Mgr Benoit-Gonnin et sr Bernadette Moriau au Vatican © Vatican Media

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De Lourdes à Rome: «Pas de baratin», pour sœur Bernadette, miraculée, au service des malades

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Sa «vocation première» de franciscaine

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Pas de paroles, pas de «baratin», pour sœur Bernadette Moriaiu miraculée à Lourdes et toujours au service des malades, sa « vocation première » de Franciscaine oblate du Sacré-Cœur de Jésus, infirmière de formation.
C’est le 70e miracle reconnu par le service médical de Lourdes, après enquête de son diocèse de Beauvais. Sr Bernadette, bientôt 80 ans, s’est confiée au micro de Vatican News (Adélaïde Patrignani) à l’occasion de la présentation, à Rome, lundi 21 janvier, de son témoignage, en présence de son évêque, Mgr Jacques Benoit-Gonnin, évêque de Beauvais, Noyon et Senlis (« La mia vita è un miracolo« , éd. San Paolo).
« Ma vie est un miracle »
Elle a été guérie au cours d’un pèlerinage diocésain à Lourdes, le 11 juillet 2008, après 42 ans de maladie. L’enquête sur le miracle a duré dix ans : il a été reconnu le 11 février 2018.
En septembre 2018, un livre a recueilli son témoignage : « Ma vie est un miracle » (éd. JC Lattès). A l’occasion de sa publication en italien, elle est venue à Rome, et elle a pu rencontrer le pape François, le 21 janvier, à l’issue de la messe à la maison Sainte-Marthe.
Le 11 juillet 2008 à 17h45 alors qu’elle vient d’accompagner un pèlerinage dans la grotte de Lourdes, sœur Bernadette Moriau sent une présence, une énergie qui rayonne dans son corps. Quelques heures plus tard, paralysée des jambes depuis des années, elle prend conscience qu’elle peut à nouveau marcher, explique la quatrième de couverture.
Pendant dix ans, près de deux cents médecins et professeurs vont se pencher sur cette guérison stupéfiante pour finalement décider qu’elle « reste inexplicable dans l’état actuel de nos connaissances scientifiques ».
Une autre commission, sous l’autorité de Mgr Benoit-Gonnin,  reconnaîtra quelques mois plus tard « le caractère miraculeux de cette guérison comme signe donné par Dieu par l’intermédiaire de  Notre Dame de Lourdes ».
« Pas de baratin »
Sa vie, a confié sr Bernadette à Vatican News n’a pas vraiment « changé » : « Mon rapport à Dieu et aux autres n’a pas changé. Je dirais que j’ai plus une prière d’action de grâce et une prière d’intercession que je continue pour mes frères et soeurs malades. Et puis le service des autres: même étant malade, j’ai toujours été au service des autres. Evidemment maintenant ce n’est plus de la même manière mais je continue avec joie et j’essaye de tout donner comme le Seigneur m’a demandé. »
Elle ne cesse d’être au service des malades : « Ma vocation initiale de soeur franciscaine qui devait être au service des malades et des plus pauvres s’est vécue dans le handicap, avec les malades, avec les soignants. Et puis j’ai vécu des moments extraordinaires, je ne regrette rien du tout de tout mon vécu. Et maintenant je la vis sur les routes, en accompagnant les grands malades, en étant proche de ceux qui souffrent, d’une autre manière. »
Surtout, pour sœur Bernadette, « pas de baratin » : « Je n’ai pas de paroles, je ne fais pas de discours, j’ai simplement à être là, avec ma prière, ma présence. Et c’est vrai que souvent quand je témoigne, les malades savent ce qui m’est arrivé. Pour eux, je suis un signe d’espérance. Mais je ne peux pas me permettre de faire comme on dit du “baratin”, parce que ce ne serait pas juste. Parce que Dieu a ses vues et si tel malade reste malade, ou si moi je suis guérie, je n’ai pas d’explication. Et je ne serais pas dans la vérité si je voulais donner une explication parce que je n’en ai pas. L’explication, elle appartient à Dieu. »
Lourdes, mon oasis
Lourdes, c’est son « oasis » : « A chaque fois que je vais à Lourdes, c’est ma deuxième patrie, j’y vais toujours avec grande joie et émotion. Et c’est vrai que quand j’arrive à la grotte je suis très émue. J’y retourne souvent: j’y suis retournée au moins six sept fois cette année. Je vais y retourner en février pour le colloque international. Cette année, le thème c’est: “Heureux les pauvres car le Royaume des cieux est à eux”. Et je découvre combien finalement, dans la pauvreté, si on a cette chance de connaître Dieu, on est riche, et quel es pauvres ont le coeur ouvert pour la rencontre de Dieu, beaucoup plus que ceux qui sont pris par les richesses ou le matérialisme. Lourdes, pour moi, c’est l’oasis. Et quand j’y retourne avec le pèlerinage, je vais toujours au service des malades: depuis 2009, je vais soigner les malades. Je reprends ma vocation première. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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