Messe de conclusion des JMJ Panama © Vatican Media

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Panama 2019 : les jeunes chrétiens, ferment de paix dans le monde

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Les jeunes ont porté les souffrances de l’Amérique centrale

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« Les jeunes chrétiens sont un ferment de paix dans le monde » affirme le pape François à son retour de Panama où il a célébré les Journées mondiales de la jeunesse, « une grande symphonie de visages et de langues ». « Voir tous les drapeaux défiler ensemble, danser dans les mains des jeunes joyeux de se rencontrer est un signe prophétique », a-t-il expliqué, « un signe à contre-courant de la triste tendance actuelle aux nationalismes conflictuels, qui élèvent des murs et se ferment à l’universalité, à la rencontre entre les peuples ».

Le pape François a commenté son voyage au Panama lors de l’audience générale de ce mercredi 30 janvier 2019, dans la Salle Paul VI du Vatican, comme c’est l’usage après ses voyages apostoliques. Il a donc suspendu ce jour sa catéchèse hebdomadaire sur le Notre Père.

Heureux de son « dialogue » avec les jeunes « enthousiastes et aussi capables de silence et d’écoute », le pape s’est réjoui en particulier « pour toute l’Amérique centrale, marquée par tant de drames et tellement en manque d’espérance et de paix, et même de justice ». À Panama, a-t-il souligné, « les jeunes ont porté avec Jésus et Marie le poids de la condition de tant de frères et sœurs souffrants en Amérique centrale et dans le monde entier. Parmi eux, il y a beaucoup de jeunes victimes de différentes formes d’esclavage et de pauvreté ».

Voici notre traduction de la catéchèse en italien du pape François.

HG

Audience générale du pape François (Traduction intégrale)

Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, je m’arrêterai avec vous sur le voyage apostolique que j’ai effectué ces jours derniers au Panama. Je vous invite à rendre grâce avec moi au Seigneur pour cette grâce qu’il a voulu donner à l’Église et au peuple de ce cher pays. Je remercie le président du Panama et les autres autorités, les évêques. Et je remercie tous les bénévoles – il y en avait beaucoup – pour leur accueil chaleureux et familier, celui que nous avons vu chez les gens qui sont venus de partout saluer avec beaucoup de foi et d’enthousiasme. Quelque chose m’a beaucoup frappé : les gens tendaient les bras en portant leurs enfants. Quand la papamobile passait, tous avec leurs enfants : ils les soulevaient comme pour dire : « Voici ma fierté, voici mon avenir ! » Et ils montraient leurs enfants. Mais ils étaient nombreux ! Et les pères ou les mères, fiers de cet enfant. J’ai pensé : quelle dignité dans ce geste et comme il est éloquent pour l’hiver démographique que nous vivons en Europe ! La fierté de cette famille, ce sont les enfants. La sécurité pour l’avenir, ce sont les enfants. L’hiver démographique, sans enfants, est dur !

Le motif de ce voyage était les Journées mondiales de la Jeunesse, toutefois, aux rencontres avec les jeunes se sont ajoutées d’autres rencontres avec la réalité du pays : les autorités, les évêques, les jeunes détenus, les consacrés et une Maison familiale. Tout a été comme « contaminé » et « amalgamé » par la présence joyeuse des jeunes : une fête pour eux et une fête pour Panama et aussi pour toute l’Amérique centrale, marquée par tant de drames et tellement en manque d’espérance et de paix, et même de justice.

Ces Journées mondiales de la Jeunesse ont été précédées par la rencontre des jeunes des peuples natifs et des peuples afro-américains. Un beau geste : ils ont eu cinq jours de rencontre, les jeunes indigènes et les jeunes d’origine africaine. Ils sont nombreux dans cette région. Ils ont ouvert la porte aux Journées mondiales. Et c’est une initiative importante qui a encore mieux manifesté le visage multiforme de l’Église en Amérique latine : l’Amérique latine est métisse. Ensuite, avec l’arrivée des groupes du monde entier, s’est formée la grande symphonie de visages et de langues, typique de cet événement. Voir tous les drapeaux défiler ensemble, danser dans les mains des jeunes joyeux de se rencontrer est un signe prophétique, un signe à contre-courant de la triste tendance actuelle aux nationalismes conflictuels, qui élèvent des murs et se ferment à l’universalité, à la rencontre entre les peuples. C’est un signe que les jeunes chrétiens sont un ferment de paix dans le monde.

Ces JMJ ont eu une forte empreinte mariale, parce que le thème était les paroles de la Vierge à l’ange : « Voici la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole » (Lc 1,38). Cela a été fort d’entendre ces paroles prononcées par les représentants des jeunes des cinq continents, et surtout de les voir transparaître sur leurs visages. Tant qu’il y aura de nouvelles générations capables de dire à Dieu : « me voici », il y aura un avenir dans le monde.

Parmi les étapes des JMJ, il y a toujours le Chemin de Croix. Marcher avec Marie derrière Jésus qui porte sa croix est l’école de la vie chrétienne : c’est là qu’on apprend l’amour patient, silencieux et concret. Je vous fais une confidence : j’aime beaucoup faire le Chemin de Croix parce que c’est aller avec Marie derrière Jésus. Et je porte toujours sur moi, pour le faire à tout moment, un Chemin de Croix de poche, que m’a offert une personne très apostolique à Buenos Aires. Et quand j’ai le temps, je prends et je suis le Chemin de Croix. Faites vous aussi le Chemin de Croix, parce que c’est suivre Jésus avec Marie sur le chemin de la croix, où il a donné sa vie pour nous, pour notre rédemption. Avec le Chemin de Croix, on apprend l’amour patient, silencieux et concret. À Panama, les jeunes ont porté avec Jésus et Marie le poids de la condition de tant de frères et sœurs souffrants en Amérique centrale et dans le monde entier. Parmi eux, il y a beaucoup de jeunes victimes de différentes formes d’esclavage et de pauvreté. Et en ce sens, la liturgie pénitentielle que j’ai célébrée dans une Maison de rééducation pour mineurs et la visite à la Maison familiale « Le Bon Samaritain », qui accueille des personnes ayant le sida, ont été des moments très importants.

Le sommet des JMJ et du voyage a été la veillée et la messe avec les jeunes. Pendant la veillée – sur ce terrain plein de jeunes qui ont suivi la veillée, dormi là et participé à la messe à 8 heures du matin – pendant la veillée, s’est renouvelé le dialogue vivant avec tous les jeunes, garçons et filles, enthousiastes et aussi capables de silence et d’écoute. Ils passaient de l’enthousiasme à l’écoute et à la prière en silence. Je leur ai proposé Marie, comme celle qui, dans sa petitesse, a plus que quiconque « influencé » l’histoire du monde : nous l’avons appelée l’ « influencer » de Dieu. Dans son « fiat » se sont reflétés les témoignages beaux et forts de quelques jeunes. Le matin du dimanche, dans la grande célébration eucharistique finale, le Christ ressuscité, avec la force de l’Esprit Saint, a parlé à nouveau aux jeunes du monde en les appelant à vivre l’Évangile dans l’aujourd’hui, parce que les jeunes ne sont pas le « demain » ; non, il sont l’ « aujourd’hui » pour le « demain ». Il ne sont pas le « en attendant » mais ils sont l’aujourd’hui, le maintenant, de l’Église et du monde. Et j’ai fait appel à la responsabilité des adultes pour que ne manquent pas aux nouvelles générations l’instruction, le travail, la communauté et la famille. Et ceci est la clé dans le monde en ce moment, parce que ces choses manquent : l’instruction, c’est-à-dire l’éducation. Le travail : combien de jeunes en sont privés. La communauté : qu’ils se sentent accueillis en famille et dans la société.

La rencontre avec tous les évêques d’Amérique centrale a été pour moi un moment de consolation particulière. Ensemble, nous nous sommes laissé enseigner par le saint évêque Oscar Romero, pour apprendre toujours mieux à « sentir avec l’Église » – c’était sa devise épiscopale – dans la proximité avec les jeunes, les pauvres, les prêtres et le saint peuple fidèle de Dieu.

La consécration de l’autel de la cathédrale restaurée de Santa Maria La Antigua, à Panama, a eu une forte valeur symbolique. Elle est restée fermée pendant sept ans pour sa restauration. Le signe d’une beauté retrouvée, à la gloire de Dieu et pour la foi et la fête de son peuple. Le chrême qui consacre l’autel et aussi celui qui oint les baptisés, les confirmés, les prêtres et les évêques. Puisse la famille de l’Église, au Panama et dans le monde entier, toujours recevoir du Saint Esprit une nouvelle fécondité pour que se poursuive et s’étende sur la terre le pèlerinage des jeunes disciples missionnaires de Jésus-Christ.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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