis par les Saintes Écritures. L’étude théologique et pastorale de la figure de Marie de Nazareth devient aussi pour vous partie intégrante d’une vocation, que vous transmettez, en particulier à travers l’enseignement à la Faculté pontificale de théologie « Marianum ».
Un autre domaine dans lequel vous témoignez de l’Évangile, en vous inspirant de la Sainte Vierge, est celui de l’apostolat et de la mission. Vous vous efforcez d’y imiter Marie, en vous inspirant en particulier de quatre de ses attitudes. Quand, après l’Annonciation, elle va aider Elisabeth ; quand, à Cana de Galilée, elle obtient de Jésus le signe de l’eau changée en vin pour la joie des jeunes mariés ; quand elle reste pleine de foi et de douleur au pied de la croix de Jésus ; et enfin quand elle prie au cénacle avec les apôtres dans l’attente de l’Esprit Saint. En partant de ces quatre « moments » de la vie de Marie, vous êtes toujours appelés à approfondir le charisme de fondation pour l’actualiser, afin qu’il puisse répondre avec espérance aux défis que le monde contemporain lance à l’Église ainsi qu’à votre Ordre. Le thème qui a guidé votre Chapitre général : « Serviteurs de l’Espérance dans un monde qui change » exprime précisément cette intention qui trace un chemin et une mission pour les prochaines années.
Dans cette perspective, je voudrais rappeler un aspect important de votre histoire, qui peut être paradigmatique. Les Sept Saints Fondateurs ont su vivre la montagne et la ville. En effet, de Florence ils sont montés sur le Mont Senario, où ils ont fait l’expérience profonde de la rencontre avec Celui qui est l’Espérance, Jésus-Christ. Puis ils sont redescendus de la montagne, établissant leur demeure à Cafaggio, immédiatement à l’extérieur des murs de Florence, dans la périphérie de la ville, pour s’engager dans la vie quotidienne, dans le témoignage et le service de la société et de l’Église.
Cela peut faire du bien de relire, à la lumière de la page de l’Évangile de la Transfiguration (cf. Lc 9,28-36), ce chemin de vos fondateurs. Forts de l’expérience de Dieu, ils descendent plus profondément dans l’histoire, renouvelés intérieurement. Et ainsi, ils peuvent vivre l’Évangile en répondant aux besoins des gens, de frères et soeurs qui demandent d’être accueillis, soutenus, accompagnés, aidés sur le parcours de leur vie. En reparcourant leur expérience humaine et vocationnelle personnelle, vous devenez vous aussi toujours davantage des hommes d’espérance, capables de dissiper les peurs qui assaillent parfois le coeur, même dans une communauté religieuse. Je pense, par exemple, au manque de vocations dans certaines zones du monde, ou à la lassitude d’être fidèle à Jésus et à l’Évangile dans certains contextes communautaires ou sociaux. Le Seigneur, lui seul, vous permet de porter partout, à travers la sainteté de votre vie, une présence d’espérance et un regard de confiance, en identifiant et valorisant tous les germes de positivité qui émergent. Pensons aux vocations dans les nouveaux territoires dans lesquels vous êtes insérés. Je vous exhorte à vous réjouir de la beauté et de la nouveauté culturelle et spirituelle de tous les peuples vers lesquels vous avez été envoyés annoncer l’Évangile.
Être des hommes d’espérance veut dire cultiver le dialogue, la communion et la fraternité qui sont des formes de sainteté. En effet, la sanctification « est un chemin communautaire à faire deux par deux. C’est ce que reflètent certaines communautés saintes » (Exhort. ap. Gaudete et exsultate, 141).
Être des hommes d’espérance veut dire trouver le courage d’affronter certains défis actuels. Je pense par exemple à la façon responsable d’utiliser les moyens de communication, qui véhiculent des nouvelles positives, mais qui peuvent aussi détruire la dignité des personnes, affaiblir l’élan spirituel, blesser la vie fraternelle. Il s’agit de s’éduquer à un usage évangélique de ces instruments. Un autre défi à relever et à gérer est celui de la multiculturalité que vous avez affronté pendant ce Chapitre. Nul doute qu’en ce sens les communautés religieuses catholiques sont devenues des « laboratoires », certes non sans problèmes mais offrant toutefois à tous un signe clair du Royaume de Dieu, auquel sont invités tous les peuples, à travers l’unique Évangile du salut. Il n’est pas facile de vivre dans l’harmonie les différences humaines, mais c’est possible et c’est un motif de joie si nous faisons de la place à l’Esprit Saint qui, pourrait-on dire, « s’en donne à coeur joie ».
Puissent vos communautés être aussi un signe de fraternité universelle, des écoles d’accueil et d’intégration, et des lieux d’ouverture et de relations. Par ce témoignage, vous aiderez à éloigner les divisions et les fermetures, les préjugés de supériorité ou d’infériorité, les enclos culturels, ethniques ou linguistiques et les murs de séparation. Et vos communautés seront ainsi dans la mesure où vous êtes des hommes de communion, de fraternité et d’unité, comme le furent vos fondateurs.
Que la Vierge Marie garde toujours en vous la joie de l’Évangile. Je vous bénis de tout coeur, ainsi que tous vos frères de l’Ordre et les communautés qui vous sont confiées. Et je vous demande, s’il vous plaît, de prier pour moi.
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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